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"Le gouvernement va-t-il tourner le dos à la recherche ?" - communiqué de presse de RogueESR, 18 janvier 2018

vendredi 18 janvier 2019, par Laurence


Le collectif RogueESR était reçu hier à l’Élysée afin de demander le rétablissement des 50 postes supprimés (sur un total de 300) au concours du CNRS en 2019. Cette demande n’a pour le moment pas été entendue. Le collectif doit néanmoins échanger avec la ministre F. Vidal, et le PDG du CNRS A. Petit sur ce sujet, dans les semaines qui viennent.

À la suite d’une pétition à l’initiative de RogueESR qui a recueilli plus de 11 500 signatures de scientifiques, une délégation de membres de ce collectif a été reçue hier à l’Élysée [1] , pour exiger la restitution des postes supprimés au concours du CNRS en 2019. Seuls 250 postes de chercheuses et chercheurs seront mis au concours cette année, contre 300 l’an dernier.

Chiffrée à 5 millions d’euros par an sur un budget de 25 milliards (0,02 %), cette demande de remettre au concours 50 postes supplémentaires a été choisie pour son caractère réaliste, avec en tête cette urgence : limiter le sacrifice d’une génération de jeunes chercheuses et chercheurs. Cette somme est à mettre en regard du crédit impôt recherche (CIR), dont le coût augmente de plusieurs centaines de millions d’euros par an, et dépassera 6 milliards d’euros en 2019.

Modeste, cette demande a pourtant été refusée lors de ce premier entretien. L’argument contestable et prévisible des « contraintes budgétaires » a été opposé. Il cache mal la volonté politique de désengagement de l’État dans le service public de recherche, pourtant notre meilleur atout pour aborder l’avenir dans une phase historique critique.

Malgré la déception du premier entretien, le collectif devrait poursuivre dans les semaines qui viennent les échanges avec la ministre, Mme Vidal, et avec le PDG du CNRS, M. Petit. La même demande sera formulée : 300 postes ouverts dès cette année, et 350 les années qui viennent, afin de compenser non seulement les départs en retraite, mais aussi les départ secs.

Hier M. Coulhon, le conseiller d’Emmanuel Macron qui a accueilli notre délégation, affirmait que c’était la question de l’emploi scientifique global (universités incluses, donc) qui se posait : nous le prenons au mot, et c’est bien sous cet angle que nous aborderons la question avec la ministre.

Le gouvernement tournera-t-il le dos à la communauté scientifique et aux 11 500 signataires qui lui avaient adressé un message clair, celui de l’attachement à un système de recherche fondé sur l’emploi pérenne, qui a fait ses preuves et dont la qualité est reconnue mondialement ?

RogueESR est un collectif de membres de la communauté académique. Il rassemble celles et ceux qui font vivre ses institutions au quotidien, et qui souhaitent défendre un véritable service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, ouvert à toutes et tous. Plus d’informations : http://rogueesr.fr

Contact : contact@rogueesr.fr
Twitter : @rogueesr


[1Par Thierry Coulhon (Conseiller Éducation, Enseignement supérieur, Recherche, Innovation à la Présidence de la République), en présence du conseiller enseignement supérieur et recherche du Premier ministre, Thomas Lombes, et du directeur de cabinet de la Ministre de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, Philippe Baptiste.