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"Valérie Pécresse et Luc Chatel remettent la réforme de la formation des enseignants sur les rails", par Philippe Jacqué, Le Monde du 19 juillet 2009

dimanche 19 juillet 2009, par Elie

La tension sur la réforme de la formation des enseignants des premier et second degrés est retombée. En moins de quinze jours, Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, et Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur, ont réussi à rétablir le dialogue avec les partenaires sociaux et la communauté universitaire, irrités par la manière dont Xavier Darcos, le prédécesseur de M. Chatel, avait géré le dossier.

Après avoir reçu conjointement les syndicats début juillet, le binôme ministériel chargé de la "mastérisation" - recrutement au niveau master des futurs enseignants - a reçu, vendredi 17 juillet, les conclusions de la commission de concertation sur la réforme du recrutement et de la formation des maîtres, confiée le 21 avril au recteur William Marois et au président de l’université Toulouse-II Daniel Filâtre. En fait de texte, les ministres ont reçu deux rapports et une lettre signée par les deux coprésidents de la commission.

Le 10 juin, les dix universitaires engagés dans la réflexion avaient claqué la porte de la commission après la présentation par M. Darcos de nouveaux décrets adaptant le recrutement des enseignants à la mastérisation et stipulant que le concours serait organisé en seconde année de master (M2). Pour les universitaires, "ces textes interféraient avec la réflexion en cours".

TROIS NOUVEAUX GROUPES

Les groupes de William Marois et de Daniel Filâtre n’en ont pas moins, chacun de leur côté, poursuivi leurs travaux et présenté le contenu de leurs réflexions respectives qui diffèrent sur un point fondamental. S’ils défendent tous deux l’idée d’un "cadrage national" des masters enseignants se fondant "sur un référentiel de compétences des maîtres réactualisé", ils divergent sur la place du concours au sein du master. William Marois préconise l’organisation des épreuves écrites d’admissibilité au début du M2 et les épreuves orales d’admission à la fin de ce diplôme.

Pour Daniel Filâtre, cette organisation implique des "conséquences quasi absurdes pour le M2" : cela "retarde le démarrage du M2", "renforce le bachotage pendant l’été" et "rend impossible toute réorientation en cours de semestre". Son rapport préconise donc soit une admissibilité fin du master M1 et une admission fin M2, soit un concours complet à la fin du M2.

Au-delà, les deux rapporteurs soulignent l’importance de "l’intégration de la formation et du concours". M. Filâtre propose ainsi de "repenser les épreuves traditionnelles pour éviter que le concours ne contrôle que des acquis déjà vérifiés dans le cadre de la formation de master". Il défend l’idée qu’une ou plusieurs épreuves du concours s’appuient sur un "travail personnel réalisé lors du master" - par exemple, un rapport de stage.

Ces conclusions vont désormais alimenter la réflexion de trois nouveaux groupes de travail que Mme Pécresse et M. Chatel installeront en septembre, après la publication fin juillet des décrets Darcos contestés qui ne devraient pas être modifiés. Après consultation des syndicats, le nouveau cahier des charges des masters doit être envoyé aux universités en décembre. Ces dernières devront rendre leurs projets de master mi-avril 2010, pour une application prévue à la rentrée 2010.

Philippe Jacqué

Pour lire le texte sur le site du Monde.