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Motion du département d’histoire de l’université de Limoges (15 janvier 2009)

samedi 24 janvier 2009, par Elie

Motion des enseignants-chercheurs et enseignants
du département d’histoire de l’Université de Limoges
en date du 15 janvier 2009

Les enseignants-chercheurs et enseignants du département d’histoire de
l’Université de Limoges réaffirment leurs inquiétudes et leurs
désaccords sur la réforme en cours des maquettes de formation du master.

Ils regrettent tout d’abord l’absence de concertation préalable.
Il leur est en effet demandé de réaliser des maquettes de cours qui
vont à l’encontre des principes qui constituent la base de leur
métier. Leur discipline est réduite à une « culture générale » qui
sera un survol superficiel des périodes de l’histoire, où l’histoire
contemporaine sera surreprésentée et la recherche deviendra accessoire.

Ils déplorent ensuite la séparation entre CAPES et agrégation qui
risque de casser définitivement les possibilités d’ascension sociale
permise par l’agrégation aux étudiants de milieux modestes. Le
découplage provoquera à terme la disparition de la préparation à
l’agrégation à l’université de Limoges.

Ils s’inquiètent aussi de la très grande difficulté qu’auront les
étudiants de master à associer la préparation sérieuse au concours
d’enseignement avec la rédaction d’un mémoire de recherche conforme au
niveau d’exigence de l’enseignement supérieur de l’histoire.

Ils s’indignent enfin de la suppression effective de la formation
pratique de l’année de stage qui fait que des étudiants à peine formés
à leur discipline auront la responsabilité complète de nombreuses
classes d’élèves sans avoir bénéficié d’une formation pédagogique et
pratique solide. Ils déplorent que cet allongement des études se
traduise par une nouvelle dégradation de la condition des jeunes
enseignants.

Ils estiment donc que les mesures proposées conduisent à une remise en
cause de la formation à la recherche et à un abaissement scientifique
et pédagogique des critères de recrutement des enseignants.

Aussi, ils refusent de concevoir des maquettes qui ne fournissent pas
un savoir et une culture historiques suffisants.

Et ils refusent également d’appliquer des maquettes qui leur seraient
imposées.