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Rentrée scolaire, suppressions de postes, stagiaires… : dossier MàJ le 2 septembre 2011

jeudi 1er septembre 2011, par Elie, Mariannick

Pour les professeurs stagiaires, la rentrée est "brutale" - Flora Genoux, Le Monde, 2 septembre 2011

Le premier rang reste vide. Au fond de la salle, un vague murmure peine à mourir malgré le début du discours du principal. Dans leur coin, deux enseignantes commentent leur emploi du temps, se couvrant la bouche, un regard furtif vers le chef d’établissement : trois jours avant leurs élèves, les professeurs ont fait leur rentrée, vendredi, certains pour la première fois de leur carrière. Dans cette salle du collège Rameau, à Versailles, dans les Yvelines, trois enseignants se préparent à cette rentrée, marquée pour la deuxième année par l’application de la très contestée réforme de la formation des enseignants.

Parmi eux, Anne-Lise Zhuang, professeur de mathématiques. Cette jeune femme de 25 ans, née en Chine, explique que sa seule formation pratique consiste en un stage d’un mois dans un lycée. "Cela va être difficile. [Dans ces conditions], je ne sais pas si j’aurais choisi ce métier-là", lui lance une collègue de mathématiques, de sept ans son aînée : depuis la rentrée dernière, les professeurs enseignent à temps plein dès leur première année, contre une charge horaire de quatre à dix heures auparavant. "C’est super stressant, commente Anne-Lise, la voix peu assurée. Avant, la rentrée s’effectuait au fur et à mesure, maintenant c’est très brutal."

De nombreux professeurs stagiaires vont ainsi pousser la porte de la salle de classe lundi sans aucune expérience de l’enseignement. Avec cette réforme de la formation, des stages d’observation en master sont possibles, mais pas obligatoires. Seul apprentissage assuré : trois jours de préparation spécifique la semaine précédent la rentrée. Une formation se met ensuite en place, pendant l’année. "Les modalités peuvent varier d’une académie à l’autre, explique Michel Richard, proviseur du collège Rameau. Dans l’académie de Versailles, il s’agit d’une formation d’environ 200 heures, composée d’ateliers, de cours théorique, de mises en pratique."

LEUR PREMIÈRE INQUIÉTUDE : "TENIR LA CLASSE"

La première inquiétude de ces nouveaux enseignants : ne pas parvenir à "tenir" leur classe. Chantal Meunier, professeure de mathématiques dans le collège depuis trente ans, est la tutrice d’Anne-Lise : pour sa première année d’enseignement, Chantal sera son référent, la collègue vers qui la professeure stagiaire pourra se tourner en cas de difficulté. Chantal Meunier admet que l’on rencontre "de plus en plus d’élèves difficiles et d’enfants à problèmes", et qu’il est ainsi d’autant plus délicat d’enseigner à temps plein dès la première année. Devant le sourire angoissé de sa stagiaire, elle tente de la rassurer : "Il faut être sévère dès le début et bien préparer ses cours." Les professeurs sont unanimes : les premiers jours sont décisifs, l’autorité installée commande le respect des élèves pour le reste de l’année. "Et s’il y a du bruit et que l’on ne peut rien faire ?" s’inquiète Anne-Lise. "Il faut se faire craindre sans les faire trembler et il faut aussi se faire aimer, c’est difficile", condède Chantal. "Surtout, il ne faut laisser aucun élève derrière, car c’est celui-là qui peut perturber le cours", rajoute la tutrice.

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Les suppressions de postes, Chatel « assume » toujours - Libération, 2 septembre 2011

Le ministre de l’Education tenait son bilan de rentrée ce jeudi, sur fond d’effectifs réduits et de malaise des nouveaux enseignants en mal de formation.

Per-son-na-li-ser. La « personnalisation de l’enseignement », rien de moins que la « troisième grande révolution de l’histoire de l’école » après l’école laïque de Jules Ferry et la démocratisation des années 70, s’est un peu enflammé ce jeudi matin Luc Chatel. Le ministre de l’Education présentait la rentrée 2011, sa troisième à ce poste. En délicate posture face à un milieu éducatif contraint de composer cette année encore avec 16.000 postes en moins, le ministre a préféré jouer la carte de la constance dans la réforme.

