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Geoffrey Crossick (président de l’University of London) : « Le gouvernement veut créer un marché de l’enseignement supérieur dans lequel l’étudiant serait un consommateur », EducPros, 26 octobre 2011

jeudi 27 octobre 2011, par Wilde, Oscar

À la rentrée 2012, les universités anglaises seront libres d’augmenter leurs frais de scolarité (jusqu’à 6.880 €, voire 10.320 € par an) en cycle undergraduate. Geoffrey Crossick, président de l’University of London, ne voit pas d’alternative… ce qui ne veut pas dire qu’il adhère à la réforme. Le professeur d’histoire contemporaine, qui a enseigné un an à Lyon 2, revient dans une interview accordée à EducPros sur le financement de l’enseignement supérieur en Angleterre et les classements internationaux.

Que pensez-vous de la réforme des universités en Angleterre ?

Le gouvernement anglais, qui a décidé de réaliser des coupes substantielles dans les dépenses publiques pour réduire le déficit du pays, n’avait pas d’autre alternative que d’augmenter les frais de scolarité pour assurer des fonds suffisants aux universités. En outre, la réforme est nécessaire si on veut se doter d’un enseignement supérieur fort. Selon moi, il n’existe pas de système d’enseignement supérieur de masse de haute qualité financé seulement avec des subventions de l’État. Il faut à la fois des subventions et des frais de scolarité. Donc aurais-je choisi le même système que le gouvernement ? Non. Je crois que l’enseignement supérieur contribue au développement de la société et de l’individu, et que tous doivent contribuer. Je préférerais moins d’inégalité entre ces deux contributions.

Y a-t-il un désengagement de l’État ?

Non, ce n’est pas un désengagement de l’État. C’est un changement de caractère de l’engagement de l’État. Tout d’abord, celui-ci contribuera substantiellement au coût de l’éducation des étudiants à travers les prêts contractés pour payer les frais d’inscription et de pension, à travers les bourses accordées aux jeunes de milieux défavorisés, etc. Deuxièmement, le gouvernement veut créer un marché de l’enseignement supérieur dans lequel l’étudiant serait un consommateur. Personnellement, cela ne me rend pas enthousiaste. Mais si, derrière cela, on entend « qualité du service », je deviens plus partagé. En Angleterre, on est peut-être plus réaliste qu’en France.

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