Accueil > Revue de presse > Universités-grandes écoles : la saison des alliances - Mathieu Oui, Educpros, (...)

Universités-grandes écoles : la saison des alliances - Mathieu Oui, Educpros, 18 juin 2009

vendredi 19 juin 2009, par Laurence

Accords de double diplôme, écoles doctorales ou programmes de recherche conjoints... Les partenariats noués entre universités et écoles se multiplient. Des mariages annoncés comme gagnants-gagnants, mais qui servent avant tout la stratégie de chacun des établissements. Que cachent réellement les dizaines de rapprochements, promus au niveau institutionnel, notamment par le rapport de Christian Philip et au sein des pôles d’enseignement supérieur et de recherche (PRES) ? Retour sur les raisons profondes de ces alliances à la mode, dans notre dossier.

«  Homo ou hétéro, nous constituons un beau couple ! » s’enthousiasme Axel Kahn, président de Paris 5, à l’adresse de Pierre Tapie, directeur général du groupe Essec. Nous sommes le 22 avril 2009, la scène se passe au CNIT, à la Défense, lieu de la conférence de presse. Les dirigeants de ces deux institutions sont réunis avec leurs responsables de formation pour présenter leur nouveau programme intégré, un double parcours « médecine-Essec ».

Masters, MBA, filières mixtes...

Pas une semaine ne se passe sans l’annonce d’un partenariat entre une université et une grande école. À l’instar de ce nouveau cursus pour happy few (seuls six étudiants sont sélectionnés), on peut citer les masters du secteur de la mode entre l’université d’Angers et l’Institut Marangoni, le MBA international commun à l’université de la Sorbonne-Nouvelle et à l’ESC Troyes, les masters bidiplômants entre l’université de technologie de Troyes (UTT) et l’EPF de Sceaux, ou encore les filières mixtes entre l’X et Paris 11, HEC et Sciences po Paris, Sciences po Paris et Paris 4 (voir encadrés ci-dessous)...

Ces quelques exemples sont loin de constituer une liste exhaustive... Et ces mariages ne sont pas tout à fait nouveaux : selon notre dernier recensement, on compte actuellement quelque cent trente masters (recherche ou professionnel) délivrés conjointement par une école (privée, consulaire) et une université.

LRU et PRES : accélérateurs de rapprochements

Pourquoi un tel engouement ? Les récentes réformes du paysage universitaire représentent un premier élément d’explication. Loi LRU, mise en place des PRES, les réformes politiques et le contexte institutionnel poussent et accompagnent ces rapprochements.

"Les choses s’accélèrent un peu avec la création des PRES, convient Paul Jacquet, président de la CDEFI et directeur de l’INP Grenoble. La signature de ces pôles régionaux sont des signes forts de partenariat rapproché : les écoles d’ingénieurs veulent tenir toute leur place dans ce processus et ne pas être mises à l’écart. Mais ce rapprochement doit se faire autour de véritables projets communs comme les écoles doctorales ou les codiplômations, et pas seulement pour obtenir un effet de masse. »

Pour lire la suite