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"Les problèmes suscités par l’organisation actuelle des Assises de l’ES-R", Henri Audier, 24 septembre 2012

lundi 24 septembre 2012

Le texte qui suit est le troisième billet d’une réflexion consacrée aux Assises sur le blog d’Henri Audier. Les deux billets précédents sur le sujet peuvent être consultés ici et ici.

Les problèmes suscités par l’organisation actuelle des Assises de l’ES-R
3- Que faire aujourd’hui ?

Pour les Assises régionales, les directives précédemment critiquées ont été rendues publiques. Malgré la proximité de ces assises, il serait néanmoins souhaitable que le ministère infléchisse fortement son schéma initial et fasse des recommandations pour favoriser une participation très large. Il serait non moins souhaitable que la communauté scientifique se mobilise pleinement.

La position de la plupart des syndicats

Dans la situation critique actuelle, deux options font l’objet de débats dans le milieu : boycotter ces « Assises officielles » ou forcer la porte de la participation. Parce que les absents ont toujours tort, alors que rien n’est encore joué, l’auteur approuve l’appel de la plupart des syndicats.
Cet appel, après avoir vertement tancé le gouvernement pour ne pas avoir pris immédiatement les mesures phares urgentes, et après avoir exprimé ses inquiétudes quant aux perspectives, poursuit : « Les organisations signataires appellent les personnels et les étudiants à s’exprimer sur toutes ces questions dans tous les sites de l’ESR - en tenant notamment des Assemblées Générales. Ils les appellent à interpeller les rapporteurs des Assises ainsi que les représentants locaux (parlementaires, élus municipaux ou régionaux, …) et gouvernementaux. Ils les appellent à faire connaître leurs revendications. »
Nombre d’organisations (Snesup-FSU, SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SLR, SLU, l’UNEF, etc.) ont élaboré des propositions relatives à l’ES-R pris dans sa globalité, comme sur son rôle dans la société. Toutes leurs propositions sont à la disposition de chacun. Celles-ci n’oublient pas non plus que pour atteindre 1 % du PIB dans dix ans, il faudra accroître chaque année le budget de l’ES-R public civil de 1,3 milliard : http://blog.educpros.fr/henriaudier/2012/07/17/faire-de-l’es-r-une-priorite-pour-le-pays/ .
Le compte-rendu des auditions constitue aussi une bonne base pour des débats : il pose clairement les alternatives :

Des aspects importants sur lesquels on peut avancer … ou reculer

Des déclarations ministérielles, comme des contributions récentes montrent que des avancées sont possibles. Ainsi, sauf à considérer que la ministre a changé de point de vue, ce que l’auteur exclut totalement, il est clair que ses déclarations, si elles étaient mise en œuvre, constitueraient un progrès certain.
Toutefois, rien n’est joué comme en témoignent les premières contributions. Certes, sans surprise, les Comité national de la recherche scientifique (via le C3N) a eu une expression remarquable [cf.l’avis de l’auteur ]. Moins attendues sont des contributions comme celle de l’INRIA en tant qu’organisme de recherche. Dans son texte, sans doute fruit d’un débat interne, on peut notamment lire le diagnostic et les propositions qui suivent : « L’attractivité des carrières dans la recherche publique s’est beaucoup dégradée ». « Le temps que les enseignants-chercheurs et les chercheurs permanents peuvent consacrer à des activités de recherche a beaucoup diminué ». « Les dispositifs de financement et d’évaluation de la recherche ont souvent conduit à des normalisations excessives favorisant des projets de recherche de court terme et peu originaux ou risqués ». « Favoriser l’embauche de docteurs et de chercheurs par les entreprises et faire reconnaître le doctorat dans les conventions collectives ». « Recentrer l’ANR sur des programmes thématiques risqués et à fort impact en partenariat avec les organismes ». « Focaliser les missions de l’AERES sur l’évaluation des établissements et sur la définition de bonnes pratiques pour l’évaluation des unités ».
Mais il est aussi des aspects importants sur lesquels, si on laisse le champ libre, il peut y avoir des reculs, comme l’illustre la contribution de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (ANCRE). A côté d’aspects intéressants quant à la stratégie industrielle ou la pluridisciplinarité, ce texte montre une incompréhension quant à la recherche liée au progrès des connaissances. Il propose de plus des solutions qui tablent sur l’ANR et les investissements d’avenir. Enfin l’ANCRE se positionne comme un super organisme.

Que peut encore faire le ministère ?

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