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Compte-rendu de la rencontre du 16 janvier avec Michel Hagnerelle et Laurent Wirth, inspecteurs généraux de l’éducation nationale – histoire-géographie à propos de la réforme des concours

mercredi 4 février 2009, par Elie

Ce compte-rendu peut être lu sur le blog Appel CAPES Histoire Géographie.

L’objet de cet entretien était de connaître quel est l’état de la réflexion de l’Inspection générale à propos de la réforme du Capes. De façon générale aucune indication définitive n’a été fournie ni sur le calendrier de la réforme ni sur les modalités des épreuves, la décision finale dans ces deux domaines ne relevant pas de l’IG. D’autre part le cadrage général du Capes, tel qu’il est défini par le ministère, est bien évidemment celui dans lequel s’intègre la réflexion de l’IG.

Programme :

Il semble acquis, contrairement à ce qui avait été la première doctrine du ministère – et comme l’avait laissé entendre Mark Sherringham – que des questions seront sélectionnées au sein du programme des collèges et lycées – ceux des classes post-bac ne servant plus de référence.

Toutefois afin de ne pas alourdir la préparation l’idée ne serait pas de retenir chaque année une question par période pour l’histoire (et donc aussi en raison du principe de parité 4 questions en géographie) mais de procéder à un roulement (2 questions d’histoire / 2 questions de géographie ?). Le projet de renforcer la part de l’histoire antique et médiévale au lycée permettrait de ne pas se cantonner aux questions actuellement abordées au collège.

Le programme ainsi délimité servirait de référence à l’écrit et à l’oral.

Les modalités concrètes de ce roulement n’ont pas été abordées mais le renouvellement des questions relèverait vraisemblablement du président du jury.

Commentaire : On ne peut que se féliciter de l’abandon de la volonté de prendre l’ensemble des programmes d’enseignement du secondaire comme référence. Toutefois la solution du « roulement » implique que certaines périodes en histoire et certains domaines en géographie ne seront pas étudiés lors de la préparation du concours, ce qui de facto risque d’entraîner un net affaiblissement du contenu disciplinaire du concours. En même temps préparer 8 questions en 5 mois relève de la mission impossible, surtout si ces questions débouchent sur des exercices proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui.

À ce stade – mais cela demande du temps – la réflexion sur la nature des épreuves, la définition des attentes nous paraît une piste prioritaire pour trouver une solution équilibrée à la question du programme du concours.

–Épreuves écrites :

L’écrit comporterait toujours deux compositions l’une en histoire, l’autre en géographie. Visiblement la volonté de l’IG est de ne pas lier les mains du jury et de son président. La formulation retenue sera donc sans doute indicative… Ainsi l’un des deux sujets au moins comporterait des documents, l’autre pourra ne comporter qu’un libellé « sec ». En outre le sujet pourra comporter (ou non) un volet épistémologique. La piste d’une question spécifique a été évoquée lors de la rencontre. Mais aucune doctrine ne semble encore définie en la matière.

Commentaire : Si on reste dans le cadre des questionnements de l’IG, après-coup et en l’absence de cadrage précis de ces épreuves et de sujets zéro, la formule esquissée par l’IG paraît peu claire, notamment en ce qui concerne la présence d’une questionnement épistémologique (prévu dans le texte de cadrage de la DGES) et la façon dont il sera opéré. Le fait de procéder à un tirage au sort (ou à un choix assumé) et d’induire pour l’une des deux épreuves (c’est-à-dire en histoire ou en géographie) le questionnement épistémologique par la présence d’un document y invitant serait sans doute plus explicite. On voit en effet mal comment cette dimension épistémologique puisse être présente en dehors d’un appui documentaire, son inclusion dans un libellé « sec » de dissertation ressortissant à un type d’exercice qui ne fait pas partie des apprentissages méthodologiques habituels des deux disciplines. Quant à l’idée qu’elle fasse l’objet d’une question spécifique le risque est grand d’en faire un exercice marginal.

Épreuves orales :

–Leçon :

Dans la logique affichée de recruter des enseignants – « l’État employeur » procède à ses embauches – la leçon orale devrait s’inspirer de certaines modalités des épreuves des concours internes – tout en ayant présent à l’esprit que les candidats n’ont pas la même expérience professionnelle. Certes avoir effectué un stage ne sera pas obligatoire pour passer le concours mais l’avoir effectué participerait d’une meilleure préparation. Qui plus est les stages de master sont pensés comme la continuation de ceux des UE de pré-professionnalisation dont l’IG escompte un développement.

Le programme de référence serait celui de l’écrit (et non pas tout le programme des lycées et collèges). Vraisemblablement, seule la pratique des jurys fixera vraiment l’ampleur effectivement accordée au volet pédagogique.

Commentaire : Nous ne pouvons que rappeler notre inquiétude devant ce dernier volet qui pose fortement la question des critères d’objectivation des notations et réaffirmer que quelques heures ou quelques semaines en stage d’observation, en pratique partagée voire même en responsabilité ne constituent pas une expérience suffisante pour entrer dans un véritable questionnement pédagogique et pour mener une réflexion sur ses pratiques d’enseignement. Les épreuves orales doivent rester des épreuves de réflexion et d’organisation de contenus disciplinaires sur un thème précis.

–Connaissance du système éducatif :

La définition cette épreuve échappe totalement à l’IG d’histoire-géographie. Un groupe particulier y travaille. Un point semble acquis : le jury de cette épreuve sera partie intégrante du jury du concours. Il sera donc composé d’historiens et de géographes – agrégés ou certifiés – chefs d’établissement, IA DSEN… Là encore l’évolution de l’épreuve dépendra vraisemblablement de la doctrine que se donnera le jury et de la pratique d’interrogation des premières années…

Commentaire : Nous ne pouvons, pour notre part, que rappeler notre opposition à cette épreuve aux contours flous dans sa définition actuelle et regretter l’importance exorbitante du coefficient qui lui serait dévolu.

Actualisation :

Depuis cette rencontre d’autres informations nous ont été communiquées que l’Ahmuf a pour partie déjà rendu public.

1/ Le nombre de questions du concours ne serait pas fixé par le texte réglementaire, (la formule qui semblerait devoir être retenue serait « des questions »). En revanche le lien avec les programmes scolaires serait réaffirmé ce qui impliquerait la disjonction Capes/agrégation.

2/ Toute mention de niveau de classe dans le cadrage général de l’oral disciplinaire (leçon) devrait disparaître. Il devrait être indiqué que les choix didactiques ou pédagogiques pourront faire l’objet d’une partie de l’entretien avec le jury.

Dans les deux cas c’est donc le jury et son président qui, très largement, fixeraient la doctrine et la pratique des jurys qui l’infléchirait dans un sens ou un autre, si toutefois la réforme entre en vigueur.

3/ Enfin le coefficient de l’épreuve de connaissance du système éducatif ne serait plus que de 2 (contre 3 dans le projet original)
soit écrit 3 + 3, oral disciplinaire 4, Connaissance du système éducatif 2.
La nature exacte des épreuves et le programme de l’oral (celui de l’écrit ou l’ensemble des programmes des lycées et collèges) demeurent flous et ne devraient pas être tranchés à ce stade.