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"CNRS : un nouveau Conseil d’administration en préparation"

par Alain Perez, "Les Echos", 20 juin 2008

vendredi 20 juin 2008, par Laurence

«  C’est une grande victoire. » Les opposants à la réforme du CNRS ne cachaient par leur joie hier. Ils ont réussi à empêcher la tenue du conseil d’administration qui devait entériner le plan stratégique « Horizon 2020 », prévoyant de réorganiser l’établissement public en instituts spécialisés (« Les Echos » du 18 juin). «  Bloquer la tenue du conseil d’administration, qui est un lieu de dialogue démocratique, c’est aller contre l’intérêt des chercheurs », indique la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, pour qui les contacts avec les représentants des chercheurs ne sont toutefois pas rompus.

En fait, le front des opposants comprend des « ultras » qui refusent toute forme de changement et des scientifiques plus modérés prêts à accepter la nouvelle donne, pour autant qu’on y mette les formes. Le point de blocage le plus important se situe dans le positionnement des instituts en cours de création. « Ils auront tous un statut identique et il appartiendra à la direction du CNRS de me soumettre la liste de ceux qui accéderont au niveau d’institut national », indique Valérie Pécresse.

Dès aujourd’hui, les représentants des chercheurs doivent rencontrer le cabinet de la ministre, mais c’est la présidente du CNRS, Catherine Bréchignac, qui doit décider du nouveau calendrier. En fait, tout le monde tente d’éviter une « bunkerisation » de l’organisme de la rue Michel-Ange.

Une annonce trop brutale

« C’est moi qui ai lancé l’idée des instituts pour améliorer la visibilité du centre et utiliser au mieux l’argent public. Je suis déterminée à faire bouger cette maison. Mais peut-être que cette réorganisation a été annoncée trop brutalement », déclare aux « Echos » Catherine Bréchignac. Selon elle, la majorité silencieuse des chercheurs est désormais prête à accepter le plan stratégique. « Il n’y a que 200 directeurs de laboratoire sur 1.200 qui sont opposés aux changements. »

Le prochain conseil d’administration devrait avoir lieu dans les vingt jours qui viennent. « C’est l’instance qui fait fonctionner financièrement la maison et nous ne pouvons pas nous en passer », juge Catherine Bréchignac.