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Revue des réactions aux résultats du concours "Labex" (màj 4 avril 2011)

mardi 5 avril 2011, par Giovanni, Laurence

Lettre ouverte de Jean-Pierre Gesson, Président de l’Université de Poitiers

Enseignement supérieur et recherche : une stratégie d’excellence ?

Labex, Equipex, Idex, les résultats pleuvent et tombent à côté d’un objectif : renforcer l’université française dans le grand bain international

La marche à l’excellence ?

La France a été traumatisée plus que tout autre pays par le classement de Shanghai. Le fait qu’aucune université ou école française ne figure dans les premiers mondiaux a été interprété comme une preuve de la faiblesse de la recherche française. L’analyse objective des résultats globaux de notre pays démontre à l’évidence que cette analyse est fausse.

Une élémentaire rigueur scientifique imposerait de discuter de la validité des critères utilisés dans ce classement avant d’en utiliser la valeur. Mais tel un oracle ce classement est médiatisé chaque année. Il en est de même du classement du Times Higher Education dont le principe est basé sur une forme de sondage de popularité auprès d’experts. D’autres classements existent (CHE, Leiden, QS, ...), pertinents ou discutables, mais moins médiatiques. La faiblesse méthodologique de la plupart de ces classements n’empêche pas une utilisation abusive.

Mais la question essentielle pour notre pays n’est pas de savoir si telle université ou école peut être classée demain dans le top ten des établissements mondiaux. Quel intérêt d’avoir un Harvard ou Oxford français si globalement la recherche française n’est pas compétitive ? La vraie question est surtout comment organiser la recherche française pour la rendre globalement plus efficiente. Il était nécessaire de lui en donner les moyens organisationnels et financiers pour rester à un haut niveau au plan mondial. Mais comment ?

La première condition a été réunie à partir de 2007 en donnant aux universités une autonomie élargie. Cette approche que l’on peut qualifier de responsabilisante a été combattue par certains au nom d’une égalité mythique qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais. Son principal intérêt est de permettre aux établissements de mettre en place des stratégies spécifiques en fonction de leurs caractéristiques propres. Cette liberté, toutefois soumise à des régulations nationales nécessaires, est une chance pour les activités de recherche dont il est souvent difficile de prédire les résultats et applications. Inutile de rappeler de nombreux exemples célèbres.

La deuxième étape étant celle de l’augmentation des moyens, le gouvernement a alors décidé d’utiliser un emprunt de grande ampleur pour financer la recherche. Si on ne peut que se louer qu’un emprunt serve à de l’investissement, encore faut‐il que son utilisation soit optimisée pour être efficace. Le rapport Juppé‐Rocard a servi de base à la stratégie développée : concentrer les moyens sur un nombre limité de sites (5 à 10).

Malheureusement cette proposition, qui ressemble plus à un « gosplan » soviétique qu’à une approche réaliste, est basée sur des erreurs d’appréciations très graves. N’est‐il pas écrit par exemple dans ce rapport que la faiblesse des universités françaises vient de leur taille insuffisante ! Cet axiome a été repris par certains qui insistent outrageusement sur la taille critique comme facteur indispensable à l’excellence (une définition par ailleurs très floue). Mais alors pourquoi le MIT qui n’a que 10 000 étudiants est‐il toujours classé dans les premiers établissements mondiaux et Harvard avec ses 18 000 étudiants est‐elle une université moyenne ?

Des bons choix pour l’excellence ?

Après l’Opération campus, les projets Equipex, Labex, Idex, la carte universitaire française pourrait être totalement bouleversée. Des sites universitaires sont donc laissés à eux mêmes à côté d’autres fortement dotés. Sans insister sur les conditions d’attribution de ces moyens ayant abouti à des déséquilibres indécents, on peut se demander quel en sera le résultat ? Un échec prévisible car l’augmentation du rayonnement de la recherche française ne sera pas à la hauteur des financements apportés. Pourquoi ? Parce que l’attribution des moyens aura plus reposé sur la taille d’un site que sur tout autre paramètre alors que toutes les études montrent que la productivité scientifique n’est pas directement proportionnelle à la taille et aux moyens apportés. Parce que l’on aura donné le sentiment que la partie était jouée d’avance et que l’on aura ainsi découragé une bonne partie des chercheurs français. Une fois les sites de l’Opération Campus connus, était‐il utile de demander aux autres de candidater aux appels à projets d’excellence ?

