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Valérie Pécresse veut rénover les BTS dès la rentrée, Les Echos, 21 Mai 2010

mardi 1er juin 2010

Pour lire cette brève sur le site des Echos

La ministre de l’Enseignement supérieur a fait hier dix propositions pour renforcer les sections de techniciens supérieurs et, notamment, multiplier les passerelles avec les autres formations universitaires.

Les trois quarts des diplômés des sections de techniciens supérieurs (STS) décrochent un contrat à durée indéterminée (CDI) à l’issue de leur scolarité. Et seuls 7 % sont au chômage trois ans après l’obtention de leur BTS. De bons résultats qui n’empêchent pas Valérie Pécresse de vouloir encore renforcer ce cursus. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a fait hier dix propositions en ce sens, lors de la remise du rapport sur les formations technologiques supérieures courtes rédigé par le recteur de l’académie de Grenoble, Jean Sarrazin.

« Un rôle de promotion sociale »

Pour la ministre, il s’agit de préserver le « rôle clef [des BTS] dans la démocratisation de l’enseignement supérieur ». Les « STS remplissent indiscutablement un rôle de promotion sociale », rappelle le rapport Sarrazin : 37 % des étudiants en BTS sont issus de familles d’ouvriers ou d’employés contre 22 % à l’université. Valérie Pécresse a particulièrement insisté hier sur la nécessité d’améliorer les taux de réussite au BTS des bacheliers technologiques et professionnels qui sont respectivement de 70 % et 50 %, alors qu’il est de 80 % pour les titulaires d’un baccalauréat général.

Il faut faire des STS une « véritable filière universitaire », a plaidé la ministre. Une ambition saluée par Thierry Reygades, secrétaire national chargé de l’enseignement technologique et de la formation professionnelle pour le SNES-FSU, premier syndicat dans le secondaire, qui approuve « la volonté de replacer d’une façon claire les BTS dans les diplômes de l’enseignement supérieur et les objectifs de Bologne [50 % d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur, NDLR] ».

Pour ce faire, la ministre prône la multiplication des passerelles avec les autres formations universitaires, à l’image du dispositif « double ascension » qui permet aux étudiants de deux BTS du lycée Jean-Renoir à Bondy de poursuivre en licence à l’université puis d’intégrer une grande école, l’ESCP Europe. Actuellement, seuls un tiers des étudiants poursuivent leurs études après un BTS, contre 80 % à la sortie des instituts universitaires de technologie (IUT) - qui délivrent aussi un diplôme en deux ans.

« Modularisation »

Valérie Pécresse veut aussi instaurer plus de souplesse dans les STS, grâce à une « modularisation » de la formation, pour sortir de « la logique du tout ou rien ». Un étudiant pourrait ainsi capitaliser certains modules, même en cas d’échec à l’examen terminal. Cette organisation en modules viserait aussi les salariés en formation continue, qui pourraient venir combler, en cours d’année les places laissées vacantes par les abandons ou les réorientations. Cette « modularisation » suscite toutefois la méfiance de Thierry Reygades, qui craint que cela « casse la logique du BTS qui est construit autour d’un métier ».

La ministre souhaite enfin doubler le nombre d’apprentis en STS. « La moitié des nouvelles classes de STS devront être ouvertes en apprentissage », a-t-elle expliqué. Un voeu qui se heurtera peut-être à la difficile conjoncture économique. La ministre, qui soumet ses propositions à concertation, souhaite que cette modernisation soit effective, même partiellement, dès la rentrée 2010.

JESSICA BERTHEREAU