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La semaine de SLU du 21 au 28 novembre 2011

mercredi 30 novembre 2011, par Masse et Scarron

Contes et comptes approximatifs

Or donc un fonctionnaire en charge des finances

S’avisa un samedi qu’il fallait qu’on annonce

Que huit universités sentaient vraiment le rance

« Surveillance », dites-bien ! Il faut que l’on renonce

À prononcer « tutelle ». Ne faites pas le bêta,

Et de la LRU, ne dites surtout pas

Qu’autonomie ne fut qu’un pâle reliquat.

Le ministre communique. Mais que ne fait-il pas ?

De huit, le jeudi, jusqu’à sept rétrograde

Car Nice n’est pas si rouge que la belle Belgrade

Et n’a pas ses finances de la même couleur

Que tous ces amateurs qui n’ont pas de compteur.

***

Le cafouillage n’est pas le seul vice à la mode

L’obstination seule pourrait user Hérode

Alors que revenu du fin fond du Poitou

Il essaie de fléchir de Guéant le courroux

Mais las ! T’as pas compris ? Le pognon, voilà tout

Ce qu’on peut espérer soutirer par dessous

Aux étudiants mus par l’amour de Francion

Venus traîner leurs basques au collège de Sorbon.

Que viennent-ils d’ailleurs espérer faire en France ?

Quand même en Amérique, sortant de leur silence

Certains se manifestent jusque sur les campus

Tu nous vois donc demain devoir leur courir sus ?

***

Un autre phénomène, relifté L’Oréal,

A caché aux parents, ce qui n’est pas banal,

Des chiffres statistiques, sur les prévisions

Des effectifs d’enfants qui, dès l’année prochaine

Devraient fréquenter l’école républicaine.

Les parents en effet cette semaine se déchainent.

Certains osent prétendre que la grande UMP

Après les élections voudrait bien achever

La très noble et antique école de la Nation

Mais ce n’est pas son genre ! Il s’agit seulement

Par l’évaluation forcée des enseignants

De faire partout éclore l’excellence à tous vents,

Même si par temps gris et saison conformiste,

L’inspection doit mater tous ces récidivistes

Dont les élèves savent des rimes anarchistes

Ou peut-être simplement le chant des partisans.

***

Tout est-il donc si noir, tout est-il donc foutu ?

En tous cas, des pépètes, bientôt y en aura plus.

Ainsi parle le sénat dans son rapport tout cru

Mais faudrait qu’il nous dise quand y en a jamais eu !

Cherche président par petites annonces

C’est dire si collégiale est l’université

Ainsi que le CNESER l’a tantôt dénoncé.

Combien encore faudra-t-il de coup de semonces

Pour constater enfin que notre métier s’éteint ?

Le maître de conf., hâve, git sous un tas de ronces,

Fait de tableaux excel et de pensez-à-rien,

À moins qu’au sens propre, et grâce aux bétonneurs

Qui dans marchés publics mêlent épinards et beurre,

Il ne prenne sur la tête la cabane et le chien.

***

Et la morale de l’histoire, dont on ne se lasse pas. Allez, redis-la moi avant d’éteindre la lumière. Ça fait trop peur :

"Si jamais, quand vous tombez malade, cela n’a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n’est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l’impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu’il y ait un impact."

Laurent Wauquiez, interview sur BFM TV-RMC, 16 novembre 2011.