L’avenir dira si la surconcentration des moyens est la meilleure voie vers l’excellence de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Jean‐Pierre Gesson Président de l’Université de Poitiers

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Pré-sélections des labex et Idex
Anne Fraïsse Présidente de l’Université
Paul-Valéry - Montpellier III

Chers collègues,

Il serait peu avisé de tirer dès maintenant des conclusions sur les résultats de la sélection par le ministère des Labex et Idex : il ne s’agit que d’une présélection et du début d’un processus qui pour l’instant n’exclut aucun projet. Mais je voudrais profiter de ces résultats provisoires pour apporter plus largement certains éclaircissements sur le « grand emprunt » dont Labex et Idex sont des dispositifs.

Les résultats nationaux des Labex, derrière l’affichage du ministère, sont extrêmement préoccupants pour nos disciplines : 0% des projets ont été retenus en Lettres, en Langues et en Droit et deux des quatre domaines de recherche et formation de l’enseignement supérieur Sciences Humaines et Sociales et Droit, Économie, Gestion sont fondus en une seule catégorie.

En ce qui concerne l’Idex, quand on participe à un projet, il convient d’affirmer qu’on croit en ses chances de réussite, ce que nous avons fait en présentant le beau projet qu’est « L’Homme dans un environnement en mutation ».
Mais nous savions que les chances de Montpellier étaient inexistantes au premier tour et qu’elles restent faibles au second pour une raison contenue dans la nature même du concours. Le grand emprunt ne soutient pas la Recherche et l’enseignement universitaire (la dotation des universités est en baisse cette année de 14 millions et 155 postes), il les réoriente vers une recherche appliquée, appuyée financièrement sur les ressources économiques et les grandes entreprises. Et le Languedoc-Roussillon est très handicapé dans ce concours par son faible taux d’industrialisation, ce que révèle parfaitement le fort taux de succès de ses Labex appuyés sur des projets scientifiques et sa non sélection parmi les 7 premiers projets d’Idex, tous les projets sélectionnés reposant sur une forte concentration industrielle.

Du point de vue de la gouvernance, évoquée comme l’un des critères de choix, tous les projets retenus ont la même structuration que celle proposée par Montpellier, et plusieurs des porteurs de projets non retenus dont en particulier Aix-Marseille travaillent à la fusion des universités. Ce n’est donc pas la structuration de la gouvernance du projet et l’absence de fusion qui posent problème mais à l’intérieur de cette structuration, un élément essentiel : celui de la prise de décision en ce qui concerne les postes et les financements. La seule question que nous a posée le jury à ce sujet est révélatrice : qui embauche sur un poste d’université pour un projet « grand emprunt » ? qui détermine le salaire ? qui sélectionne ?
La réponse clairement attendue est : non pas les « universités » mais le petit groupe (quelle que soit la structure) qui gère le grand emprunt, extérieur à l’université et dont la composition exclut toute représentation démocratique des personnels et usagers des universités pour privilégier les acteurs économiques.

L’ensemble du processus « grand emprunt » est logique et cohérent avec le but qu’il poursuit et c’est précisément dans cette externalisation des décisions qui concernent la recherche et les formations que nous voyons se profiler le risque de “collège universitaire”. Il y a des choses qui ne se vendent pas, fusse au prix d’un Idex. Pour l’équipe de direction, et je le crois aussi, pour toute notre communauté, l’indépendance des universités en matière de recherche, et la représentation démocratique dans la gouvernance font partie des valeurs auxquelles nous n’avons pas le droit de renoncer.

Mon équipe et moi, vous réaffirmons que jusqu’à la fin de notre mandat nous resterons dans la ligne directrice qui nous a amenés à la direction de cette université :

- la défense de nos disciplines de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales et de leur spécificité au bénéfice de nos étudiants
- la défense d’un fonctionnement démocratique de la recherche et de la formation universitaire mis à mal par la politique du gouvernement actuel
- la défense d’une véritable politique nationale pour la recherche et l’enseignement supérieur.

