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La majorité des universités autrichiennes toujours occupées ! Communiqué des étudiants autrichiens sur leur mobilisation (30 octobre 2009)

samedi 31 octobre 2009, par Moumoute

[Ce communiqué a été traduit de l’allemand par Julien Demade, CNRS, en "réponse" au papier franco-centré du Monde paru le 29 octobre. Les étudiants autrichiens se mobilisent d’abord contre le LMD, et non contre le bachelor, et ils s’opposent à un retrait de l’Etat dans le domaine de l’enseignement supérieur.]

Chronologie de la mobilisation

Ces dernières années, la situation des universités autrichiennes n’a cessé de se dégrader : introduction de droits de scolarité, recul de l’accès garanti à tous ceux désireux d’étudier, manque de places dans les cursus. Les deux causes principales de ces problèmes sont le manque de financement public, et l’introduction hâtive du LMD – qui fut notamment utilisée pour restreindre l’accès à des filières entières. Les raisons de se mobiliser ne manquaient donc pas, depuis des années. Jeudi 22 octobre, une goutte d’eau a fini par faire déborder le vase.

Ce jour, à midi, se sont rassemblés des centaines d’étudiants des Beaux-Arts et de l’université de Vienne, avec pour objectif d’attirer l’attention sur les problèmes universitaires. Rapidement, ces manifestants se sont décidés à occuper l’Audimax de l’université de Vienne (le plus grand amphi d’Autriche). La nouvelle de l’occupation s’est alors répandue comme une traînée de poudre, et de nombreux étudiants vinrent prêter main forte.

Ce qui a ainsi commencé comme une protestation spontanée est devenu en moins de huit jours une mobilisation de la quasi-totalité des universités autrichiennes ; partout se multiplièrent occupations de bâtiments et manifestations. Ainsi l’université de Vienne est-elle occupée en permanence par plusieurs milliers de personnes – des groupes auto-organisés se chargeant de résoudre les différents problèmes logistiques, de l’approvisionnement à l’organisation des premiers secours en passant par le soutien juridique ; par ailleurs, une centaine de groupes de travail thématiques discutent des alternatives possibles, aussi bien en ce qui concerne la politique universitaire qu’à propos des problèmes sociaux englobants. Et sept jours après le début de l’occupation, une manifestation a rassemblé dans Vienne 40.000 personnes – soit l’une des plus grandes manifestations universitaires que l’Autriche ait jamais connue (NdT : l’université de Vienne compte environ 70.000 étudiants). Et le lendemain, à Graz, la deuxième plus grande ville autrichienne, des milliers d’étudiants se retrouvaient eux aussi dans la rue.

Les revendications des étudiants sont larges : ainsi la démocratisation et le financement suffisant des universités sont-ils à l’ordre du jour, aussi bien que le droit de chacun à l’accès à l’enseignement supérieur, ou un quota de 50% de femmes à tous les niveaux de l’université. De nombreuses organisations, autrichiennes et étrangères, se sont solidarisées avec le mouvement étudiant ; par ailleurs, de nombreux enseignants soutiennent les revendications des étudiants. La dynamique de la mobilisation, et le grand nombre de ces soutiens, font que les étudiants sont bien décidés à poursuivre l’occupation des universités, et à mener toute action de protestation nécessaire pour parvenir à leurs fins.

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