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Journée d’action du 11 décembre : L’université est elle soluble dans la compétition si on augmente le liquide ? - SUD Education Jussieu, 11 décembre 2014

jeudi 11 décembre 2014, par Hélène

Appel à la journée du 11 décembre 2014 (voir l’appel intersyndical et l’appel CGT-SUD)

« Pour que rien ne change, il faut que tout change » (Le Guépard, Visconti)

LA LIQUIDATION DE LA FONCTION PUBLIQUE par la compétition généralisée

La fonction publique est l’objet d’une liquidation progressive amorcée depuis 1983 (France Telecom est créée en 1988). L’enseignement supérieur et la recherche n’échappent évidemment pas à cette liquidation, qui touche la santé, l’école, la culture...

La liquidation est opérée par la baisse des budgets, mais surtout par les soi-disant « nouvelles » méthodes de management et les nouveaux objectifs d’« efficience ». Il s’agit de briser la conscience professionnelle de chacune et chacun par une différenciation des salaires, dite « au mérite », et grâce à une hiérarchie pyramidale destinée à casser la solidarité. On disloque l’esprit du service public en dénaturant ses missions.

LES BUDGETS BAISSENT...mais pas pour tout le monde, ni de la même façon

Une politique généralisée de primes de « performance » est mise en place dans l’ensemble de la fonction publique au détriment de l’emploi. Dans les universités, les budgets alloués aux primes d’excellence sont de l’ordre du déficit constaté : ces budgets correspondent à Paris 6 à environ une centaine de postes qu’on pourrait ouvrir dès aujourd’hui. C’est le signe d’une vieille société qui maintient les jeunes hors jeu.

LA PERTE DES VALEURS UNIVERSITAIRES

Depuis le LMD, les formations sont de plus en plus détériorées par une logique de libéralisation qui ignore ce qu’est la connaissance au profit des « compétences » et de l’ « employabilité » (tarte à la crème pour dire « prêt à être chômeur intermittent »).

Depuis la LRU et l’ANR, la recherche se fait sur projets. Les chercheurs compétitifs savent dorénavant ce qu’ils vont trouver dans trois ans avec un échéancier précis !

Avant l’autonomie, la logique collégiale - qui avait ses défauts - prévalait à l’université. Depuis la LRU, il règne à l’université une logique de direction (directoires coupés du monde nécessitant l’interface de chargés de missions empochant de généreuses primes, etc...). Toutes les décisions relèvent des plus hauts échelons en déresponsabilisant chacune et chacun.

Augmenter les budgets sans changer complètement de politique ne fera qu’empirer le mal. Les ANR, Labex, Idex et Idefi(sc) l’ont bien montré, en multipliant la précarité et en faisant perdre leur sens à tous nos métiers.

Aujourd’hui, Jeudi 11 décembre, venez discuter des vrais problèmes de l’enseignement supérieur et de la recherche en vous promenant à la manifestation qui part de 14h30 des grands moulins, en n’oubliant pas votre parapluie, des averses sont prévues.

Note :

Le budget de la prime d’excellence scientifique versée aux universités (et PEDR) est de 61,5M€ pour 2012.
Pour une université, le coût moyen d’un maître de conférence est de 79k€ (celui d’un professeur de 113k€) (selon Vincent Berger)
La prime d’excellence scientifique « coûte » donc 805 postes de maître de conférences (MC).

Pour les organismes, le montant des primes d’excellence est d’environ 20M€ (en 2009), soit environ 260 postes de CR (chargés de recherche).

Sans augmenter le budget de l’ESR, on peut donc créer immédiatement au bas mot 1000 postes, et pas seulement d’enseignants-chercheurs.
Les plafonds d’emploi le permettent dans toutes les universités.