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Compte-rendu des séances de travail de la CPU adressé à la communauté universitaire d’Avignon par Emmanuel Ethis, président de l’Université d’Avignon, 20 février 2009

dimanche 22 février 2009, par Elie

Chers Membres de notre Communauté universitaire,

De retour sur Avignon, je vous fais donc un compte-rendu des séances
de travail à la CPU qui furent lourdes, chargées et animées.

1- Arrivée à la CPU, Salle de la Tour pour la réunion des 17 petites
universités + 1 (Aix-Marseille 1) : mercredi 13h00

Toutes sont unanimes. La révision du modèle de calcul est nécessaire
car le modèle actuel est très clair en ce qu’il nie totalement la
continuité territoriale du service public.

Donc non seulement, il s’agissait de revoir le modèle mais
préalablement de faire énoncer à l’ensemble des 83 universités que le
sens de la révision doit s’inscrire dans cette logique de véritable
équité de service public, pour nos étudiants, nos personnels, nos
enseignants et nos enseignants-chercheurs.

L’interprétation et l’urgence de la révision du modèle est rendue
d’autant plus nécessaire que là encore l’analyse est unanime. S’il est
perpétué en ce sens - c’est-à-dire - sans prise en compte des charges
fixes qui permettent à nos établissements de fonctionner, c’est
purement et simplement leur disparition à cinq ans qui est
sanctuarisée ! Soyons clairs : une disparition sans nuance d’échelle :
pure et simple signifiant : pas de collège universitaire, pas de
spécialisations à outrance des établissements, rien.

L’une des universités qui vient d’être auditée nous a affirmé que les
inspecteurs en charge de l’audit avaient insisté sur la nécessité de
réviser le modèle pour que s’affirme bien à l’échelle des territoires
des universités autonomes ayant les moyens de rendre le service public
pour lesquelles elles ont été créées.

Ce constat étant établi, il s’agissait de faire que la CPU s’en
saisisse ! Car il faut pour réviser le modèle que la majorité des
établissements en partagent la volonté.

La Curif a été dans cette réunion dénoncée comme la pire des choses
portée par le Président Pommerol qui, pour sa part, souhaiterait qu’on
abolisse le modèle et que l’on donne l’argent principalement aux 15
universités qui sont dignes d’exister ("je cite ses mots"). Il essaie
de fédérer derrière ce mot d’ordre, mais je tiens à vous rassurer sur
un point : cela ne fonctionne pas L’ancien président de la CPU - Mr 
Finance - ayant catégoriquement refusé d’entrer dans la CURIF au
prétexte qu’elle est en rupture avec le principe de solidarité entre
les établissements (ce qu’aurait dû affirmer le modèle de répartition
s’il avait pris en compte différemment certains coefficients).

2- mercredi 16h00 - Commission des moyens.

Nous sommes seulement trois présidents de petits établissements à en
faire partie (sur 25 personnes). MAIS après deux heures de discussion,
la présidente de la commission reprend notre argumentaire et c’est bel
et bien sur la base des remontées techniques de nos établissements,
sur la lettre de notre CA, que sera repensé le modèle. La volonté est
tellement affirmée que la commission des moyens va tenter d’explorer
toutes les pistes de fonctionnement du modèle puisque la Direction
Générale de l’Enseignement Supérieur avait dans un premier refuser de
diffuser le modèle (ce n’est plus le cas aujourd’hui). UN VRAI
DIALOGUE qui va prendre le temps de l’analyse et de la révision sera
construit sur les deux mois à venir : c’est ce sur quoi s’entend la
commission et c’est ce qui sera proposé à la conférence plénière du
lendemain !

3-mercredi 19h00 - Rencontre avec des conseillers du ministère et de
l’Elysée pour expliquer le projet d’Avignon et expliquer la situation
dramatique d’une université situé dans un territoire pauvre et qui
mérite d’être reconnue pour son projet. Tout comme l’université de La
Rochelle, nous sommes identifiées comme le premier vecteur de
développement de notre département !

