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Courrier de Patrice Bourdelais (3 novembre, suite à la réception de trois des signataires de la pétition contre le classement des revues)

mardi 4 novembre 2008, par Laurence

Paris, le 3 novembre 2008

Cher (e)s collègues,

Le mercredi 29 octobre, M. Jean-François Dhainaut, Président de l’AERES, M. Pierre Glorieux, directeur de la section des unités de recherche et moi-même avons reçu trois des signataires de la pétition contre le classement des revues.

Cette entrevue a permis aux uns et aux autres de s’exprimer, d’échanger et de mieux cerner les points les moins bien perçus du dispositif adopté par l’Agence.

J’aimerais reprendre ici l’essentiel des précisions et commentaires fournis par les membres de l’AERES.

Tout d’abord, le fait que le débat se soit focalisé sur le classement des revues ne signifie pas qu’il s’agisse, pour les SHS dans leur ensemble et à l’exception de l’économie, du principal support de publication. Les ouvrages, individuels ou collectifs, constituent bien plus souvent les pièces essentielles de nos productions. L’AERES prend d’ailleurs en compte l’ensemble de la « production » des unités de recherche, qu’il s’agisse d’éditions critiques de textes, d’ouvrages qui rassemblent les contributions à colloques de bon niveau, de catalogues d’exposition, des expositions ou mises en scène elles-mêmes dans certaines spécialités.

Délimiter une liste de revues permet simplement aux comités d’experts de ne pas refaire le travail d’évaluation des articles qui a été déjà fort bien conduit par les comités de rédaction. Son existence devrait aussi inciter certaines revues à faire un effort d’organisation afin de se hisser au niveau des normes internationales de fonctionnement des comités et de sélection des articles. En outre, il s’agit aussi d’encourager chaque chercheur, au moment où il choisit une revue, à se soucier de la qualité de sa diffusion internationale. Les commissions d’actualisation mises en place examineront les recours et le cas des revues récentes qui ne figurent pas pour l’instant dans les listes ainsi que celui des revues en ligne.

En outre, l’adoption d’une série de critères pour évaluer les unités (l’exposé des motifs de la notation est disponible sur le site de l’AERES à l’adresse http://www.aeres-evaluation.fr/IMG/pdf/AERES-S2-Procedure_Notation2008.pdf) indique clairement que l’AERES n’a pas l’intention d’utiliser les indicateurs bibliométriques, dont chacun connaît les biais et les limites, comme outil d’évaluation. Compte tenu des seuils retenus, le taux global de « publiants » est le plus fréquemment très proche de 100%. Il ne peut par conséquent constituer une éventuelle clé de classement. Seule une valeur réduite signale une difficulté probable dont il convient de rechercher les causes lors de l’évaluation et de la visite de l’unité de recherche.

Au cours de cet entretien, il a aussi été souligné que l’évaluation doit avant tout servir à l’unité dans sa recherche de perfectionnement, même lorsqu’elle est déjà excellente, et aux universités afin qu’elles perçoivent et apprécient mieux le paysage de recherche qui est le leur.

J’espère que ces quelques précisions vous permettront de mieux comprendre le travail réel que nous entreprenons et l’esprit dans lequel nous le développons.

Bien cordialement,

Patrice Bourdelais

Délégué scientifique coordinateur des SHS à l’AERES