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"Enseignants-chercheurs : le gouvernement "confiant" sur l’issue du conflit", Le Monde, 1er mars 2009

samedi 28 février 2009, par Elie

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Après sept heures de discussions, le SGEN-CFDT, l’Autonome Sup et Sup-Recherche (UNSA) se disaient satisfaits. Les trois syndicats d’enseignants-chercheurs avaient répondu favorablement vendredi 27 février à l’invitation à discuter lancée par la ministre de l’enseignement supérieur. En abordant non seulement le décret qui réforme le statut des enseignants-chercheurs, mais aussi toutes les questions controversées comme la "gouvernance" liée à l’autonomie des universités ou la formation des maîtres, "Valérie Pécresse tente véritablement de renouer le dialogue", estime Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT.

Mardi 3 mars, une nouvelle rencontre est prévue pour réécrire le décret. Les trois syndicats présents (45 % des voix aux élections professionnelles) se sont accordés sur une "liste de principes". L’évaluation sera "nationale" et assurée "par les pairs" au sein du Conseil national des universités. La modulation de service (autrement dit la répartition du travail d’un enseignant-chercheur entre différents types d’activité) "ne pourra pas être mise en oeuvre sans l’accord de l’intéressé" et "s’envisage dans le cadre d’un projet collectif". Un "référentiel national" fixant les équivalences entre types d’activités, "s’imposera aux établissements" pour garantir une égalité de traitement. "L’équilibre" sera recherché entre les niveaux national et local dans l’attribution des promotions.

"VÉRITABLE RISQUE"

L’absence à ces discussions du Snesup-FSU, syndicat majoritaire (39,67 %) des enseignants-chercheurs, en compromet-elle le résultat ? C’est "un véritable risque", reconnaît un syndicaliste, se réjouissant néanmoins d’avoir évité "les grands discours". Le Snesup, au sein duquel un débat houleux a opposé partisans et adversaires de la présence aux négociations, pourrait toutefois être reçu séparément, a indiqué vendredi une source gouvernementale.

Une autre absence, celles des "collectifs" que sont "Sauvons l’université" (SLU) et "Sauvons la recherche" (SLR), fragilise les discussions. Ces associations pensent que les conditions ne sont pas réunies pour une "vraie" négociation. Ne comptant que quelques centaines d’adhérents, elles ont pourtant prouvé leur influence sur le cours des événements. SLU, née d’une tribune publiée en novembre 2007 par Le Monde a popularisé avec succès l’idée que la loi sur l’autonomie des universités portait en elle un danger de "destruction du fonctionnement collégial des universités". SLU rappelle aussi avoir "lancé toute seule", en septembre, la contestation universitaire contre la réforme Darcos de la formation des professeurs du primaire et du secondaire (la "mastérisation").

Sur ce dossier-là, pourtant, "il n’y aura aucun geste supplémentaire", affirmait-on vendredi soir dans l’entourage du premier ministre, au risque de doucher les syndicats négociateurs. Ces derniers, après leur rencontre avec Valérie Pécresse, attendent en effet dans les jours à venir de nouvelles propositions sur un temps de formation en alternance postérieure aux concours d’enseignement.

A Matignon, où l’on se déclare "assez confiant", l’idée prévaut que, passées les prochaines manifestations prévues le 5 mars, le climat pourrait bien être à l’apaisement."

Luc Cédelle, Benoît Floc’h, et Philippe Jacqué