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Parcoursup : les parents aussi sont stressés - Christel Brigaudeau, Le Parisien, 22 janvier 2018

mardi 23 janvier 2018, par Laurence

La nouvelle plate-forme d’orientation entre en service aujourd’hui. Mais dans les familles, le stress perdure.

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Cette fois, ils entrent dans le dur. A partir du 22 janvier, tous les élèves de terminale peuvent commencer à inscrire leurs souhaits d’études supérieures sur la nouvelle plate-forme en ligne Parcoursup, créée par le gouvernement pour remplacer le décrié système APB (Admission post-bac). Ces nouvelles règles de fonctionnement présideront aux destinées de quelque 800 000 jeunes d’ici à septembre.

Dans les lycées, les réunions d’information se multiplient sur le sujet sans tarir le flot des questions des parents qui, à six mois du grand saut, entendent encore leur ado dire à table : « J’sais pas c’que j’veux faire !  »

«  La semaine dernière, je demandais à mon fils s’il était bien inscrit sur Parcoursup, il m’a envoyée balader… Dès que j’aborde le sujet, il se braque  », se lamente Nathalie, maman de deux adolescents en 3 e et en terminale. Elle a pris place parmi la centaine de parents réunis samedi dans la salle polyvalente du lycée Eugène-Ionesco d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). L’association des parents d’élèves y organisait une rencontre, sorte de thérapie de groupe entre les anciens combattants d’APB et les novices de Parcoursup…

« Mon fils est en 3e année de médecine, et je précise qu’il n’a eu que mention assez bien au bac  », raconte cette ancienne parent d’élève, en suscitant quelques « oh ! » admiratifs ou envieux dans la salle. « Faites confiance à vos gamins ! On projette trop sur eux nos propres angoisses  », répète de son côté Annie, mère de trois grands enfants, dont un aîné « qui avait 4 sur 20 en maths au lycée, ce qui ne l’a pas empêché de devenir ingénieur  ».

Le témoignage va droit au cœur de Nathalie : « J’avais l’impression avant de venir que tout allait être foutu pour mon fils parce qu’il ne travaille pas assez.  » Pour le motiver, elle a acheté le guide de l’Onisep sur les études post-bac et elle le laisse négligemment traîner sur la table du salon. «  Mais pour l’instant, cela n’a pas provoqué de déclic !  »

Le souci d’Odile, c’est plutôt la rigidité du système scolaire qui risque d’enfermer son garçon dans une filière technologique qui ne lui plaît plus tant que ça. « Dans le fond, on a tous peur que nos enfants perdent du temps dans leurs études, parce que socialement c’est mal vu de se tromper… Il faudrait qu’on aie tous des enfants brillantissimes, quelle pression !  »

Sylvie, elle, a de la chance : son fils sait quelles cases cocher : des prépas scientifiques. Mais lesquelles ? Et quelle fac en secours ? L’objectif avancé par le gouvernement de remettre de l’humain dans la procédure d’affectation la laisse un peu circonspecte. « Cela veut dire aussi qu’on va remettre de l’arbitraire dans le système. Il y aura des décisions pas toujours rationnelles prises autour d’une table, par on ne sait pas bien qui… »