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CoNRS : consultation de Rémy Mosseri (porte parole C3N) - Médiapart, 31 mai 2009

lundi 1er juin 2009, par Laurence

Consultation PS-PC-VERTS sur l’enseignement supérieur et la recherche

Voir aussi :

- Yves Laszlo, directeur de laboratoire
- Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF
- Jacques Moret, président de la CO-CNU
- Lionel Collet, président de la CPU

Rémy MOSSERI, porte-parole du C3N, qui réunit les responsables des différentes instances du comité national de la recherche scientifique. Celui-ci s’occupe en particulier d’évaluation (personnels et unités de recherche) et de prospective scientifique, avec une composition plus large que le simple CNRS, et un équilibre (variable suivant les composantes) entre membres élus et nommés par les tutelles. Voir la vidéo

Il y a bien eu depuis deux ans une tentative de démantèlement du CNRS, qui a pris plusieurs formes. Une tentative de transfert des unités de recherche sous la tutelle unique des universités, contrée en particulier par une action forte des directeurs d’unités. Puis une tentative de porter atteint à la pluridisciplinarité de l’organisme, visant les sciences de la vie et l’informatique.

Le C3N est intervenu dans ce débat en lançant une large consultation des laboratoires portant sur l’intérêt de maintenir une « continuité thématique » au CNRS. Le résultat est sans appel : environ 60 % des laboratoires (plus de 65% en sciences de la vie) se sont exprimés (représentant un effectif de près de 40000 permanents), et 97% d’entre eux se déclarent en faveur cette continuité thématique.

Concernant les questions d’évaluation, et plus généralement la vision qu’ont les politiques de l’activité de recherche, la tonalité du discours prononcé par le Chef de l’Etat le 22 janvier dernier n’est pas acceptable. Les très nombreuses réactions intervenues depuis, émanant de l’ensemble de la communauté scientifique, le confirment. Aucune réforme dans le domaine de la recherche ne peut se faire sans l’assentiment au moins tacite, d’une partie importante la communauté scientifique. Celle-ci l’a d’ailleurs compris, et pour se faire entendre, multiplie aujourd’hui les actions de boycotts (expertises, jurys, rapports …), autant de grains de sable propres à gripper la machine.

Par ailleurs, la C3N s’inquiète des risques de précarisation des jeunes chercheurs, en particulier dans la tranche 30-40 ans. Celle-ci est « dans les cartons », et s’appuie d’ailleurs sur une tendance à l’œuvre au niveau européen. Elle est contradictoire avec l’affichage d’une priorité à l’enseignement supérieur et la recherche, et peu propice à attirer les jeunes vers des carrières scientifiques.

Sur un autre plan, un partenariat accru entre universités et organismes de recherche, en particulier le CNRS, est bien sûr souhaitable. La tentation de limiter le nombre de laboratoires mixtes CNRS - universités, qui serait basée essentiellement sur des critères comptables, et non sur la qualité scientifique, irait dans le mauvais sens.

Le C3N estime qu’il faut redonner toute sa place au comité national au niveau de l’évaluation, en particulier des unités de recherche. La transparence, le débat contradictoire, l’échange, la collégialité, sont au cœur d’une dynamique moderne de recherche La pratique croissante qui consiste à leur substituer l’utilisation d’indicateurs scientométriques instables doit être combattue. L’affichage public des critères d’évaluation, déjà à l’œuvre, doit s’amplifier.