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Motion du CA extraordinaire de l’université de Paris Ouest Nanterre (9 février 2009)

mardi 10 février 2009, par Laurence

Ainsi que l’avait préssenti la communauté étudiante l’année dernière, les répercussions de la loi sur l’Autonomie des Universités s’avèrent dramatiques pour la communauté universitaire dans son ensemble, et particulièrement pour celle de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense.

Nombre d’universités ont vu leur budget réel diminuer de manière substantielle en dépit des affirmations contraires émanant du ministère. A échelle locale, Nanterre aura bien des difficultés à pallier l’amputation de plus de 10% de sa masse budgétaire et au plafonnement de sa DGF, compte tenu de ses nouvelles charges.

La mise à mort du service public de qualité qu’offrait jusqu’alors les universités françaises ne saurait épargner aucun de ses acteurs. C’est pourquoi le mouvement de protestation légitime des enseignants chercheurs contre la réforme de leur statut doit impérativement s’accompagner de mots d’ordre unitaires rassemblant toute la communauté universitaire.

Nous ne pouvons que protester vigoureusement contre la menace faite à notre bon fonctionnement, lorsque par le chantage, on nous incite à supprimer des postes dont, au su de tous, nous manquons déjà cruellement. Les emplois de personnels BIATOS, comme ceux des enseignants et des enseignants chercheurs, doivent être protégés et pérennisés.

De même nous nous devons de refuser le Contrat Doctoral Unique et de ce fait ne pas laisser cette catégorie de travailleurs en proie à une concurrence accrue et à la précarité, fruits de l’économie de marché, qui ne conviennent pas du tout à la bonne marche de leur travaux.

Enfin, nous ne pouvons que continuer de protester contre l’instrumentalisation, faite par le gouvernement, de la misère que connaît une grande partie des étudiants pour imposer leurs réformes et leurs plans. L’échec scolaire et l’absentéisme importants constatés à l’université ne sauraient incomber à celle-ci, mais bien à la situation économique et sociale de la France, qui n’as pas attendu la crise pour être affligeante.

Il est impératif que le gouvernement cesse de faire payer à l’université les conséquences d’une situation dont elle n’est pas responsable et de sacrifier le savoir sur l’autel de la rentabilité. Car il est fort hypocrite de sa part de s’emparer du douloureux sujet de la condition étudiante pour faire passer des lois qui à terme, réduiront les chances des plus défavorisés d’accéder à des études supérieures. Le fait que la moitié des étudiants des universités soient obligés de travailler pour vivre et financer leurs études n’est étrangement jamais évoqué par le ministère pour expliquer les déconvenues qu’ils rencontrent dans leurs études.

C’est pourquoi il nous faut mettre en cause ici la masterisation des concours de l’enseignement primaire et secondaire. Peu d’étudiants pourront en effet se permettre de travailler une année à 35 heures par semaine pour 300 euros par mois, afin d’obtenir leur diplôme.

La fin programmée de la sectorisation des universités et le nouveau système d’admission post bac sont aussi le présage d’une sélection à l’entrée des universités, dont on voit mal, au train où vont les choses comment elles pourront se passer d’augmenter leurs droits d’inscription.

Voilà pourquoi, la communauté universitaire dans son ensemble se doit aujourd’hui de lutter contre le démantèlement du service public autour des mots d’ordre suivants :

- Abrogation de la LRU
- Des emplois stables et des salaires convenables pour toutes les catégories de personnel, y compris pour les doctorants.
- Une université accessible à tous les détenteurs du baccalauréat ou diplômes équivalents.
- Pas de hausse des frais d’inscription
- Hausse du budget