4-jeudi 8h30 - Rencontre avec le président d’Aix-Marseille 1 pour
évoquer la position commune à définir sur la mastérisation. En effet,
nous apprenons que notre académie est la seule où les présidents ont
signé un accord commun sur la non-remontée des maquettes, un accord
politique et institutionnel pour qu’il n’y ait pas de franc-tireur et
qu’aucune des universités ne soit mise en porte-à-faux.

5-jeudi 9h30 - Début de la séance plénière de la CPU.

De fait le "nouveau" décret est annulé, car proposé la réécriture d’un
décret, nous explique nos collègues de droit, c’est enterrer le
premier pour en reprendre un autre.
Ce ne sont pas des corrections mineures qui sont envisagées, mais bien
des "principes politiques communs à tous les établissements" qui sont
élaborés et qui doivent cadrer la nouvelle écriture.


Trois heures de discussion ont été nécessaires pour établir ces
principes porteurs des préoccupations de l’ensemble des problèmes de
nos universités. Leur édification repose sur la valeur partagée que
les carrières des universitaires français ont droit à une
reconnaissance du travail qui est fait et il s’agit bien de permettre
une reconnaissance que ne permettait pas le décret de 84.
Attention, il s’agit du cadrage CPU et ne présume pas pour l’instant
de ce que le ministère fera de ce cadrage. Il nous semble néanmoins
que les mouvements ont été d’une telle ampleur que ceux-ci vont
permettre de véritables négociations. Ce qui n’était pas le cas, il y
a un mois.

6- jeudi 12h30 - Deux heures de discussion ensuite ont lieu pour
établir l’autre communiqué en direction des deux ministères. Là encore
les mouvements et le communiqué de la CPU ont permis d’entrouvrir la
porte de Darcos qui était jusque là fermé.

L’assemblée plénière nous permet surtout en partant de la seule
position unitaire de France - celle de l’Académie d’Aix-Marseille-
Avignon - de révéler que nous avons été les seuls à signer une lettre
commune sur la non-remontée des maquettes, mais de révéler surtout
qu’au-delà de nombreuses positions publiques, bon nombre d’universités
ont fait remonter en douce leurs maquettes. Le bureau de la CPU salue
la position d’Aix-Marseille-Avignon qui est la seule tenable dans le
cadre de négociation, surtout si le ministère décide de négocier.
Il est donc décidé que TOUTES LES UNIVERSITES reprennent sous le coude
OFFICIELLEMENT leurs maquettes jusqu’au 5 mars, le temps que soient
négociés les 5 points du communiqué suivant


Une CPU plénière aura donc lieu le 5 mars pour dresser un bilan de ces
négociations du bureau de la CPU sur cette question.

14h30 - La CPU réaffirme publiquement ses positionnements sur les
postes supprimés. Demande leur rétablissement, la consolidation des
postes existant par une vague de titularisation (pour les
contractuels), un plan pluriannuel visant à l’obtention de postes
réguliers en direction de nos établissements, et une reconnaissance de
l’ensemble des carrières.

La CPU plénière AFFIRME à sa MAJORITE qu’il est IMPERATIF de revoir le
MODELE. Seul POMMEROL demande son abandon pour les raisons évoquées
plus haut. POMMEROL quitte la salle.

17h00 - Long échange téléphonique avec la DGES pour revoir notre
dotation (c’est la DGES qui appelait, en l’occurrence, son directeur
Patrick Hetzel).

18h00 - En concertation avec notre Conseiller d’établissement, nous
allons, Philippe Prost et moi-même, rédiger un mail pour dresser un
état des lieux de nos difficultés, nos problèmes et autres.

Vendredi 13h30 : retour sur l’UAPV et rédaction de ce compte-rendu.

Bien à vous tous,

Emmanuel ETHIS