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Recherche : les œillères du réformisme", par Daniel Benamouzig, Philippe Bezes, Pierre Lascoumes, Patrick Le Lidec, CNRS (département sciences humaines et sociales).

"Le Monde" du mardi 19 février 2008

mercredi 20 février 2008, par Laurence

Dans Le Monde du mardi 19 février, une "réponse" de quatre chercheurs-CNRS aux propos de Bernard Belloc concernant la production des chercheurs en sciences humaines.

SLU souhaite "répondre" à cet article par le texte suivant :

"Si une partie de l’argumentation de cet article est intéressante et recevable, si celui-ci a le mérite de reconnaître la charge de travail des enseignants-chercheurs, rarement admise, l’analyse qui sert de fondement au propos des auteurs entre pour partie dans la logique de ceux qu’ils condamnent. Cette défense et illustration du CNRS s’appuie ainsi sur des considérations oscillant entre pitié, indulgence et commisération à l’égard des enseignants-chercheurs, et sur la certitude que la seule recherche en SHS se fait au CNRS. Il est certain que la plupart des EC sont écrasés de travail. Ils le sont d’autant plus qu’ils tiennent la plupart du temps à poursuivre une recherche dont témoignent leurs publications et les nombreuses activités de colloque et de rencontres organisées dans les universités. Ce n’est pas seulement en défendant le CNRS qu’on sauvera la recherche,
mais aussi en défendant le lien entre enseignement et recherche, dont
les universitaires sont aujourd’hui les premiers garants : il sera
difficile d’aller de l’avant tant que ne s’imposera pas comme une
évidence ce qu’ont déjà compris beaucoup de collègues, à savoir que les
capacités de recherche des universités et des grands organismes seront
sauvegardées ensemble ou sombreront ensemble".

Début du texte de l’article :

"L’affaire semble entendue : "Haro sur le CNRS !", crient en choeur les réformateurs de l’enseignement supérieur et de la recherche. Et les sciences humaines et sociales (SHS) de servir de bouc émissaire. Conseiller à l’Elysée, l’éminent économiste Bernard Belloc mentionne des "données officielles" selon lesquelles "30 % des chercheurs des SHS ne publient jamais rien dans leur vie. Même pas dans La Dépêche du Midi" (Les Echos, 28 janvier).

Sans appel, ce jugement est simplement diffamatoire pour les innombrables chercheurs qui travaillent bien plus de quarante heures par semaine, souvent le week-end, publient dans des revues à comité de lecture, s’associent à titre d’experts aux travaux d’organismes publics et privés, organisent des colloques, enseignent dans les universités et initient des entreprises de recherche collectives. Il y a plus grave : au-delà du cynisme, ce jugement traduit un mauvais diagnostic et prélude à une erreur historique."

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