Pas d’annonce surprise, à peine une phrase sur les cours de morale annoncés au débotté la veille (et objets ce jeudi d’une circulaire), le propos est plus besogneux que retentissant. Cap sur l’objectif : la personnalisation, donc. « Passer de l’école pour tous à la réussite de chaque élève. » Comment ? Le ministre a énuméré les mesures, pour la plupart déjà engagées. D’abord, l’aide personnalisée au lycée, « qui concerne aujourd’hui 26% des élèves » et fait cette année son entrée en classe de première. Pour le primaire, le ministre a vanté les stages de remise à niveau, auxquels ont participé 15% des CM1-CM2 (sur les vacances et gratuitement). Côté orientation, cette année sera, a promis le ministre, celle de la « concrétisation du service public de l’orientation ».

Suivent, dans cet inventaire, les internats d’excellence (pour les bons élèves de milieu défavorisés), neuf de plus cette année (soit 10.000 places en tout, sur un objectif de 20.000), et les établissements de réinsertion scolaire (pour les élèves les plus difficiles), cinq nouveaux cette année (soit 16 en tout). L’accueil des élèves handicapés en milieu ordinaire va aussi augmenter, promet le ministre : « 13.000 de plus à cette rentrée ».

Masters en alternance

Au chapitre « autonomie des acteurs locaux », Chatel a mis en avant les 25 % des horaires de lycée confiés à la libre appréciation des chefs d’établissements, l’autonomie de recrutement dans le cadre du dispositif « Eclair » – « ça marche très bien dans beaucoup de pays » – et l’expérimentation « cours le matin/sport l’après-midi », testée dans 250 collèges cette année (120 l’année dernière).

Reste les questions qui fâchent. Les difficultés rencontrées par les tout nouveaux enseignants, dont le manque de formation pratique (résultat de la fameuse réforme de la « masterisation ») complique pour beaucoup sérieusement la tâche. « Il y a à cette rentrée des améliorations significatives », veut rassurer Chatel, citant les quelques jours de formation dispensés aux enseignants stagiaires avant la rentrée, et les masters en alternance testés dans neuf académies.

Quant au non moins épineux sujet des suppressions de poste, dont les établissements défavorisés sont les premières victimes selon une récente enquête du Syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN), le ministre répète ni plus ni moins que ce qu’il avait répondu aux rentrées précédentes : il « assume ». « La vraie question n’est pas celle de la quantité mais de la qualité, du sur-mesure. L’enjeu, c’est de faire en sorte que les moyens aillent au bon endroit. » « Je pense que c’est responsable d’assumer cette politique. Ceux qui disent qu’ils vont recréer des postes en 2012, ils vous mentent », ajoute-t-il.

D’ailleurs, que pense le ministre des propositions des candidats socialistes à la primaire, qui se bousculent ces derniers jours sur le thème de l’éducation (Martine Aubry, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal surtout) ? Là, Chatel a trouvé de quoi se réjouir. « Je suis absolument ravi que le PS soit à l’heure des grandes découvertes. Pendant dix ans, il était inaudible sur le sujet. »

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Bienvenue aux stagiaires de l’an II de la réforme Chatel ! - Stagiaire Impossible, 29 août 2011

Vous avez réussi le concours d’entrée dans l’Education Nationale et vous commencez aujourd’hui votre année de stage : vous vous demandez sans doute à quelle sauce vous allez être mangés...
En quelques mots, voici comment se déroule l’entrée dans le métier depuis la rentrée 2010 : sans réelle formation préalable vous serez directement à plein temps devant les élèves, comme un enseignant chevronné (16 à 18h par semaine de cours + préparation des cours + corrections des copies + conseils de classe, etc...). A cet emploi du temps déjà bien chargé viendra s’ajouter une formation, un jour par semaine. Vous, professeurs débutants, aurez MOINS de temps que les professeurs expérimentés pour préparer le même nombre de cours.

C’est donc une année surchargée qui s’annonce. Nous vous en parlons en connaissance de cause : nous étions à votre place l’année dernière, mais cela ne nous condamne pas à baisser les bras.

