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"Les lycéens invités à voter sur les réformes en cours", l’Humanité, 16 février 2010

mercredi 17 février 2010

Influencées par le succès du vote sur La Poste, sept organisations de jeunesse lancent une «  votation lycéenne  » pour faire échec aux réformes lancées par Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale.

Pour lire cette brève sur le site de l’Humanité

« Tartufferie ». Ainsi, Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, qualifiait, le 6 octobre dernier, la votation citoyenne sur l’avenir de La Poste. Qu’osera-t-il cette fois dire de la nouvelle épreuve démocratique lancée par les lycéens  ? Depuis hier, sept organisations de jeunesse organisent un vote sur les réformes en cours de l’éducation nationale. Orientation scolaire, carte scolaire, suppressions de postes et formation des enseignants sont au cœur du scrutin.

Six semaines durant, jusqu’à la fin du mois de mars, l’UNL, la Fidl, les Jeunesses communistes (JC), la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), notamment, entendent ainsi « démontrer que la politique du gouvernement va à l’encontre des attentes des jeunes, et plus largement celles de la société », explique Antoine Evennou, président de l’UNL. Débutée dans les lycées parisiens du Ve et du XIXe arrondissement, la consultation devrait s’entendre rapidement sur l’ensemble du territoire national « pour que les trois millions de lycéens puissent exprimer leur vision de l’éducation », poursuit le président du premier syndicat lycéen. Un site Internet, www.votationlycéenne.fr, est également lancé. « Plus il y aura de lycéens à voter, mieux nous serons en mesure de nous opposer au ministre », remarque Florian Meyer, de la JOC.

Mouvement unitaire

Une initiative qui permettra également « de rencontrer les lycéens, de discuter et débattre », note, quant à lui, Pierric Annoot, Responsable national de la JC. Et de souligner « le caractère unitaire, loin d’être anodin au vu du contexte de crise. Il est nécessaire de constituer une force de frappe importante car tous les jeunes sont touchés par l’ineptie et l’archaïsme de la vision du ministre ». Un point de vue également souligné par Laurianne Deniaud, président du MJS, pour qui « il faut mener un débat public autour de deux visions de l’éducation qui s’opposent. Il reviendra aux lycéens de trancher entre ces deux conceptions ».

Mais pour Massira Baradji, porte-parole de la Fidl, « les lycéens ne sont pas dupes des dangers qui pèsent aujourd’hui sur l’éducation nationale ». Ainsi évoquent-ils tour à tour ces menaces. Florian Meyer de rappeler que « 60 % des jeunes regrettent leur orientation, que les classes sont surchargées et nos profs moins nombreux et moins préparés ». Pour Antoine Evennou, ce sont « les 150 000 jeunes qui, chaque année, sortent du système éducatif sans diplôme » qui retiennent son attention. A contrario, pour en sortir, les organisations proposent au ministre « d’investir dans l’éducation, et d’opposer à la logique comptable et méritocratique en cours un droit pour la réussite de tous ». Car, plus que jamais en cette période de crise économique et sociale, « il faut placer l’éducation au centre du jeu », conclut Antoine Evennou

Lionel Decottignies