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"Copé à la rescousse de la réforme Pécresse", par Alain Auffray, Libération, 10 février 2009

mardi 10 février 2009, par Elie

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Le président du groupe UMP à l’Assemblée a mis en place un groupe de travail avec pro et anti décret, histoire de désamorcer les critiques au sein même de la majorité.

Combattue sur tous les fronts, à gauche et à droite, la réforme Pécresse est en très mauvaise posture. Pour la sauver, le patron du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé tente de désamorcer au moins les critiques venus de ses propres rangs.

Tout en réaffirmant le « soutien total » du groupe majoritaire à « l’action de la ministre », il a annoncé mardi la création d’un « groupe de travail » regroupant partisans et adversaires du projet de décret réformant le statut des enseignants chercheurs.

Une première réunion a eu lieu mardi soir, en présence des députés UMP Benoist Apparu, Daniel Fasquelle et Claude Goasguen. Rapporteur de la loi sur l’autonomie des universités (LRU), Benoist Aopparu est un ardent défenseur du décret sur les enseignants chercheurs : « Ce décret est au coeur de la réforme de l’autonomie de l’Université. Quelle est l’autonomie d’une université si elle ne dispose pas de la gestion de ses ressources humaines ? » explique le jeune député UMP.

Son collègue Fasquelle est loin d’être convaincu. Doyen de la faculté de droit de Boulogne-sur-Mer, il s’est imposé comme le porte-parole d’une opposition « disciplinaire ». Comme de nombreux professeurs de droit, souvent proche de l’UMP, il demande à Pécresse de « revoir son point de vue » sur une réforme qui donne « trop de pouvoir aux présidents d’universités » et risque, par conséquent, de « favoriser le clientélisme ». Le député se dit prêt, s’il le faut, « à monter au Premier ministre et même jusqu’au président de la République ». Il a menacé de déposer lundi une proposition de loi visant à « améliorer » le projet Pécresse.

Mardi matin, à l’Assemblée nationale, la réunion du groupe UMP a donné lieu à un très vif échange entre Fasquelle à la ministre. « Tous les profs de droite sont contre ta réforme. J’ai appris par la presse qu’il y aurait une médiatrice. Je suis très sceptique sur sa réussite car elle n’est pas issue du monde universitaire ».

Exaspérée, Pécresse lui a ironiquement demandé : « Ecoute Daniel, ce que tu voulais, c’est un universitaire, juriste, issu de la Côte d’Opale ? ». Flatté par l’initiative de Copé, Fasquelle a tenu à manifester sa bonne volonté : « Je demandais que le Parlement prenne la main, j’ai obtenu gain de cause. Maintenant il faut dire sur quels points on va faire évoluer le décret. Mon but, c’est d’aider Valérie Pécresse à sortir de la crise ».