Accueil > Revue de presse > Les futures "super-universités" sont contestées à Paris et Toulouse, AFP et (...)

Les futures "super-universités" sont contestées à Paris et Toulouse, AFP et L’Express, 15 avril 2012

mardi 17 avril 2012

Pour lire sur le site de L’Express

PARIS - La mise en route des futures "super-universités" françaises, sélectionnées récemment par un jury international, suscite des remous à Toulouse, Saclay et Paris qui refusent de signer dans l’urgence les conventions de financement avec l’Etat.
Des huit lauréats des "initiatives d’excellence" (Idex), ces futurs grands campus de rang mondial, trois ont déjà signé leur convention : Strasbourg, Bordeaux et, le 5 avril, Aix-Marseille.
Deux autres, Sorbonne Universités (Paris-2, 4 et 6) et Paris Sciences et Lettres (Normale Sup, Collège de France et Dauphine notamment) pourraient "signer dans les jours qui viennent", a affirmé à l’AFP le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez.
Mais les trois autres projets ne sont pas aussi avancés.
A Sorbonne Paris Cité (Paris-3, 5, 7, 13 et Sciences Po Paris notamment), le décès brutal du directeur de Sciences Po Richard Descoings, qui venait d’être nommé directeur exécutif de l’Idex, a été douloureusement vécu, mais c’est surtout le choix revendiqué de consulter chacun des membres fondateurs qui prend du temps.
"Les Labex (laboratoires d’excellence) ne sont pas contestés, car ils émanent de la communauté scientifique, tandis que les Idex viennent d’en haut. Il convient donc de les expliquer à ceux qui n’ont pas participé à leur conception et nous sommes très attentifs à cette appropriation", a expliqué à l’AFP le président, Jean-François Girard : "les conseils d’administration de nos huit membres auront donc à se prononcer sur le projet de convention".
"L’objectif n’est pas de fixer de date cible, nous sommes à l’écoute des acteurs et je respecterai leur calendrier", répond M. Wauquiez, "mais leur intérêt, pour que les premiers fonds soient versés et pour sanctuariser tout le projet et son financement, c’est de signer les conventions".
A terme, Sorbonne Paris Cité doit par exemple recevoir 800 millions d’euros de dotation en capital (seuls les intérêts annuels pourront être utilisés), Toulouse 750 millions et Saclay 950 millions.
Même si pour Saclay (composé des universités de Paris-Sud Orsay, de Versailles-Saint-Quentin et de dix grandes écoles dont Centrale, HEC et Polytechnique), Paris-Sud a protesté contre la façon dont le projet a été piloté, "les choses avancent bien", assure M. Wauquiez, "nous devons être capables de signer la convention dans le mois qui vient".
Reste Toulouse où la contestation est d’autant plus forte qu’elle s’inscrit dans le cadre d’échéances électorales universitaires : Jean-Michel Minovez va présider dans les semaines qui viennent Le Mirail (Toulouse-2) et Bertrand Monthubert, également responsable du supérieur et de la recherche au PS, Paul-Sabatier (Toulouse-3).
Dans un courrier commun au lendemain de leurs victoires, ils ont demandé le report de la signature de la convention attributive de l’Idex, composé de trois universités et quinze écoles d’ingénieurs.
"Nous sommes dans une démarche raisonnable et sage pour obtenir des changements sur la gouvernance et la logique du périmètre d’excellence, car les valeurs de collégialité et de démocratie doivent fonder le projet alors qu’elles sont actuellement bafouées", a déclaré à l’AFP M. Monthubert.
Une pétition intersyndicale locale dénonce notamment "un périmètre d’excellence dénommé université de Toulouse pour 20.000 étudiants sur 94.000 et 2.000 enseignants-chercheurs sur 6.520 à l’horizon 2016".
"La balle est dans leur camp", répond M. Wauquiez, mais il assure que le pôle toulousain, porté par "le dynamisme des acteurs locaux", "concernera l’ensemble des étudiants".