Accueil > Le mouvement de 2009 > Dans le primaire et le secondaire ! > Collège Henri Barbusse (Vaulx-en-Velin) : refus des « stages 108 heures » (29 (...)

Collège Henri Barbusse (Vaulx-en-Velin) : refus des « stages 108 heures » (29 janvier 2010)

lundi 1er février 2010, par Laurence

Les enseignants refusent que des étudiants préparant le concours du CAPES soient utilisés comme « main d’oeuvre » bon marché et viennent remplacer des enseignants titulaires partant en stage pendant une semaine.

Les personnels du collège Henri Barbusse (Vaulx-en-Velin), réunis en heure d’information syndicale ce mardi 19 janvier 2010 viennent d’apprendre avec stupeur que trois enseignants du collège, titulaires , devant effectuer un stage de formation continue d’une semaine dans le courant du mois de commmars devraient être remplacés pendant leur absence par des étudiants candidats au CAPES dans le cadre des stages dits « stages 108 heures ».

Les personnels présents s’indignent que des étudiants n’ayant acquis aucune expérience préalable soient utilisés comme moyen de remplacement bon marché alors même que le ministère n’a eu de cesse de réduire les emplois d’enseignants depuis des années (encore 3000 emplois de TZR supprimés cette année !) et qu’on les place en responsabilité devant des classes pendant une semaine. Ils s’interrogent d’autre part sur les effets néfastes d’un tel dispositif, et ce particulièrement dans un établissement comme le nôtre, classé Ambition Réussite, qui accueille un public d’élèves dont certains sont parfois en grande difficultés scolaire ou sociale et pour lesquels la présence d’adultes référents stables est indispensable pour instaurer la confiance nécessaire à tout apprentissage.

Comment prétendre qu’un étudiant, quelle que soit sa bonne volonté, « parachuté » seul devant une classe et cela pour une semaine, puisse faire cours ? Que penseront les parents d’élèves d’une telle initiative ? Que leurs enfants ne méritent pas d’avoir un personnel qualifié en face d’eux ? Le métier d’enseignant n’est-il pas un métier qui s’apprend ? Quelle image donnée à cet étudiant du métier d’enseignant se retrouvant seul face à une classe sans outil pédagogique ou didactique ?Comment penser que la mise en place d’un tutorat ponctuel par un enseignant de la matière concernée suffira à permettre à cet étudiant de faire cours pendant une semaine à la place d’un professeur ayant en charge les élèves depuis le début de l’année ?

Les enseignants de l’équipe des équipes concernées ont déjà fait savoir qu’aucun d’eux n’accepterait d’être tuteur d’un étudiant dans de telles conditions.

Les personnels ont souligné que nombre d’entre eux ont déjà accueilli dans leurs classes des étudiants en observation, ce qui leur paraît être une démarche naturelle et nécessaire. Ils insistent sur les dangers de la mise en place de tels « stages » qui, pourraient, à terme, se substituer à une véritable formation professionnelle dans le cadre de la masterisation des concours. Dans le cas présent, la mise en situation d’étudiants non formés leur paraît dangereuse pour l’équilibre des classes, des équipes éducatives et inefficace pour faire découvrir dans des conditions décentes le métier d’enseignant et susciter des vocations.

En conséquence, les personnels ont demandé à l’Inspectrice d’Académie et au Recteur d’abandonner purement et simplement ce projet. Ils se tiendront d’informés des suites données à leur demande et se réuniront de nouveau pour adopter une position collective par rapport à cette question et en informer les parents d’élèves.

L’information est ici