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La rentrée dans le secondaire : inquiétudes et nouveautés - France-Info, 31 août 2011

A quelques jours de la rentrée, enseignants et syndicats du secondaire sont inquiets. 4.800 suppressions de poste sont prévues, alors que le nombre d’élèves est en forte augmentation. La rentrée 2011 est également chargée en nouveautés pour les élèves de collège et de lycée. La réforme du lycée, notamment, va s’appliquer.
80.000 élèves de plus, 4.800 professeurs de moins. Le compte n’y est pas dans le secondaire, et enseignants et syndicats s’inquiètent. "C’est inédit : il y a plus de quinze ans que le second degré n’est pas confronté à une telle augmentation d’effectifs d’élèves parallèlement à des suppressions importantes de postes. Ça ne peut que coincer", explique Daniel Robin, co-secrétaire du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées.
Et selon les syndicats, les lycées les plus touchés sont ceux des secteurs défavorisés.

Face au manque de moyens pour cette rentrée, le syndicat des principaux et proviseurs (SNPDEN) a mené une enquête dans 1.500 collèges et lycées. Conclusion : deux tiers des établissements sont contraints de "bricoler" pour assurer la rentrée... (suppression de cours en petits groupes, suppression de certaines heures de cours).

L’autre point noir de cette rentrée pour les syndicats est la réforme de la formation. Elle concerne 5.621 enseignants stagiaires du secondaire. "L’an dernier, quelques recteurs avaient organisé des services réduits, cette fois ils ne le font plus, tout le monde est à temps complet dès le début de l’année", explique Daniel Robin.

Lire la suite ici, écouter aussi l’interview de deux néoprofs du 1er septembre

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École : une rentrée au chausse-pied - Véronique Soulé, Libération, 30 août 2011

Face à la fonte des postes, les chefs d’établissement multiplient astuces et petites économies.

Comment faire pour supprimer des postes sans que cela se sente, et même en améliorant l’efficacité du système, la réussite des élèves et le bonheur des enseignants ? Le pouvoir sarkozyste affirme avoir trouvé la solution, et promet, après cinq ans de coupes claires, que les 16 000 suppressions de postes de la rentrée seront parfaitement indolores. Les syndicats du primaire comme du secondaire estiment au contraire qu’à force, la qualité du service public est atteinte. Le syndicat majoritaire des chefs d’établissement, le SNPDEN-Unsa, a révélé hier les résultats d’une enquête auprès de 1 500 collèges et lycées sur les conditions de la rentrée. Près de 70% des principaux et proviseurs disent avoir dû toucher à l’offre d’enseignement pour boucler leurs budgets. Retour sur ces économies, pudiquement appelées des « leviers pour optimiser le système ».

Dans le secondaire, on rogne sur ce qui ne se voit pas…

Comme chaque année, la rentrée sera « techniquement réussie », prédit Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, « car l’administration sait faire ». Cela signifie que tous les élèves auront bien un professeur en face d’eux. Mais cela cache un appauvrissement. Les rectorats, appelés à trouver eux-mêmes des économies, ont choisi de supprimer ce qui leur paraissait le moins utile. Et, lorsque cela ne suffisait pas, ce qui se voyait le moins…

On a ainsi réduit les dédoublements de classe - par exemple, en langues, les options facultatives ou le soutien en petit groupe - et abandonné les projets pédagogiques, souvent transdisciplinaires - par exemple, autour du développement durable. Au lycée général, on a profité de la réforme de la première qui introduit un tronc commun pour les S, ES et L, pour bourrer les classes. On a regroupé des élèves de filières différentes en histoire-géo. Or, les S vont désormais passer cette discipline au bac en première et vont devoir réviser, mais pas les autres. Les deux heures d’accompagnement éducatif - grande nouveauté de la réforme - peuvent aussi être supprimées, tout comme au lycée professionnel, le soutien, récemment introduit.

Au collège, on a aussi parfois grignoté sur les horaires obligatoires - l’éducation artistique, par exemple, dans des établissements ruraux. Enfin, toujours selon l’enquête du SNPEN-Unsa, alors que l’on veut officiellement combattre les inégalités scolaires, les collèges défavorisés sont particulièrement touchés : ils recevront toujours cette année des moyens supplémentaires mais ils sont en baisse.

