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Qui sont les précaires du supérieur ? - Marie Bonnaud, Educpros, 30 mai 2011

lundi 30 mai 2011, par Elie

Une loi sur la résorption de la précarité dans la fonction publique devrait être présentée à l’été 2011 devant l’Assemblée nationale. Reste à savoir quels seront ses effets sur les administratifs, les enseignants et les chercheurs contractuels, qui composent aujourd’hui une bonne partie des équipes des établissements du supérieur. ATER, contractuels, post-docs, vacataires : état des lieux de ces précaires du supérieur et de ce qu’ils traduisent de son fonctionnement.

Un an après la promesse de Nicolas Sarkozy de faire disparaître progressivement tous les contractuels de la fonction publique, l’accord signé le 31 mars 2011 par le ministre François Baroin, l’ancien secrétaire d’État Georges Tron et six organisations syndicales fait naître beaucoup d’attentes dans l’enseignement supérieur.

Il devrait déboucher sur la présentation d’une loi cet été qui définira les contours du dispositif : “Nous attendons de ce nouveau cadre qu’il stabilise la situation de nombreux personnels contractuels, reconnaît Sophie Béjean, présidente de l’université Bourgogne-Dijon et présidente de la commission des moyens et des personnels de la CPU. Mais pour cela, il faut aussi que l’État s’engage financièrement et compense les charges supplémentaires que ces ‘CDIsations’ vont entraîner pour les établissements.” Le sujet est d’autant plus sensible que les universités autonomes crient déjà à la disette et à la sous-dotation de moyens.

Précaires : combien de bataillons ?

Dans ce contexte, combien de personnes seront concernées sur l’ensemble des précaires du supérieur ? Bien difficile de faire des paris. Leur nombre est déjà en soi sujet à caution. Alors que l’enquête réalisée en février 2009 par l’intersyndicale avançait la fourchette de 45.000 à 50.000 précaires (soit environ 20 % des effectifs), le ministère tablait plutôt sur 37.000. Et malgré l’obligation faite désormais aux universités autonomes de produire des bilans sociaux, la photographie sur le plan national reste floue.

Cette difficulté tient aussi au fait que les visages de la précarité sont multiples : “Il y a d’un côté des situations que l’on pourrait qualifier de naturelles, celles de l’entrée dans le monde de la recherche à travers le contrat doctoral ou un poste d’ATER, et puis il y a les situations plus complexes où des postes administratifs sont occupés par des contractuels à défaut de l’être par des fonctionnaires, poursuit Sophie Béjean. Même si dans le cadre de la loi sur l’autonomie, les universités ont développé une vraie politique RH en direction de ces contractuels, à la fois en tenant compte de l’évolution des carrières et en leur garantissant l’octroi de primes.

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