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Un institut de mathématiques de renommée mondiale - Romain Parlier, Le Monde, 19 février 2010

vendredi 19 février 2010

C’est "la plus grande concentration de mathématiciens au monde". Lorsque Jean-Yves Chemin, professeur à l’université Pierre-et- Marie-Curie (Paris-VI), présente la Fondation Sciences Mathématiques de Paris (FSMP), qu’il dirige depuis sa création en 2006, il sait vendre cette "vitrine des maths françaises". Et pour cause, on y croise 1 100 scientifiques dont 120 lauréats de prix nationaux et internationaux, quatre médaillés Fields (la plus prestigieuse récompense en mathématiques) et quatorze académiciens. En clair, autant de têtes bien faites que dans le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT).

A côté des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) se constituent depuis 2006 des réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA). La Fondation Sciences Mathématiques en est un. Elle rassemble tous les laboratoires CNRS de la discipline : les laboratoires de mathématiques de Paris-V, Paris-VI, Paris-VII, Dauphine, de l’Ecole normale supérieure, du Collège de France et de l’Institut national de recherche en informatique et automatique (INRIA).

Un moyen d’être visible au niveau mondial. Et d’attirer les meilleurs. Deux petits génies viennent d’être "captés" : un étudiant tunisien, Khalil Chouk, arrivé major de sa promotion à Paris-VII devant ses camarades normaliens ou polytechniciens, et une jeune chinoise, Deng Wen, lauréate à Paris-VI d’un Silver Award, récompensant les meilleurs élèves en master de mathématiques.

Outre la création d’une chaire d’excellence et un programme de quinze postdoctorats par an, la Fondation vient de lancer la Paris Graduate School of Mathematical Sciences, qui réunit les masters de mathématiques de Paris-VI, Paris-VII et Dauphine.

Aux meilleurs étudiants étrangers seront offertes des bourses. Ils suivront dès lors des cours spécifiques en français et en anglais et bénéficieront d’un accompagnement individualisé. Avec une première promotion en septembre prochain de dix jeunes mathématiciens triés sur le volet, cette formation cherche à faire sauter la barrière linguistique qui dissuade beaucoup d’étrangers de venir étudier en France. A terme, la Fondation rêve de porter à cent le nombre de ces bourses. Une ambition lourde sur le plan financier, que la jeune structure ne peut pour l’instant assumer. Mais elle compte bien récupérer rapidement du mécénat d’entreprise.


Voir en ligne : Le Monde