Accueil > Revue de presse > Mastérisation : les présidents d’Université contre le projet Pécresse/Chatel - (...)

Mastérisation : les présidents d’Université contre le projet Pécresse/Chatel - S. Huet, Sciences2, Libéblogs, 27 novembre 2009

vendredi 27 novembre 2009, par Laurence

Alors que de premiers signes de mobilisation se font sentir, la Conférence des Présidents d’Université (CPU) vient de publier un communiqué dans lequel elle exprime « son désaccord avec les propositions formulées par les ministres » Valérie Pécresse et Luc Chatel.

Déjà, le thème de la réforme de la formation et du recrutement (mastérisation) des enseignants avait fait partie des raisons de la journée de mobilisation du 24 novembre. Le sujet était au coeur d’une A-G à Lille. Les deux ministres ont « choisi la pire des solutions », avais-je écrit sur ce blog. Un avis largement partagé par un front syndical. Les présidents d’université étaient au pied du mur, ils viennent de manifester clairement que si cette réforme est imposée par le gouvernement cela sera contre l’avis d’une très large majorité de la communauté scientifique, universitaire et éducative. Sauvons l’Université a d’ailleurs publié un « Appel à ne pas appliquer la réforme ».

Voici le communiqué de la CPU (les mots en gras le sont dans le texte d’origine) :

« Lors de sa réunion plénière du 19 novembre, la CPU, à l’unanimité de ses membres, a exprimé son désaccord avec les propositions formulées par les deux ministres, considérant qu’elles ne permettraient pas d’atteindre les objectifs visés : améliorer la formation des futurs enseignants et leur niveau de recrutement, au service d’une école de qualité et de la réussite des élèves.

Les propositions formulées par les deux ministres mettent en évidence un malentendu profond sur ce que sont des masters : à savoir des parcours universitaires de spécialisation de quatre semestres, adossés à la recherche, avec des modes de fonctionnement et des calendriers adaptés aux enjeux professionnels de formation et aux standards européens.

De même, ces propositions traduisent une méconnaissance de la réalité des parcours étudiants, des difficultés de réorientation en cours de cursus et du risque d’accroissement de la durée des études induit par ces propositions.

Enfin la CPU ne comprend pas que cette réforme ne soit pas l’occasion de définir un modèle de formation des maîtres scientifiquement et pédagogiquement amélioré et novateur, s’inspirant des modèles les plus avancés au niveau européen. Car in fine, les enjeux de la formation des enseignants sont d’abord ceux des élèves des écoles, des collèges et des lycées qu’il faut faire réussir en plus grand nombre et à qui il faut donner ou redonner le plaisir et le goût d’apprendre et de réussir.

C’est pourquoi, engagées dans la formation des enseignants depuis de longues années, les universités et leurs composantes entendent assumer pleinement leur responsabilité majeure pour mettre en place des cursus universitaires de qualité et cohérent.

En conséquence, la CPU attend des évolutions sur ce dossier et revendique d’être consultée et associée à la définition du cadrage national des masters et aux maquettes des concours.  »

J’ajoute le texte suivant, qui peut sembler redondant, mais qui est celui de la motion votée en assemblée plénière par les présidents. Il est légèrement différent, aux exégètes d’examiner si ces différences ont une signification autre que de forme.

Pour lire la suite