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Revue de presse d’une journée de grève - 27 septembre 2011

mardi 27 septembre 2011, par Laurence

La moitié des enseignants en grève contre les suppressions de poste, Le Monde, 27 septembre 2011

Signe d’un profond malaise dans l’éducation nationale, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à une grève, mardi 27 septembre, pour dénoncer la "dégradation" de l’école. Les organisations syndicales veulent peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en conseil des ministres et prévoit la suppression de 14 000 postes dans l’éducation nationale, portant à 80 000 le nombre de postes supprimés entre 2007 et 2012, alors que les effectifs d’élèves augmentent. La grève doit permettre de "délivrer un message fort pour que l’éducation soit au cœur des priorités de notre pays", a déclaré Sébastien Sihr, du Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire, alors que l’école est devenue l’un des grands enjeux de la présidentielle de 2012.

ENTRE 20 ET 54 % DE GRÉVISTES

Près de 54 % (53,75 %) des enseignants du primaire et 50 % de ceux du secondaire dans le public sont en grève mardi contre les suppressions de postes dans l’éducation nationale, ont annoncé à la mi-journée les syndicats de la FSU.

Auparavant, le ministère de l’éducation a fait état de ses propres estimations. Près de 29 % (28,89 %) des enseignants du primaire et 22,3 % des professeurs du secondaire étaient en grève mardi 27 septembre, selon une estimation du ministère. Dans le second degré, les grévistes sont, selon le ministère, 25,57 % dans les collèges, 23,29 % dans les lycées professionnels et 17,8 % dans les lycées généraux et technologiques. Dans le primaire, l’estimation du ministère est supérieure à celle diffusée vendredi après-midi (20,5 %) : les enseignants des écoles maternelles et élémentaires devant se déclarer grévistes au moins quarante-huit heures à l’avance, ils avaient donc jusqu’à samedi soir pour le faire.

Une centaine de manifestations sont prévues dans le pays. Dans la capitale, le défilé doit partir à 14 h 30 de Luxembourg.

"PAS RÉVOLUTIONNAIRE"

Le ministre Luc Chatel se veut serein. "Une grève fin septembre dans l’éducation nationale, ce n’est pas révolutionnaire", a-t-il dit, soulignant la proximité des élections professionnelles (13 au 20 octobre).

M. Chatel, qui "assume" les suppressions de poste, assure que "la vraie question aujourd’hui, c’est le sur-mesure" des enseignements et non "la quantité".

Justement, cette communication sur un enseignement "sur mesure" est mal passée auprès des syndicats, qui constatent que les suppressions de poste détériorent surtout les possibilités de suivi individuel des élèves. "On ne fera pas de la qualité si on n’a pas des personnels formés en nombre suffisant", estime ainsi Bernadette Groison, de la FSU.


BAISSE DES MOYENS DANS LES ÉTABLISSEMENTS DÉFAVORISÉS

Selon une enquête du SNPDEN, principal syndicat des principaux et proviseurs du public, les établissements défavorisés ont été "les plus durement touchés" en cette rentrée : ils ont perdu en moyenne 2,5 % de leurs heures, alors que les favorisés ont vu les leurs légèrement augmenter.

En outre, selon l’enquête du SNPDEN, le "levier" le plus employé pour supprimer les postes a été de limiter les cours à effectifs réduits, remettant justement en cause l’accompagnement personnalisé et le "sur-mesure".

En cette rentrée, l’école primaire est particulièrement touchée : elle a perdu près de 9 000 postes, sur un total de 16 000.

Dans le secondaire, "on supprime tout ce qui est qualitatif" et "les postes ont été retirés en priorité aux collèges et lycées en difficulté : on prend plus à ceux qui ont moins", selon Philippe Tournier, du SNDPEN.

La scolarisation des tout-petits, les cours à effectifs réduits, les projets éducatifs, les postes du réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) de lutte contre l’échec scolaire sont des "variables d’ajustement". Classes surchargées, réserve de remplaçants quasi inexistante, bas salaires et réformes contestées, telle celle de la formation des enseignants, sont d’autres motifs de mécontentement.

