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Polémique sur sur le budget 2011 de Valérie Pécresse, S. Huet, Sciences2, Libéblog, 1er octobre 2010

samedi 2 octobre 2010

Hier la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse a présenté son budget 2011. Il donne lieu à une vive polémique puisque la ministère y voit un « budget (qui) conforte l’augmentation inédite des moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis 2007. »

Tandis que ses critiques l’analysent comme « une grande truanderie » (SNCS FSU), ou « un exercice de communication qui ne peut tromper » pour le Parti Socialiste.

Les documents du ministère sont ainsi résumés par son service de communication :

« Pour 2011, entre les moyens budgétaires, fiscaux, extra-budgétaires et les investissements d’avenir, ce seront près de 4,7 Mds € de moyens supplémentaires qui irrigueront le secteur, dont 1,1 Md€ hors investissements d’avenir. L’effort en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche mobilise l’ensemble des leviers de financement :

- des crédits en progression en crédits de paiement de + 468 M€ en 2011, soit + 1,9 % pour atteindre 25 194M€. ;

- la poursuite de la montée en puissance du crédit impôt recherche avec une hausse de la créance fiscale de 145 M€

- Un effort immobilier sans précédent à travers les partenariats publics privés en faveur de l’immobilier universitaire (238 M€ en 2011) et les intérêts de l’opération Campus qui permettront de réaliser 270 M€ d’investissements supplémentaires en 2011.

- S’y ajoutent, au titre des investissements d’avenir, 3 581 M€ de crédits qui seront effectivement débloqués dès 2011 pour la première tranche de financement. »

Il est de plus en plus délicat de juger des chiffres, tant se mélangent des crédits budgétaires consommables (les crédits de paiement), des promesses (les autorisations d’engagements), les dotations consomptibles et non consomptibles issues d’emprunts dont seuls les intérêts sont utilisables chaque année... La valse des milliards concerne pour l’essentiel des opérations de partenariat public privé autour des investissements dans l’immobilier et les nouveaux campus... En revanche, zéro création de postes de chercheurs et d’ingénieurs dans les laboratoires ou pour les Universités, seuls les emplois précaires sont en hausse via les crédits de l’Agence nationale de la recherche. Il se confirme que le gouvernement de Nicolas Sarkozy ne sacrifie pas la recherche publique - une analyse déjà défendue ici - mais réaffirme sa volonté de la réorienter et de diminuer sa co-gestion par les scientifiques et les pouvoirs publics au bénéfice de ces derniers et de consacrer un soutien sans précaution à la recherche privée, comme le montre l’envolée du Crédit d’impôt recherche qui alarme aussi bien les fonctionnaires de Bercy que des députés et sénateurs de droite.

Il reste tout de même un bon moyen de juger la politique de recherche, même s’il ne prend en compte que Budget 2011 OR ce type de financement, c’est de regarder les dotations par organismes de recherche. Les voici à droite selon le ministère lui même. Ce tableau est assez clair quant à son message : la plupart des organismes vont toucher des crédits dont l’évolution suivra au mieux l’inflation, voire nettement en dessous, soit une baisse en pouvoir d’achat. La seule hausse importante, celle du Commissariat à l’énergie atomique, comme l’indique le tableau, n’est que la compensation d’une perte, celle des dividendes d’Areva.

Voici l’analyse du SNCS FSU :

Budget 2011 : la grande truanderie

Pour lire la suite et les tableaux sur le blog de S. Huet