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Nathalie Fournier, vice-présidente à la recherche de l’université de Lyon 2

Mesdames et messieurs les membres du conseil scientifique, chères et
chers collègues

Voici des informations sur les résultats des projets déposés par
l’université de Lyon dans le cadre des Investissements d’avenir.
Avec 4 Equipex, 8 labex et une sélection pour l’Idex, le Pres-Université
de Lyon apparaît comme un des premiers sites scientifiques nationaux.

EQUIPEX
Sur 12 projets soumis par le Pres-UDL, 4 ont été retenus, 2 en Biologie
(IVTV, SENS) et 2 en Energie (Manutech-USD et PHARE), ainsi qu’une
participation à 5 projets de réseau. Aucun projet en SHS n’a été retenu
sur le site (les 5 projets retenus sont tous en Ile de France), mais le
projet Tec-Image est très bien classé (53e).
Les résultats nationaux sont les suivants : 52 projets retenus, dont 17
en Ile de France et 23 hors Ile de France, ainsi que 12 projets
inter-régionaux ou nationaux (en réseaux).
Répartition par domaines : Biologie-Santé : 15 ; Energie : 9,
Nanotechnologies : 10 ; Sc. de l’environnement : 8 ; SHS : 5 ; Sc.
informatiques : 5.

LABEX
Sur 12 projets de labex soumis par l’UdL, 8 ont été retenus (5 A+ et 3
A), dont deux en SHS (classés A+) : Aslan (Advanced Studies on Language)
et IMU (Intelligence des mondes urbains) ainsi que les projets CeLyA
(Centre Lyonnais d’Acoustique), DevweCan (Développement, cancer,
thérapies ciblées), iMust (Institute of Multiscale Science and
Technology), LIO (Lyon Institute of Origins), MILyon (Grand laboratoire
de mathématiques lyonnais), Sise-Manutech (Sciences et Ingénierie des
Surfaces et Interfaces).
Les résultats ont été annoncés vendredi 25 mars, chez et par le Premier
Ministre, François Fillon, ainsi que par Valérie Pecresse, ministre de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et René Ricol, Commissaire
général à l’investissement.
Quelques éléments d’appréciation sur l’ensemble de la campagne :
Sur 241 projets soumis, 100 ont été retenus pour un financement. 83
projets classés A+ (39) et A (44) ont été retenus comme lauréats de
l¹appel d¹offre ainsi que 17 des 117 projets classés B.
Les projets présentés par l’Université de Lyon figurent tous parmi les
83 projets A+ et A.
Pour les projets non retenus (notamment les projets SHS, LWW et H2N) il
faut attendre les avis du comité de sélection qui seront intéressants
(de même que ceux des Equipex) pour l’appréciation du projet.

IDEX
L’université de Lyon figure parmi les 7 projets pré-sélectionnés au
titre de l’Idex, avec Grenoble, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Paris
Sciences et Lettres, Sorbonne universités à Paris.

Je joins à ce message des documents (sur les Equipex) ainsi que les
liens permettant d’accéder aux informations officielles (ANR et MESR). :
http://www.agence-nationale-recherche.fr/investissementsdavenir/AAP-LABEX-20
10.html

http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid55559/initiatives-excellence
- projets-pre-selectionnes.html

pour les projets non sélectionnés mais classés.

Je termine ce message en adressant mes remerciements et mes
félicitations à tous les collègues qui ont contribué à la dynamique
collective et dont le travail doit être salué, pour les projets retenus
comme pour les autres.

Je vous adresse mes sentiments cordiaux

Nathalie Fournier
Vice-présidente à la Recherche
Université Lumière-Lyon2
Service Général de la Recherche et des Ecoles doctorales
86 rue Pasteur, F69365 Lyon cedex 07
04 78 69 73 70

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Vincent Berger, président de l’université Denis Diderot

Chères collègues, chers collègues,

La liste des cent Laboratoires d’excellence retenus a été communiquée ce matin par le Premier Ministre, en lien avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le Commissariat à l’Investissement. Nous sommes heureux de pouvoir vous annoncer que le PRES Sorbonne Paris Cité a vu huit de ses projets retenus. A ces huit projets s’ajoutent de nombreux projets portés par d’autres PRES auxquels nos équipes sont aussi associées. L’Université Paris Diderot est largement impliquée dans cinq des huit projets retenus pour le PRES. Nous pouvons donc considérer que le résultat définitif est très positif.