Le privé, où l’appel à la mobilisation est historique, réclame "zéro retrait d’emploi pour 2012" et met en avant ses spécificités : tous les enseignants sont chaque jour devant une classe (aucun professeur n’est en disponibilité) et il n’y a pas de remplaçants."La suppression de près de 1 500 postes de plus cette année pose d’énormes problèmes. Il a fallu retirer des heures d’accompagnement personnalisé aux élèves", a affirmé le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre.

L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE

Pour Mme Groison,"le gouvernement a renoncé à la réussite de tous les jeunes". L’école de la République "relève plus du tri sélectif que de l’ascenseur social", dénonce Christian Chevalier, du SE-UNSA.

"Le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves à l’âge de 15 ans en France", a aussi constaté l’OCDE dans un rapport récent.

Avec la présidentielle, l’année scolaire 2011-2012 sera celle du "choix" entre un modèle éducatif libéral et un modèle républicain, prévient M. Chevalier.

L’Humanité

- Education : où manifester mardi en France ?

La grève des enseignants de demain mardi s’annonce non seulement très suivie, mais les syndicats entendent bien occuper la rue. Des manifestations sont prévues dans tous les départements français, voici toutes les informations pratiques.

Les syndicats estiment que plus d’un enseignant sur deux suivra le mouvement. Et nouveauté, les professeurs du privé se sont joints à la mobilisation. Pour en savoir plus sur le contenu des revendications, lire : Forte mobilisation attendue mardi pour la grève des enseignants

La liste des villes et horraires dans lesquels des manifestations sont prévues, par ordre alphabétique :
- Agen, 10H30, manifestation (départ place de la mairie) - 12H00 Picnic
- Ajaccio, 10H00 rassemblement devant le rectorat
- Albi, 15H00, manifestation (départ place du Vigan)
- Alençon, 10H00, manifestation (départ « cité administrative »)
- Amiens, 14H30, manifestation (départ rectorat)
- Angers, 14H00, manifestation (départ Place Imbach)
- Angoulême, 10H00, manifestation (départ inspection académique)
- Annecy, 14H30, rassemblement (préfecture)
- Auch, 10H30, manifestation (départ patte d’oie)
- Aurillac, 10H30, (départ Place de la Paix)

La suite !

- Éducation : même le privé s’y met !, par Laurent Mouloud.

Les cinq fédérations de l’enseignement privé ont annoncé hier qu’elles s’associaient à la grève du 27 septembre contre les suppressions de postes. Une démarche inédite.

C’est un exploit. La droite a réussi à se mettre l’enseignement privé à dos ! Les cinq organisations syndicales de ce secteur ont annoncé, hier, qu’elles s’associaient à la grève du 27 septembre lancée par leurs homologues du public pour dénoncer les restrictions budgétaires. Une démarche inédite.[…]

Rue89

- Un principal de collège en grève : « Le quotidien est infernal », par Didier Laffeach

De nombreux proviseurs de lycées, principaux de collège et adjoints s’associent au mouvement de grève de mardi. Didier Laffeach, principal d’un collège à Rouen et secrétaire général adjoint d’Indépendance et direction, leur organisation syndicale, explique leur ras-le-bol.

Mardi matin, dans mon collège, je vais assurer la sécurité des élèves, des personnels et des biens mais sans répondre au téléphone ni aux sollicitations extérieures, puisque c’est notre seule façon de protester.

Comment, pourquoi ces personnels de responsabilité, ces cadres de l’Education nationale en sont-ils arrivés là [principaux et proviseurs s’associent rarement aux mouvements de grève, ndlr] ? Ils ont le spleen ! Le quotidien est devenu infernal, et le sentiment général est que cette école est déboussolée. Elle ne répond plus aux attentes ni de la société, ni des parents. […]

Médiapart

- Article publié le 26 par Lucie Delaporte

Le Figaro

- Enseignants : les vraies raisons d’une grogne, par Nathalie Polony

Plus que les suppressions de postes, ce sont les transformations de leur métier qui inquiètent les professeurs qui vont manifester mardi.

