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Parcoursup : Quelle place pour le lycée d’origine dans le tri des dossiers ? - Blog de Julien Gossa, 7 mars 2018

vendredi 9 mars 2018, par Laurence

"Le tour de force de faire pire que le tirage au sort."

Lors d’un précédent billet “Parcoursup : petit manuel de tri des candidatures à l’usage des enseignants du supérieur”, j’expliquais l’inutilité des pièces complémentaires, C.V. et “projets de formation motivés” (lettre de motivation), pour évaluer les chances de réussite et le mérite des candidats. Cette inutilité conduit mécaniquement à la suprématie des notes obtenues au lycée dans le tri des candidatures. J’avais laissé de côté la question de la prise en compte du lycée d’origine du candidat. Cette question est d’ailleurs soigneusement laissée de côté par la totalité des acteurs, malgré l’avalanche d’informations sur Parcoursup. C’est donc l’objet de ce billet.
Regarder le lycée, pour évaluer quoi ?

Pour évaluer les chances de réussite

En premier lieu, il faut être conscient des différence entre lycées (voir plus loin) : l’expérience montre, même en restant prudent, qu’une moyenne de 10 dans un lycée d’élite est une bien meilleure garantie de réussite qu’une moyenne de 14 dans un lycée défavorisé. Si l’objectif est de recruter des étudiants qui vont réussir, il est donc indispensable de prendre en compte le lycée d’origine dans le tri des candidatures.

Pour évaluer le “mérite”

Le mérite est une notion molle dont on ne fait généralement rien. Mais supposons qu’un élève ayant 14 dans un lycée défavorisé est plus méritant qu’un élève ayant 10 dans un lycée d’élite. Si l’objectif est de prendre en compte le mérite des étudiants, il convient de ne surtout pas prendre en compte le lycée d’origine dans le tri des candidatures.
Plus concrètement

Trier les lycées avant les candidatures

Si 14 dans un lycée ne vaut pas 10 dans l’autre, il faudrait définir officiellement le nombre de points de bonification par lycée, et l’appliquer collectivement : +4 à la moyenne pour tel lycée, +0 pour tel autre. Dans l’idéal, c’est même les rectorats qui devraient fournir cette information, puisqu’ils sont les mieux à même de connaître les lycées et d’éviter les divergences d’interprétation. Un tri officiel des lycées serait donc indispensable : une véritable consécration de la sélection sociale dans le système éducatif.

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