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Les lycéens mobilisés contre les suppressions de postes, par Laurence Albert, "Les Echos", 8 janvier 2009

jeudi 8 janvier 2009, par Mathieu

Pour lire l’article sur le site des Echos.

Qu’importent la trêve des confiseurs, le retrait de la réforme des lycées, et même l’approche des premiers bacs blancs. A peine revenus en cours, les lycéens ont déjà ressorti les tracts et les banderoles qui ont fait les beaux jours de leur mouvement de décembre. Leurs deux principales organisations, UNL et la FIDL, appellent aujourd’hui à la mobilisation. Nul ne sait encore si elle sera suivie d’effet. En réalité, ce premier rendez-vous de l’année permettra surtout de prendre la température, voire de chauffer les troupes avant les journées d’action des enseignants les 17 et 29 janvier.

Si les organisations lycéennes battent à nouveau le rappel malgré leur victoire de décembre, c’est qu’elles nourrissent deux espoirs : obtenir des gestes supplémentaires du ministre de l’Education nationale en joignant leurs forces aux troupes enseignantes, et peser dans les négociations sur la nouvelle réforme du lycée qui s’ouvrent ces jours-ci.

La FIDL, soucieuse de s’imposer comme un interlocuteur crédible malgré la contre-publicité de l’affaire Julien Dray, a coupé l’herbe sous le pied de Xavier Darcos en organisant ses propres « états généraux » du lycée le 24 janvier. Et comme l’UNL, elle pose un nouveau préalable aux discussions sur le lycée : que le ministre revienne sur les 13.500 suppressions de postes prévues dans le budget 2009. Moyen de rejoindre les syndicats d’enseignants qui réclament un « moratoire » sur ces suppressions, notamment dans les Rased (3.000 enseignants spécialisés dans la difficulté scolaire).

Carte scolaire

Les enseignants, notamment ceux du primaire, avaient été nombreux à défiler cet automne, sans grand résultat. Ils veulent croire que le calendrier de l’hiver joue en leur faveur : la carte scolaire, qui détaille les suppressions de postes par établissement, sera connue d’ici à quelques semaines. Or l’inquiétude qu’elle suscite va généralement au-delà des seuls enseignants (élus locaux, parents d’élèves). Une aubaine pour les syndicats, désireux de jouer la carte de l’opinion publique. « La mobilisation va repartir et la carte va l’amplifier. Xavier Darcos fait une erreur en pensant que le report sur les lycées suffira. Les enseignants ont vu la brèche s’ouvrir, ils veulent un geste sur les postes », argumente Luc Berille, secrétaire général du SE-Unsa.

Tout l’enjeu pour les syndicats sera de construire une mobilisation dans la durée sans lasser les enseignants par des grèves répétitives, avec de nouvelles formes de protestation (désobéissance, occupation de locaux). Autre inconnue : la stratégie de Xavier Darcos, affaibli en décembre mais soutenu par Nicolas Sarkozy. « J’ai le sentiment que le ministre veut faire de nouveaux gestes pour apaiser les choses », croit Gérard Aschieri, le patron de la FSU. Le chef de l’Etat présentera ses voeux aux enseignants lundi prochain. Déjà tout un symbole.

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