Je tiens, au nom de l’établissement, à féliciter et à remercier tous les collègues qui se sont investis dans l’appel d’offre des Laboratoires d’excellence. Leur travail, qu’il ait été finalement récompensé ou non, a constitué un effort considérable, au service de toute la communauté. Leur élaboration a aussi été l’occasion d’un travail collaboratif en profondeur entre les établissements du PRES. Cette action a permis de consolider nos liens et d’ouvrir de nouvelles voies de recherche. Les Labex retenus offriront une force d’entraînement renouvelée à notre recherche. Nous devrons aussi réfléchir à la manière dont nous souhaitons soutenir l’effort des collègues engagés dans des projets qui n’ont pas été récompensés, de manière à ce que la dynamique engagée ne reste pas lettre morte.

Ces résultats très positifs rendent d’autant plus surprenante la rumeur qui s’est déjà répandue dans la presse, selon laquelle notre projet d’Idex ne serait pas même pré-sélectionné dans le cadre de la première vague des Idex. La liste des pré-sélectionnés devrait être annoncée la semaine prochaine. Si cette rumeur se confirmait, nous ne manquerons pas de solliciter des explications permettant de comprendre comment a pu être laissé de côté un ensemble d’établissements qui représente la force scientifique que l’on sait — les résultats des Labex en sont la preuve —, et qui a su se structurer efficacement. Notons que la sélection a été très rude en ce qui concerne les projets franciliens, puisque seuls deux projets auraient été pré-sélectionnés. La déception serait grande si la nouvelle s’avérait, mais nous resterons mobilisés collectivement pour poursuivre le concours dans le cadre de la deuxième vague de l’appel à candidatures Idex, pour défendre notre projet. D’ores et déjà, je tiens aussi à remercier les collègues qui ont travaillé d’arrache-pied à l’élaboration de ce dossier.

Les résultats des appels IRT et SATT n’ont pas encore été publiés. Je ne manquerai pas de revenir vers vous pour vous informer de la suite de ces concours dans lesquels nombre d’entre vous ont été impliqués avec énergie.

Bien cordialement,

Vincent Berger

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Pascal Binczak, Président de l’université Paris 8

A la communauté universitaire,

A l’occasion de la présentation des projets lauréats de l’appel d’offres « LABEX », le Premier ministre a annoncé, ce vendredi 25 mars 2011, que le projet porté par l’université Paris 8 « Arts et médiations humaines » a été retenu parmi les lauréats.

Ce résultat est d’autant plus satisfaisant pour l’établissement que seuls 100 projets ont été retenus sur 241 projets déposés et seulement 26 retenus dans le domaine des sciences humaines et sociales.

L’université Paris 8 se félicite vivement de cette annonce qui lui permettra de se voir attribuer une dotation financière importante qui nous sera communiquée lorsque les derniers arbitrages seront rendus) pour la réalisation de cet important projet scientifique.

Le projet « Arts et médiations humaines » nous associe à 13 établissements partenaires : Universcience (Cité des sciences), la FCS Campus Condorcet, l’Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, le Centre Pompidou de Paris, l’ENS Louis Lumière, l’Ecole nationale supérieur des Arts décoratifs de Paris, le Centre national de Danse Contemporaine, le Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, le Centre National des Ecritures du Spectacle, la Réunion des Musées Nationaux, le Centre Pompidou de Metz, la BNF et les Archives nationales.

Ce projet est porté par 12 équipes de recherche de Paris 8, dans les domaines des arts, des technologies numériques, de la philosophie, des Sciences de l’information et de la communication, de la psychologie, de l’ergonomie, de la linguistique et de la littérature : EA « Arts des images et art contemporain » ; EA « Esthétiques, musicologie et créations musicales » ; EA « Scènes et savoirs » ; EA « Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaine de la philosophie » ; EA « Paragraphe » ; EA « THIM/CHART » ; UMR « Structures formelles du langage » ; EA « Laboratoire d’Etudes romanes » ; EA « Transferts critiques et dynamique des savoirs » ; EA « Littérature et histoires » ; EA « Recherches sur la pluralité esthétique » ; EA « Laboratoire Parisiens de Psychologie sociales ».

