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Sarkozy à Saclay : Delanoë et This Saint-Jean protestent - S. Huet, Sciences2, 24 septembre 2010

samedi 25 septembre 2010

Lors de son discours ce matin à Saclay, à l’occasion d’une visite, Nicolas Sarkozy a annoncé le déménagement de plusieurs grandes écoles parisiennes vers ce campus. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë vient de publier le communiqué suivant, qui proteste contre cette décision qui « contredit les projets scientifiques et pédagogiques de deux de ces trois établissements, validés par l’Etat en Conseil d’administration. »

Ici, une note sur cette visite, comprenant en particulier le texte critique de Christophe Blondel sur le devenir de l’Université d’Orsay. (ajout, je viens de recevoir un communiqué du Conseil régional d’Île de France, je l’ajoute en fin de note).

Je n’ai pas le temps de commenter cette opération, sauf cette remarque : le gouvernement sait trouver des centaines de millions d’euros pour construire des bâtiments, des gymnases, des resto-U..., mais impossible de trouver 200 000 euros pour financer la poursuite d’une étude originale sur la maladie d’Alzheimer à base de souris transgéniques explorant une voie de recherche qu’aucune autre équipe française ne suit. Cherchez l’erreur.

Le communiqué de Bertrand Delanoë :

Le renforcement du pôle scientifique de Saclay ne doit pas se faire par l’affaiblissement de Paris

Le Président de la République vient d’annoncer sa décision de développer le pôle scientifique du plateau de Saclay par le transfert d’une demi-douzaine d’écoles et d’entités universitaires situées à Paris et dans le reste de la Métropole.

Ainsi, les écoles parisiennes Agro, Mines et Telecom seront intégralement déménagées et leurs bâtiments vendus pour financer leur nouvelle installation. Cette annonce contredit les projets scientifiques et pédagogiques de deux de ces trois établissements, validés par l’Etat en Conseil d’administration ou en Conseil d’école, et qui prévoyaient des schémas d’implantation bipolaire, incluant le maintien d’activités scientifiques à Paris.

Cette décision a été prise sans aucune concertation avec la Ville de Paris, et alors même que j’avais saisi personnellement, il y a quelques jours, le Président de la République pour appeler à un tel échange. Elle illustre plus largement le marché de dupes dans lequel s’enferme l’Etat au sujet du développement de la Métropole.

J’ai indiqué, en effet, à plusieurs reprises mon soutien au développement d’un nouveau cluster à Saclay. Ce projet ne peut cependant donner une nouvelle force à la recherche francilienne que s’il ne se fonde pas sur l’affaiblissement des autres pôles de recherche, et notamment Paris. Or, telle serait bien la conséquence directe des décisions annoncées aujourd’hui.

Car, au-delà du choix de faire partir en totalité des écoles majeures qui souhaitent pourtant maintenir une implantation à Paris, la décision de vendre, au nom d’arguments strictement financiers, les bâtiments universitaires concernés par ces transferts, est totalement inacceptable. La Ville s’opposera fermement, y compris par les instruments juridiques qu’elle maîtrise, et notamment son plan local d’urbanisme, à une telle perspective. L’Etat doit maintenir la vocation de ces surfaces immobilières qui sont indispensables à la mise en oeuvre des projets de développement que portent les Universités et établissements scientifiques parisiens.

Au moment où l’Etat dit vouloir renforcer l’autonomie des universités et renouer le dialogue avec les collectivités d’Ile-de-France, j’appelle une dernière fois le Président de la République à respecter les projets des établissements scientifiques concernés et à engager une réelle concertation avec la Ville de Paris


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Communiqué d’Isabelle This Saint-Jean, Vice-présidente chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sur Saclay

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