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Universités : Fioraso veut impliquer les entreprises - Derek Perrotte, Les Echos, 3 juillet 2014

lundi 7 juillet 2014, par Elisabeth Báthory

Le comité Sup’Emploi remet aujourd’hui son rapport d’étape.

Les formations universitaires pourraient s’inspirer de référentiels de compétences bâtis avec les branches.

A lire sur le site des Echos.

C’est à la fois une idée ancienne et une piste d’avenir. Le gouvernement s’attelle à faire franchir plus avant les portes de l’université aux entreprises. Avec une idée forte : que « tous les diplômes de l’enseignement supérieur et les formations qui y mènent soient organisés et attestés sur la base de référentiels de compétences » issus de « consultations en amont avec les acteurs du monde socio-économique », comme le préconise le rapport d’étape remis ce matin à la secrétaire d’Etat, Geneviève Fioraso, par le comité Sup’Emploi, coprésidé par Françoise Gri (Pierre & Vacances) et Henri Lachmann (Schneider Electric). « Nous étudions comment faire intervenir les branches pour mieux anticiper avec elles les besoins à venir », confirme Geneviève Fioraso.

Le patronat est partant, mais souligne que le chemin à parcourir reste semé d’embûches. En décembre, lors du lancement du comité Sup’Emploi, le président du Medef, Pierre Gattaz, estimait que « l’Education nationale et l’enseignement supérieur poussent très souvent des formations qui ne correspondent pas aux besoins des entreprises et aux métiers futurs », et soulignait que « les régions sont encore très réservées sur notre intervention » pour codéfinir les programmes de formation professionnelle. « Les choses évoluent. Avec la crise, les universités, les régions et les entreprises oublient les a priori et comprennent que tout le monde a intérêt à travailler ensemble », veut croire Geneviève Fioraso.

Renforcer l’alternance

Le rapport met aussi en avant une autre piste récurrente : renforcer l’alternance. « Il faut arrêter de jouer petit bras », insiste Henri Lachmann, qui préconise d’en faire, parallèlement aux cursus scolaires et universitaires classiques, un « mode standard » de formation, « avec des voies complètes d’alternance, du collège au supérieur ». « L’apprentissage ne doit pas concerner que des niveaux bac ou moins. Il est très adapté aux besoins des étudiants du supérieur et permet aussi de faire tomber les a priori des entreprises sur les jeunes issus des universités », insiste Geneviève Fioraso, qui a « demandé aux universités d’en faire plus ». Elle les appelle également à développer des offres pour le marché, pléthorique, de la formation tout au long de la vie, dont les universités ne détiennent que 3 % aujourd’hui. « C’est une source de revenus qu’elles sous-exploitent », regrette-t-elle.

Le rapport pointe enfin l’urgence de développer des formations adaptées aux besoins liés à l’économie numérique, dont l’essor « et les ruptures qu’il entraîne provoquent des besoins de formation initiale, mais également de retour en formation » des salariés.