L’élaboration de ce projet a été soumise à un calendrier particulièrement contraint mais l’université a voulu qu’il fédère le plus grand nombre de ses équipes et ses deux UMR rattachées à titre principal. Je remercie ici tout particulièrement notre collègue Sophie Wauquiez et son équipe (UMR « Structures formelles du langage ») qui se sont fortement mobilisés autour de cette initiative.

Cette victoire est donc une victoire collective et nous formons des vœux puis œuvrerons pour qu’elle profite à l’ensemble de l’université.

Je tiens à remercier particulièrement et à féliciter chaleureusement Marie Hélène TRAMUS et Isabelle MOINDROT, qui ont copiloté l’élaboration du projet ; la vice-présidente du conseil scientifique, Elisabeth Bautier ; l’ensemble des membres du comité de pilotage : Jean-Philippe ANTOINE, Maurice Benayoun, Vivianne FOLCHER, Jaime LOPEZ KRAHE, Jean-Paul OLIVE , Paul-Louis RINUY, Imad Saleh, Tiphaine SAMOYAULT, khaldoun ZREIK ; Yves ABRIOUX et ses collègues pour leur remarquable traduction en anglais ; le service de la recherche, sa directrice, Annick CLAIN, et Gwénael LAMARQUE, pour l’efficacité de sa coordination et de son accompagnement ; le cabinet de la présidence et son directeur, ainsi que tous ceux qui ont concouru à la réussite de ce succès collectif.

Je tiens à remercier tous les partenaires du LABEX et l’ensemble des universités étrangères qui ont soutenu notre projet. La dimension internationale de ce projet renforcera le rayonnement de notre université.

Je tiens à souligner la qualité du travail qui a été réalisé dans des conditions difficiles que la mobilisation de la communauté scientifique de Paris 8 a toutefois permis de surmonter.

Je tiens à souligner que ce projet de LABEX, à la différence de la très grande majorité des autres projets, a été porté par une université et non un PRES, ce qui distingue encore davantage la performance réalisée et que Paris 8, contrairement à d’autres, a su le réaliser de surcroît sans le concours d’un cabinet de consultants.

La note A+ attribuée au LABEX « Arts et médiations humaines » par le jury international est un formidable encouragement pour l’ensemble des acteurs scientifiques et des personnels de l’université. La stratégie de Paris 8 en faveur du développement et du rayonnement de sa recherche dans le domaine des arts et des sciences humaines et sociales se voit ainsi récompensée et devra permettre à l’établissement de prendre toute sa place dans les partenariats développés ces dernières années. Ce LABEX, qui s’inscrit dans la perspective de la création d’un Centre Universitaire des Arts, sera un point d’appui de première importance.

A travers le LABEX, l’université Paris 8 permet également le renforcement du projet scientifique porté par la FCS Condorcet et ses établissements membres qui portent des projets dans les domaines des arts et des sciences humaines et sociales. Notre LABEX est une garantie scientifique et institutionnelle pour le positionnement du Campus Condorcet dans le paysage de la recherche francilien, national et international.

Nous mesurons aujourd’hui les attentes que suscite ce projet et nous entendons le conduire avec le sérieux et la détermination qui ont présidé à son élaboration, ainsi qu’avec la responsabilité qui est la nôtre et que vient renforcer le choix du jury.

Pascal Binczak
Président de l’université

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Simone Bonnafous, Présidente de l’université Paris Est Créteil

Newsletter interne de l’UPEC du 29 mars 2011 :
Grand Emprunt : de vrais succès pour l’UPEC et le PRES

Quatre « laboratoires d’excellence » (labex) retenus sur six projets
déposés dans le cadre des investissements d’avenir (Grand Emprunt) !
Avec cet excellent résultat, le PRES UPE et ses établissements
fondateurs confirment la très grande qualité de leurs laboratoires et
la pertinence de leur stratégie de recherche. Ces bons résultats dans
une des catégories les plus prestigieuses du Grand Emprunt viennent
après nos premiers succès. Nous avons en effet déjà obtenu trois « 
Cohortes », deux « Infrastructures de biologie et santé » et un « 
Equipement d’excellence » .