… et on distribue des heures sup à foison

Avec les suppressions de postes qui se suivent année après année, et la reprise démographique en raison du baby-boom du début des années 2000, la situation est de plus en plus tendue dans les établissements. Pour combler des heures de cours non attribuées dans certaines disciplines, on multiplie le recours aux heures supplémentaires. « Aujourd’hui, un établissement ne pourrait plus fonctionner sans ces heures sup, souligne Philippe Tournier. Dans un lycée, elles représentent 10% du total des heures d’enseignement, un peu moins au collège. Elles ont encore été augmentées de 6% cette année et elles deviennent de plus en plus difficiles à caser. »

Les profs sont obligés d’accepter une heure sup. Mais aujourd’hui, ils se retrouvent souvent à la rentrée avec des emplois du temps comptant deux, voire trois heures supplémentaires. Cela en intéresse certains financièrement. Les autres peuvent difficilement refuser car les élèves en pâtiraient.

Il faut ajouter que le système n’a pratiquement plus de marge de manœuvre. De plus en plus, les profs remplaçants, appelés TZR (titulaires sur zone de remplacement) dans le secondaire, sont affectés dès le début de l’année à des remplacements, voire à des postes fixes pour l’année. « Avant, les problèmes de remplacement se posaient en février, explique Catherine Petitot, secrétaire générale adjointe du SNPDEN-Unsa. Aujourd’hui, ils se posent dès la fin septembre. »

La maternelle et les Rased sont visés

Là encore, on a cherché à faire les économies les moins visibles, afin de ne pas heurter les parents, qui sont aussi des électeurs. Or, dans le primaire, l’équation est simple : si l’on supprime un poste, on ferme une classe. On a donc visé en priorité les emplois « périphériques » d’enseignants qui n’ont pas leur propre classe. Les premiers, les Rased, maîtres spécialisés dans la difficulté scolaire, ont été dans la ligne de mire. Cette année encore, 600 postes disparaissent, ce qui prive d’aide 30 000 élèves, selon le principal syndicat du primaire, le Snuipp-FSU. De plus, alors que le ministre de l’Education, Luc Chatel, défend l’apprentissage précoce des langues, une bonne partie des 800 postes d’intervenants sont touchés. Enfin, afin de ne pas se voir accusé d’appauvrir l’école primaire, déjà fragilisée, une bonne partie des économies a touché la maternelle, une spécificité française. Les recteurs ont donné la consigne de n’accepter que les enfants de 3 ans révolus, les plus petits restant dehors.

Partout, on économise sur la formation des profs

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Éducation : le prix des suppressions de postes - Lucie Delaporte, Mediapart, 29 août 2011


C’est une enquête particulièrement précieuse que vient de rendre publique le SNPDEN, principal syndicat des chefs d’établissement. Menée auprès d’un panel de 1500 collèges et lycées, elle permet d’observer au plus près du terrain – là où les radars ministériels ne fonctionnent étrangement plus – les conséquences concrètes des 16.000 nouvelles suppressions de postes pour cette rentrée.

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Une rentrée scolaire avec moins d’enseignants et plus d’élèves - Le Monde.fr, 29 août 2011

Le SNES-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a qualifié lundi 29 août la rentrée dans le secondaire de "sans précédent". Le syndicat déplore 4 800 suppressions de postes d’enseignant alors que dans le même temps le nombre d’élèves va augmenter, selon ses calculs, de près de 80 000.

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Ainsi que l’inénarrable « Rentrée des profs : tout va bien se passer », coproduction LeWebpédagogique/LeMonde.fr

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Éducation : Royal promet "un moratoire" sur les suppressions de postes pour 2012 - L’Express, 31 août 2011

PARIS - Ségolène Royal, candidate à la primaire PS, a promis mercredi si elle était élue en 2012, un moratoire immédiat sur les suppressions de postes prévues cette année-là et le rétablissement de l’année initiale de formation des enseignants.

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Éducation : la politique du gouvernement décriée par les Français - Romain Silvi, L’Humanité, 25 août 2011

Un sondage CSA révèle que 82% des Français estiment que le non-remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite est « une mauvaise chose ». « La défiance envers le gouvernement est sans appel » a déclaré le secrétaire général du syndicat SNUipp-FSU, Sébastien Sihr.

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