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Lettre ouverte de la CDUL et la CDUS à la ministre de l’ESR sur la FDE - 21 janvier 2013

mardi 22 janvier 2013, par Mariannick

CDUL : conférence des doyens et directeurs des UFR de lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales ; CDUS : Conférence des Directeurs des UFR Scientifiques.

Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche G. Fioraso

Madame la Ministre,

Depuis ces derniers mois, vos services, ont bien voulu nous associer à un certain nombre de réunions sur la réforme de la formation des enseignants, réforme que nous jugeons indispensable. Le processus étant parvenu à son terme, et les premiers textes [1] commençant à être connus dans leur version définitive, nous constatons qu’aucune de nos objections, recommandations ou propositions n’a été retenue :

- Ce projet correspond à une recréation des IUFM dotés de pouvoirs considérablement étendus, notamment par le biais de l’accréditation, alors même qu’un bilan des vingt dernières années n’a pas été réalisé.

- Les nouvelles maquettes rendront impossible l’initiation à la recherche disciplinaire puisque seul un mémoire professionnel reste prévu.

- Le cadrage du nouveau concours accorde d’ailleurs une très faible place à la formation disciplinaire.

Cette réforme devrait donc montrer rapidement ses limites. Voulant croire que nous pourrons encore être entendus, nous vous demandons à être reçus en urgence : nous représentons l’ensemble des disciplines des Sciences, Sciences Humaines (ALLSHS), c’est pourquoi nous estimons mériter mieux qu’une concertation de pure forme.

En vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à cette demande, nous restons à votre disposition et vous prions, Madame La Ministre, de bien vouloir agréer l’expression de nos salutations les plus respectueuses,

Françoise DUBOSQUET, Présidente de la CDUL
Jean Marc BROTO, Président de la CDUS


Rappel : Déclaration de la CDUL du 15 décembre 2012, à propos de l’accréditation des ESPE

La CDUL salue la volonté des pouvoirs publics de donner aux futurs enseignants une formation solide, et progressive, alliant théorie et pratique. Néanmoins, le choix de créer une composante avec un statut d’exception lui paraît lourd de conséquences, surtout à l’heure où l’enseignement supérieur cherche à clarifier son organisation.

A propos de l’accréditation des ESPE elle pressent quatre difficultés :

1) Déséquilibre dans la répartition territoriale des formations. Cette répartition aura un impact sur les formations initiales proposées aux étudiants, en particulier dans nos disciplines qui ne forment pas seulement à l’enseignement ; elle va entraîner une réduction du vivier de candidats, et une inégalité entre les étudiants selon les régions. Elle aura des conséquences négatives sur la pluridisciplinarité des sites universitaires, à la fois pour la formation et pour la recherche et la vie scientifique.

2) Accroissement de la confusion du paysage universitaire français (déjà soulignée par les assises de l’enseignement supérieur). La CDUL regrette que sa proposition d’une école « structure académique commune » aux établissements n’ait pas été retenue. Dans l’état actuel du projet, les prérogatives dérogatoires de la nouvelle composante vont entrer en conflit avec la démocratie universitaire : nomination des jurys, définition des modalités de contrôle des connaissances, choix des enseignants et des équipes pédagogiques, constructions de ses propres diplômes. Ce véritable « établissement dans l’établissement » pose aussi la question de la définition d’une composante universitaire.

3) Fragilité de la procédure de mise en place des nouvelles formations. La confusion semble extrême entre l’accréditation d’une structure « opérateur de formations » et celle des formations elles-mêmes : quelle acteur autorisé conçoit les nouvelles formations en l’absence d’opérateur accrédité ? Quels sont les rôles respectifs des différentes composantes (IUFM et UFR) ? Quel est celui des conseils centraux ? Qu’en est-il des garanties de la démocratie universitaire, avec l’intervention des recteurs, des directeurs d’IUFM, des PRES et des conventions locales ?

4) Incertitude sur la réflexion et la recherche pédagogique dans nos propres composantes. Le projet fait peser une menace sur les départements disciplinaires, en particulier sur les départements de sciences de l’éducation, acteurs de la recherche et de la formation, au-delà de la seule didactique.

Par ailleurs, la CDUL s’inquiète de la précipitation dans ce travail de réforme. Elle signale notamment l’insuffisance en nombre et en qualité des candidatures aux Emplois d’Avenir Professeur, symptomatique de la complexité d’un dossier dont les enjeux méritent la plus grande attention collective.


Pour information, voici le document de travail sur les maquettes de CAPES.


[1À lire ci-dessous