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Loi "Grospérrin" ou comment privatiser et démolir la formation des enseignants - Communiqué de Sud Etudiant dans l’Humanité du 7 mars 2012

mercredi 7 mars 2012

Le 15 février, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi dite « Grosperrin ». Le gouvernement a choisi la voie législative « accélérée ».

Un simple « référentiel » remplace le « cahier des charges » sur la formation des enseignant-e-s. Alors que ce dernier imposait des contraintes fortes sur la formation, le référentiel permet à chaque université, ou chaque officine privée, de proposer sa propre formation, en dehors d’un vrai cadre national équitable. L’État renonce encore à tout engagement précis de formation. En restreignant largement la formation théorique pour les futur-e-s enseignant-e-s, il s’agit d’une auto-formation « sur le tas » à peine guidée par un-e tuteur-trice.

Dans la continuité de la LRU, la loi permet à un président d’université et son CA de dissoudre l’IUFM de l’université, accentuant ainsi la concurrence entre les facs, et pire, la formation ne sera plus uniquement de la responsabilité des universités, donc des IUFM, et permet à une institution privée de l’assurer.
Le mouvement de grève lié à la masterisation dénonçait déjà une casse de la formation des enseignant-e-s. Les IUFM sont réduits à l’état de coquilles vides et la formation des enseignants est livrée à la concurrence entre établissements et secteur privé. Tout ceci ouvrant fatalement la porte au recours à des officines privées très onéreuses, les étudiant-e-s issu-e-s des couches sociales les moins favorisées seraient particulièrement pénalisé-e-s. Enfin, on remarque là une occasion de plus d’opérer une drastique réduction des coûts sous couvert d’austérité.

La fédération SUD étudiant y voit la poursuite du processus de privatisation et de démolition du service public d’enseignement supérieur et de recherche contre lequel les étudiant-e-s luttent depuis plus de dix ans et exige l’abrogation de cette loi.

La fédération SUD étudiant tient à rappeler ses exigences quant aux conditions de concours et de formation :

- allègement de l’emploi du temps et interdiction du contrôle de l’assiduité.

- suppression de l’épreuve "Agir en fonctionnaire de l’Etat" et des cours associés.

- les stages pratiques ne doivent pas être obligatoires pour la validation du master et pendant la préparation aux concours.

- un véritable service public d’éducation passe par un meilleur taux d’encadrement des élèves, donc création massive de postes d’enseignants supplémentaires, ouverts aux concours.

- après le concours, nous exigeons une ou deux année(s) de formation rémunérée pour les admis, ainsi qu’une réelle formation continue tout au long de la carrière d’enseignant.

- l’accès au concours doit être ouvert aux étudiant-e-s de L3.

- les stages entreraient dans le cadre de la formation de 2 ans après l’admission (rémunéré puisque fonctionnaire stagiaire), permettant aux nouveaux enseignant-e-s d’entrer progressivement dans le métier.

- les étudiants doivent obtenir une réelle autonomie financière, prise en charge collectivement par la société, sous la forme d’un salaire étudiant socialisé (dès l’entrée en licence).

Fédération SUD Étudiant

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