C’est le premier mouvement de grève de cette année scolaire 2011-2012. Si l’événement n’a rien de nouveau dans l’Éducation nationale, il est plus rare que le privé sous contrat s’associe au public. En cette rentrée 2011, c’est donc bien l’ensemble du personnel enseignant qui fait valoir mécontentement et inquiétude. Et pas seulement en raison des suppressions de postes portant à 66.000 le nombre d’équivalents temps-plein non renouvelés depuis 2007.

Certes, l’application de la Révision générale des politiques publiques dans l’Éducation nationale reste le principal motif de protestation des enseignants. Mais en cette année électorale, les professeurs voient bien d’autres raisons de battre le pavé. […]

- L’enseignement privé face aux baisses de moyens, par Natacha Polony

Avec 1533 postes supprimés cette année, l’enseignement privé sous contrat est davantage touché que les années précédentes.

Le contrat d’association avec l’État consiste en effet en l’obligation pour les établissements de répondre à un « besoin éducatif reconnu ». En échange de quoi l’État rémunère les professeurs (généralement contractuels) recrutés par les chefs d’établissement après un concours distinct de ceux de l’enseignement public.

De ce fait, c’est bien l’État qui fixe le nombre de postes alloués à l’enseignement privé, dont 95% est catholique. Les suppressions de postes s’y traduisent en baisse du nombre d’heures d’enseignement, et donc en perte de revenu pour les enseignants. « L’enseignement catholique a rendu 19,87% des moyens alors qu’il représente 17% des effectifs, protestait Éric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, à l’occasion d’un déplacement de Luc Chatel au lycée Teilhard-de-Chardin le 22 septembre. Il ne nous paraît plus possible d’aller plus en avant dans la logique comptable et quantitative de la RGPP. » […]

- « Un grand désarroi dans le milieu enseignant », par Natacha Polony, Christine Ducros, Olivier Couvreur

Libération

- A Paris, les profs veulent « des élèves, pas des sardines »

Ils étaient 45.000 dans le cortège parisien selon les syndicats, dont une trentaine de tout nus...

Ils l’ont fait. Défiler nu. Enfin, à moitié nu, parce que devant des milliers de personnes (45.000 selon les syndicats, 8500 selon la police, entre 110.000 et 165.000 dans toute la France), dont des mineurs et des parents d’élèves... Après avoir posé en petite tenue dans un calendrier pour dénoncer le « dépouillement de l’école », une trentaine de profs a remis ça ce mardi, en tête du cortège parisien contre les suppressions de postes dans l’éducation. Torse nu pour les hommes, soutien-gorge pour les femmes, masque blanc pour tous, impact médiatique assuré.[…]

- "Partenariat public-privé pour la grève" par Véronique Soulé

Les professeurs, même issus de l’enseignement catholique, sont dans la rue aujourd’hui pour dénoncer les coupes claires.[…]

- Education : dans le privé aussi, « le système prend l’eau », par Cordélia Bonal

Signe du malaise grandissant dans le milieu éducatif, six des sept syndicats du privé appellent à se joindre à la journée de grève ce mardi pour dénoncer les suppressions de postes – 16.000 encore à cette rentrée, public et privé confondus. Une unanimité plutôt inédite dans ce secteur qui accueille 19% des élèves, à 90% dans l’enseignement catholique. Questions à Bruno Lamour, secrétaire général de la Fep-CFDT, principale fédération des enseignants du secteur privé sous contrat […]

- Des profs manquent à la pelle, par Véronique Soulé [article abonnés, accessible pour tous demain]

Dans plusieurs académies, des rectorats tentent de faire face à la pénurie d’enseignants en recrutant en urgence des personnes sous-qualifiées.[…]

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