Accueil > Revue de presse > Paris 8 et Pitney Bowes : Des Dionysiens les pieds dans la grève - Sébastien (...)

Paris 8 et Pitney Bowes : Des Dionysiens les pieds dans la grève - Sébastien Banse, JSD, 20 mars 2015

samedi 21 mars 2015, par Mr Croche

À l’université, le « collectif des bas salaires » de personnels en grève tenait meeting jeudi. À leurs côtés, d’autres salariés, du privé comme du public, étaient venus partager leur expérience de la lutte sociale.

A lire sur le site du JSD (Journal de St Denis)

Depuis mi-janvier, des personnels de l’université Paris 8, regroupés dans un « collectif des bas salaires », sont en grève renouvelable pour demander la promotion interne et une revalorisation salariale pour tous les employés de catégorie C et les contractuels. Jusqu’aujourd’hui, leurs revendications n’ont pas été satisfaites par la présidence. Leur mouvement est soutenu par la CGT-Ferc Sup, le SNASUB-FSU, la Dionysoise, Solidaires étudiant-e-s et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Jeudi 19 mars, le collectif a tenu un meeting contre la précarité des travailleurs dans un amphithéâtre de l’université de Saint-Denis.

« Résister aussi longtemps, être aussi nombreux ce soir, avoir le soutien des étudiants, c’est déjà une victoire dans cette période d’austérité où on tente de décourager les revendications des salariés. On réclame 98 euros par mois, c’est une demande légitime », a expliqué l’une des grévistes. Le collectif a interpellé publiquement la présidente de l’université, Danielle Tartakowsky, en tant qu’« intellectuelle de gauche, spécialiste des mouvements sociaux », au sujet des rapports entre l’université, le peuple, et les entreprises.

« Notre mobilisation s’inscrit dans un contexte où il y a eu, depuis le mois de janvier, plus de 200 grèves en France »

La réunion, qui a rassemblé près de deux cents personnes, se donnait notamment pour but d’opérer la convergence avec d’autres secteurs récemment touchés par les luttes sociales, que ce soit dans le public ou le privé : « Notre mobilisation s’inscrit dans un contexte où il y a eu, depuis le mois de janvier, plus de 200 grèves en France pour demander des augmentations de salaires ou faire face à une dégradation croissante des conditions de travail. » Ainsi, à la tribune, au côté des personnels de Paris 8, pour partager leur expérience des luttes sociales, on trouvait des salariés de la SNCF, des hôpitaux du Mans, de la cuisine de l’École normale supérieure, de la Poste de Basse-Normandie, de l’hôtel de luxe Royal Monceau-Raffles Paris, ou encore du groupe de grande distribution Carrefour.

D’ailleurs, un autre mouvement touche une grande entreprise privée : les salariés de Pitney Bowes, dont le siège de la filiale française se trouve rue Paul-Lafargue, à la Plaine, sont mobilisés contre un plan de licenciements. Le groupe américain de services aux entreprises (spécialisé historiquement dans les systèmes d’affranchissement et d’expédition), compte environ 16 000 employés à travers le monde, dont plus de 600 en France. La réorganisation présentée par la direction du groupe prévoit de supprimer 76 emplois à Saint-Denis. Jeudi 12 mars, les salariés ont débrayé pour protester contre cette décision de privilégier l’actionnariat au détriment du travail : en 2013, le groupe américain se targuait d’avoir rémunéré ses actionnaires à hauteur de 0,94 $ pour chaque part détenue –soit 189 millions de dollars de dividendes au total.