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Isabelle This Saint-jean (PS) a reçu SLU - 17 juin 2014

dimanche 22 juin 2014

Compte rendu de la réunion entre Isabelle This Saint-jean (secrétaire nationale ESR du PS et VP de la région Ile de France chargée de l’ESR) et deux représentants du CA de SLU, mardi 17 juin 9h15-11h15

Prévu dans le cadre des entretiens suscités par la nouvelle secrétaire nationale du PS à l’ESR (c’est à ce titre que la rencontre avait été sollicitée - non en tant que VP de la région IdF) , cet entretien avec des représentants de SLU avait été prévu pour faire un tour d’horizon de nos positions respectives sur la politique gouvernementale pour l’ESR et sur la situation des universités.
Nous avons choisi d’emblée de mettre l’accent sur la question centrale en ce moment à savoir celle des COMUE pour comprendre quelle était la position de notre interlocutrice, avant de passer, ensuite, à des considérations sur la loi Fioraso et la politique du gouvernement pour l’ESR en général.

Sur les COMUE au-delà de notre opposition à cette course à la bureaucratisation et à la caporalisation des universités, nous avons répété combien étaient inacceptables les modalités d’intervention autoritaire du ministère et notamment de la DGESIP dans la préparation des regroupements prévus partout dans le cadre de la politique de site. Nous avons aussi récusé l’intérêt budgétaire des regroupements comme des « investissements d’avenir », prétexte fallacieux aux regroupements, qui s’avèrent avant tout un moyen de chantage et d’évolution contrainte du gouvernement des universités. Pour ce qui est de sa position sur les COMUE notre interlocutrice a tenu à répéter qu’elle souhaitait que les communautés universitaires se déterminent librement sans intervention extérieure – par exemple des représentants des collectivités territoriales, membres des CA d’universités et qui, dans ce cas, se devaient de s’abstenir et rester neutre. Nous ne pouvions qu’acquiescer si ce n’est que (et c’est bien là que cela commence à poser problème) revenant à sa situation de VP régionale, ITSJ ajoutait que les représentants de la région dans le CA pouvaient voter positivement dès lors que, selon ses termes, « une majorité s’exprimait dans l’université pour telle ou telle solution ». Nous avons rappelé alors la valeur toute relative que pouvait avoir la construction d’une « majorité » dans un système électif tel que celui qui avait été mis en place par la loi LRU. Ce fut l’occasion d’un rappel de notre opposition à cette loi… et aussi du fait qu’en revanche notre interlocutrice ne réclamait pas son abrogation.

Cela a été également l’occasion d’une utile précision de la part de notre interlocutrice qui a souligné que, selon elle, les éléments clés d’une bonne politique pour l’ESR étaient l’argent disponible et l’emploi scientifique. Sans nier l’importance de ces deux critères nous avons insisté pour souligner qu’une telle conviction ne devait pas être utilisée pour ne pas tenir compte des effets délétères et mécaniques de l’évolution des modalités de gouvernement des universités non seulement sur la qualité de l’enseignement et de la recherche mais tout simplement sur les conditions d’exercice quotidien de notre métier. Nous avons tenu à rappeler à cet égard avec une certaine solennité que dans bien des endroits de l’ESR les réformes de ces dernières années avaient généré des situations humainement insoutenables. L’insistance sur le prisme budgétaire peut ainsi conduire à minorer une évolution interne de l’ESR capitale qui provoque un bouleversement de nos métiers souvent difficile à vivre par les collègues EC ou surtout BIATS.
ITSJ a tenu aussi à nous dire que, pour elle, le chantier le plus important de l’ESR était la réussite en licence (selon une antienne dont on notera qu’elle est reprise sans cesse depuis dix ans par tous les ministres ou presque), même si, à plusieurs reprises dans l’entretien elle insistait, symétriquement, pour nous convaincre que sa position depuis 2009 n’avait pas changé d’un centimètre.
Nous avons demandé à ce que l’on ne s’arrête pas aux lieux communs sur la « réussite », catégorie que l’on ne définit jamais que de façon plutôt pauvre et réductrice comme le taux de réussite aux examens et diplômes. Nous avons aussi demandé à ce qu’on replace la question du contenu des enseignements et du lien enseignement/recherche au cœur du débat sans démagogie à l’égard des représentants étudiants.

Enfin, nous avons réaffirmé à quel point la déception était grande dans l’ESR face à la continuité des politiques quels que soient les gouvernements, de droite ou de « gauche », depuis plus de dix ans. Les mêmes pratiques, les mêmes horizons, les mêmes objectifs se perpétuent alors même que certaines mesures de « changement » n’auraient absolument rien coûté (notamment quant à la démocratie interne aux universités – à ce propos notre interlocutrice préférait d’ailleurs parler de « collégialité » plutôt que de « démocratie »). Un débat s’en est suivi entre elle et nous sur les bénéfices et les exigences d’un engagement dans les instances universitaires ou politiques.

Quoi qu’il en soit, il est bien difficile de déceler dans cet entretien des raisons d’être optimistes sur les relations des personnels de l’ESR avec le principal parti de gouvernement. Et il est encore plus difficile d’y deviner une quelconque inflexion de la politique menée désormais depuis plus de deux ans par les deux gouvernements socialistes successifs. Mais peut-être nos collègues des syndicats de l’ESR, également reçus dans le même cadre, apporteront des nuances et des apaisements à nos craintes…