Accueil > Revue de presse > Grève active et note de conjoncture politique, par Sylvestre Huet, Libéblog, (...)

Grève active et note de conjoncture politique, par Sylvestre Huet, Libéblog, Sciences², 23 février 2009

lundi 23 février 2009, par Mathieu

Pour lire l’article sur le blog de S. Huet

La troisième semaine de grève des universités est toujours aussi active. Cours publics, débats, conférences, happenings... (l’exemple de Paris-1 Panthéon-Sorbonne), les universitaires multiplient les initiatives pour populariser leur action, tout en entretenant la pression sur le gouvernement par des manifestations à répétition. Et que le Snesup appelle à « amplifier l’embarras du pouvoir ».

Cet « embarras », se manifeste par la difficulté de Valérie Pécresse à faire aboutir la mission de la médiatrice nommée pour « réécrire » le décret sur le statut des universitaires. Trop lent, mission trop étriquée, opinent jusqu’aux députés de l’UMP comme Daniel Fasquelle. Des rumeurs persistantes affirment que la ministre a tenté d’obtenir du Président de la République de pouvoir annoncer quelques mesures symboliques, comme de renoncer à certaines des suppressions d’emplois du budget 2009, mais sans succès. Nicolas Sarkozy, comme l’a montré sa très courte allusion à la situation des universités et de la recherche dans son interview télévisée récente, entend ne rien céder outre la réécriture du décret sur le statut.

Cette position sera t-elle tenable ? Ce sont les universitaires, les étudiants et les chercheurs qui possèdent la réponse puisqu’elle dépend de leur capacité à poursuivre leur mobilisation.
Elle demeure très large puisque même l’Association Qualité de la science rejette les propositions de la Conférence des Présidents d’Université sur le statut, et persiste à condamner la réforme des concours de recrutement des enseignants voulue par Xavier Darcos. Pour ce dernier, l’entrée en action possible des syndicats du primaire et du secondaire pourrait aboutir à une énorme manifestation le 19 mars.

De ce point de vue, le site Universités et universitaires en lutte propose une « note de conjoncture politique », pastiche amusant, qui fait le point de la situation avec des détails précis, comme la démission récente du Directeur-ajoint de Cabinet de Valérie Pécresse en charge de l’évaluation, Jean-Philippe de Saint-Martin... départ dont le ministère affirme qu’il était prévu de longue date, pour des raisons personnelles et sans lien avec le conflit en cours. Comme quoi, il faut se méfier des coïncidences temporelles, l’une des manifestation du démon nommé hasard.

En voici le début, pour vous mettre en appétit :

1. Croissance du mouvement universitaire

La conjoncture est bonne. Même si certains enseignants-chercheurs commencent à fatiguer un peu, après deux, trois voire quatre semaines de grèves suivant les configurations locales, et qu’ils espèrent légitimement un prompte retrait des projets gouvernementaux pour remettre les universités en marche, d’autres aspects plus essentiels du mouvements montrent que la détermination de tous est intacte et que, surtout, le mouvement dans son ensemble, continue de croître.

1) Tout d’abord l’entrée en masse des étudiants dans la mobilisation à compter de leur coordination nationale de Rennes le week-end dernier (14-15 février) a profondément modifié le mouvement universitaire cette semaine. D’une part, la mobilisation étudiante produit un effet relais, notamment dans les manifestations, lorsque les enseignants s’essoufflent ; d’autre part cela induit un élargissement des revendications qui contribue à faire monter la pression sur le gouvernement. Les étudiants demandaient à la coordination nationale des universités un ralliement à leur revendication centrale : « abrogation de la LRU ». Ils ont obtenu satisfaction, avant-hier, lors de la quatrième coordination nationale : http://www.shesp.lautre.net

2) Ensuite, la météorologie médiatique s’est nettement améliorée, depuis le week-end dernier aussi, avec l’édito (13 février) du journal Le Monde (qui exerce une certaine influence sur les autres médias) sur la « Faute lourde » de Nicolas Sarkozy insultant le monde de l’enseignement et de la recherche. On peut y voir soit un effet des campagnes de désabonnements lancés dans le monde universitaire soit un sursaut de lucidité du journal face à l’ampleur prise par le mouvement. Quoiqu’il en soit, sa ligne éditoriale s’est retournée à 180° et, même si le nombre d’articles consacrés au mouvement reste faible, ils ne sont plus systématiquement opposés au mouvement universitaire comme cela était le cas avant. Le nombre de dépêches AFP par jour a sensiblement augmenté. Les radios commencent aussi à évoluer....

Lire la suite sur le site.

A signaler, demain, une délégation du collectif Papera, de lutte contre la précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche sera reçu au ministère de Valérie Pécresse.