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Parcoursup et réforme du bac : "Une rupture des engagements de l’État" - différentes organisations syndicales, Educpros, 13 février 2018

mardi 13 février 2018, par Laurence

Dans une tribune publiée par EducPros, les organisations syndicales réunies en interfédérale répondent au Sgen-CFDT et à la Fage, qui expliquaient, fin janvier, pourquoi ils ne participeraient pas à la mobilisation contre la réforme de l’entrée à l’université. Pour ces syndicats, la mobilisation doit au contraire se poursuivre et s’amplifier.

Monsieur le secrétaire général adjoint, monsieur le président,

Nous avons pris connaissance de votre tribune parue le 29 janvier dernier sur le site EducPros, et bien reçu votre proposition de discussion sur les conséquences de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, dite “loi ORE”. Nous sommes attachés à l’unité de l’action syndicale pour la défense du service public, de ses salariés comme de ses usagers.

C’est pourquoi depuis le mois d’octobre, nous avons fait le choix de nous réunir régulièrement en interfédérale pour confronter nos analyses, élaborer une plate-forme commune et informer largement les jeunes et les salariés sur la réforme en cours. Vous avez été systématiquement invités à venir débattre avec nous, mais nos invitations sont restées sans réponse.

Au regard de votre courrier, nous considérons que votre absence du cadre unitaire de la large interfédérale que nous avons mis en place relève malheureusement d’une certaine logique : vous soutenez la réforme de la ministre Frédérique Vidal et les choix politiques du gouvernement. Certes, nous partageons votre constat de la préexistence d’une forme d’auto-sélection, d’un manque de places qui, entre autres, a débouché sur le scandale du tirage au sort, ainsi que des difficultés de poursuite d’études des bacheliers professionnels.

En revanche, nous ne pensons pas que la "réalité" du projet de loi Vidal "serait bien différente" de l’introduction de la sélection à l’université. Il nous apparaît parfaitement erroné de considérer que la nouvelle loi assure "l’entrée du principe de l’éducation prioritaire dans le supérieur", alors même que le gouvernement refuse de discuter de l’entrée des lycées dans l’éducation prioritaire (ils en sont exclus depuis trois ans maintenant). Enfin nous ne pouvons que réfuter votre analyse selon laquelle le projet qui introduirait la "transparence sur les procédures de sélection des dossiers dans les filières sélectives y compris celles des universités".

Ce constat est en effet contraire à toutes les remontées du terrain et, surtout, à la logique même des attendus et des algorithmes locaux qui se mettent en place. Pour notre part, nous pensons que d’autres choix politiques et budgétaires sont non seulement possibles mais nécessaires, et que ces choix supposent des arbitrages clairs au bénéfice des établissements, ainsi qu’un plan pluriannuel de création d’emplois.

Votre invitation est donc pour le moins étonnante : elle nous est faite au moment où se met en place, dans de très mauvaises conditions, une réforme que vous approuvez. Ce qui se passe aujourd’hui dans les universités et les lycées pour les jeunes et les membres du personnel ne nous surprend pas : une réforme qui ne s’attaque pas à la question cruciale des moyens ne peut pas garantir l’accès de toutes et tous aux formations postbac.

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