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Le contrat de plan de l’Ile-de-France richement doté par Manuel Valls - Jean-Pierre Gonguet, La Tribune, 11 février 2015

mercredi 11 février 2015, par Tournesol, Pr.

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Beaucoup de milliards et un peu de politique. Le contrat de plan entre l’État et la région Ile-de-France a été richement doté par Manuel Valls : 25% de plus que le précédent. Pour les infrastructures du Grand Paris, les transports et la recherche, mais aussi pour aider Jean-Paul Huchon à sauver la région pour la gauche.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Manuel Valls ira lui-même signer avec Jean-Paul Huchon le contrat de plan État-région de l’Ile-de-France. C’est rare qu’un premier ministre fasse cela. Mais les enjeux économiques et politiques sont essentiels.

Économiquement, le contrat 2015-2020 qui recense les dépenses cofinancées par l’État et la région, c’est du "lourd" : 5,3 milliards d’euros. Mais, si l’on ajoute les autres contributions au programme d’investissements (celle de la Société du Grand Paris en particulier), l’enveloppe globale atteint les 7,3 milliards d’euros. Une augmentation de 25% par rapport au contrat 2007-2013 !

L’Etat n’a pas été chiche avec un apport de 2,9 milliards d’euros. Bien sûr, les transports se taillent la part du lion (5,24 milliards d’euros) avec un réseau du Nouveau Grand Paris qui est rentré dans sa phase de construction et en engloutit une bonne partie. Mais pas que...

Déblocage de cofinancements

L’Ile-de-France a été plutôt bien traitée par le gouvernement. Avant le début des discussions avec le gouvernement, Pierre Serne, le vice-président en charge des transports, "craignait que l’ensemble des crédits auparavant affectés à la mobilité soit siphonné par le Nouveau Grand Paris. Mais nous avons eu plutôt de bonnes surprises dans la négociation".

Il a ainsi réussi à débloquer des cofinancements de l’État aussi bien sur Éole (la poursuite du RER E en direction de Mantes via La Défense pour 1,7 milliard) que sur le vélo (une première dans un contrat de plan, même s’il n’y a que 10 millions), sur les bus à haut niveau de service (notamment, ceux en voies propres qui fonctionnent en petite couronne essentiellement), la rénovation des RER et même, c’est une première là aussi, dans un contrat de plan, sur la lutte contre le bruit ferroviaire.

L’État a vraiment fait un effort

Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente en charge de l’enseignement supérieur, a eu, elle aussi, une bonne négo.

"Comme l’enseignement supérieur ne fait pas partie de nos compétences obligatoires, il a vraiment fallu pousser pour que l’État cofinance et dépasse nettement son enveloppe initiale", explique-t-elle.

Mais elle est arrivée à décrocher, sur des investissements de 800 millions, un partage à 50/50 entre l’Etat et la région. Joli coup, là aussi. "Il y a vraiment eu du plus dans nos discussions, estime Jean Paul Huchon, et c’est d’ailleurs assez impressionnant."

La raison ? D’abord, c’est la plus évidente, l’Ile-de-France et le Grand Paris ont été clairement identifiés par les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, comme les territoires prioritaires en France pour l’investissement en matière de transports, d’enseignement et de recherche. Le contrat de plan confirme et amplifie.
Manuel Valls ne peut se permettre de perdre l’Ile-de-France

Il y a une seconde raison : les élections départementales et régionales seront probablement un long chemin de croix pour le gouvernement en 2015. Et Manuel Valls ne peut pas se permettre de tout perdre. Pour lui, l’Ile-de-France doit rester à gauche.

Ses proches le disent et montrent les gestes qu’il a fait récemment de l’appui au Passe Navigo alors que la réforme coûte et indispose les transporteurs, RATP et SGP en tête, au contrat de plan, il agit pour que la présidence de région échappe à Valérie Pécresse.

Manuel Valls, élu de grande couronne, pense que Jean-Paul Huchon, autre élu de grande couronne, peut conserver la région au PS. Surtout si, au deuxième tour, il faut sortir de l’affrontement droite-gauche et aller chercher des voix du PC à l’UDI. Manuel Valls et Jean-Paul Huchon signeront donc le contrat de région publiquement devant les photographes