Pour notre établissement, ces succès récompensent notre investissement
en recherche, notamment dans le domaine de la médecine. L’UPEC est, en
effet, le porteur principal d’un projet d’Institut de recherche sur le
vaccin contre le Sida et les hépatites virales (VRI) qui réunit,
autour de deux de nos équipes de l’Institut Mondor de recherche
biomédicale (IMRB) et notre équipe de communication (le CEDITEC), des
partenaires prestigieux tels que l’Agence nationale de recherche sur
le Sida et les hépatites virales (ANRS), l’Institut Pasteur, le CEA,
l’université Paris 11, etc. Les fonds et le label d’excellence ainsi
obtenus permettront d’accélérer la mise au point de vaccins dont il
est inutile de rappeler l’importance pour les communautés de patients
et les malades, en France et dans le monde, mais aussi de faire de
notre université un leader national et international dans ce domaine.

Plusieurs de nos équipes participent à d’autres labex portés par le
PRES, en mathématiques (projet Bezout en lien avec le LAMA) et en
urbanisme (Futurs Urbains en lien avec le Lab’Urba), et portés par
d’autres universités : Exploration spatiale des environnements
planétaires (ESEP en lien avec le LISA), Institut d’études de la
cognition (IEC en lien avec l’IMRB), Institut Pierre et Simon Laplace
(IPSL en lien avec le LISA). Enfin, des équipes de l’université de
Paris-Est Marne-la-Vallée, participent à un projet de sciences
humaines et sociales porté par le PRES et intitulé Sciences,
Innovations et Techniques en Société (Sites) et celles de l’Ecole des
ponts au projet d’Ecole d’économie de Paris, Ouvrir la science
économique.

Tous ces projets ont un volet recherche mais aussi formation, il nous
faut maintenant veiller à leur bonne articulation avec le reste de
notre université. A ceux qui n’ont pas été retenus, je tiens à dire
que nous les obtiendrons dans le cadre du 2e appelle d’offres s’ils le
désirent. Mais, pour l’heure, que leurs projets aient été sélectionnés
ou pas par les jurys internationaux, je tiens à féliciter
chaleureusement toutes les équipes qui ont travaillé dur pour monter
des dossiers de candidatures qui nous prouvent à tous que,
collectivement, nous sommes capables du meilleur.

Simone Bonnafous

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Communiqué de presse Université Paris-Est-Marne-la-Vallée


Avec quatre projets de laboratoires d’excellence sélectionnés sur les cinq déposés à titre principal, le PRES Université Paris-Est voit la qualité de sa recherche et de sa stratégie une nouvelle fois reconnue par les jurys internationaux du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA).

Le PRES Université Paris-Est a fait le choix depuis 2008 et l’Opération Campus, de structurer ses réponses aux appels à projets autour de deux axes thématiques majeurs : Santé et Société - Ville, Environnement et leurs Ingénieries.

Les premiers résultats intéressant les Equipex (Sense-City) et Cohortes (Psy-Coh, Radico, Coblance) ont montré l’opportunité de cette stratégie. Ceux concernant les LabEx confirment l’intérêt d’un choix délibérément sélectif, focalisé sur ce périmètre d’excellence.

Ces Laboratoires d’Excellence offrent la caractéristique de mobiliser des équipes de recherche de plusieurs établissements membres du PRES Université Paris-Est et d’associer le CNRS, l’INSERM ou encore l’INRA sur des sujets à fort impact sociétal. Lire le communiqué ici

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Communiqué de presse de la Région Alsace


[…] Six projets déposés par des équipes de recherche de l’Université de Strasbourg sont en effet lauréats. De plus, deux équipes de recherche strasbourgeoises contribuent à des projets lauréats portés par d’autres établissements au niveau national. (à lire ici

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Grand Emprunt : Martin Malvy félicite les projets toulousains de l’industrie spatiale


Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, a réagi ce jeudi 24 mars, à l’annonce de projets qui seront soutenus au titre du Grand emprunt, dans le secteur spatial :

« Les projets Myriade évolutions et Satellites du futur ont notamment été retenus. Les sites toulousains du Centre national des études spatiales (CNES) d’une part, et d’Astrium et Thalès Alenia Space d’autre part, ont porté ces ambitieux projets.
Les PME régionales du secteur spatial se sont également impliquées et attendent des retombées du programme du Grand emprunt. Je me réjouis de cette labellisation qui va permettre de doper la recherche et l’emploi du secteur.
Je félicite les équipes et entreprises de Midi-Pyrénées qui ont reçu cette reconnaissance nationale. » (voir sur le site de la Région Midi-Pyrénées)

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« Laboratoires d’excellence » : talent de la recherche française, mépris du gouvernement
(communiqué du Parti socialiste du 25 mars 2011)

La liste des projets de "laboratoires d’excellence" attributaires du grand emprunt a été dévoilée par le Premier Ministre.

241 projets avaient été déposés, qui montrent la vitalité de la recherche française et le talent des équipes, malgré le processus précipité et très contesté qui lui a été imposé par le Gouvernement. Le regard méprisant affiché par le Président de la République et le Gouvernement sur la recherche de notre pays, qui a tant choqué nos chercheurs, était décidément déplacé.

Cependant, ce processus de sélection, où plus de la moitié des projets ont été éliminés, est porteur d’un déséquilibre territorial alarmant : de nombreuses régions en sont exclues et cette situation risque d’être amplifiée par l’appel d’offres "Initiatives d’Excellence", destinée à financer un nombre très limité de pôles de recherche. Au lieu de tirer l’ensemble de notre recherche vers le haut, le Gouvernement creuse les différences entre universités et entre territoires.

Surtout, le montant affiché, à savoir un milliard d’euros pour la recherche financé par le grand emprunt, est trompeur. En réalité, pour l’essentiel il ne sera possible d’utiliser que les intérêts de cette somme, soit en rythme annuel seulement l’équivalent de 50 millions d’euros. Rappelons qu’en janvier 2010 le gouvernement a supprimé 125 millions d’euros du budget annuel de l’enseignement supérieur et de la recherche. De même, les crédits que le CNRS va octroyer à l’ensemble de ses laboratoires vont baisser de 12% en 2011, et cette régression va continuer l’an prochain.

Contrairement au malthusianisme méprisant et aux artifices budgétaires du Gouvernement, le Parti Socialiste propose une politique scientifique transparente, efficace, et respectueuse de la communauté scientifique. Le Parti Socialiste a la volonté de construire une politique de confiance vis-à-vis des chercheurs. C’est par une politique ambitieuse que notre pays pourra à la fois permettre à nos chercheurs d’exprimer leurs talents au meilleur niveau, financer les projets prometteurs pour l’avenir et aménager de façon stratégique le territoire national, pour ne pas laisser se développer des déserts scientifiques.

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SELECTION DES LABEX : L’idéologie perverse de l’excellence ; le règne de l’opacité et de l’arbitraire
(Snesup 25 mars 2011)


Les organismes de recherche menacés
La fébrilité perceptible à l’approche des résultats du processus de présélection a laissé la place à la satisfaction des lauréats (en fait déjà informés depuis quelques jours), mais surtout à la déception et à l’inquiétude de la majeure partie des collègues invités à se lancer dans une course perverse.

Les choix effectués par le jury ont tracé une ligne de démarcation entre les lauréats et les recalés allant jusqu’à diviser des équipes au sein d’un même laboratoire. Si la restriction des équipes candidates à celles recensées A et A+, sous prétexte de garantir de meilleurs rangs dans des classements internationaux de plus en plus contestés, la mise en conformité des projets avec les orientations de la SNRI et les reculs démocratiques imposés aux regroupements d’établissements (universitésfusionnées, PRES-EPCS, FCS) ont constitué les critères affichés de sélection, la sélection effective a également laissé la place à l’arbitraire voire à des règlements de compte, sans grand rapport avec des critères objectifs et scientifiques. Lirela suite