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Mouvement de grogne des doctorants affectés contre leur gré dans le secondaire - N. Brafman, Le monde, 19 octobre 2013

samedi 19 octobre 2013

Mutés dans le secondaire alors qu’ils pensaient pouvoir continuer à enseigner à l’université. C’est la mauvaise nouvelle qu’ont reçue de nombreux jeunes agrégés d’anglais. Pour faire face à la pénurie de professeurs dans le secondaire, plusieurs académies, dont celles de Versailles, Grenoble ou Poitiers, ont décidé de supprimer ces détachements dans le supérieur, où ces enseignants doivent donner une dizaine d’heures de cours. Et de les nommer dans des collèges et des lycées, où la charge horaire est bien supérieure et les empêche de travailler sur leur thèse.

A l’université de Paris-Est-Créteil, deux jeunes agrégés recrutés au département d’anglais n’ont pas obtenu leur détachement. "J’ai été prévenu une semaine après la rentrée que je ne pourrais pas enseigner dans cette université alors que j’y avais été recruté deux mois auparavant", indique Alexandre (son prénom a été modifié). Il a choisi de démissionner de l’éducation nationale pour pouvoir occuper son poste à l’université. A Nanterre Paris-X, malgré la mobilisation de l’université et des syndicats, la situation a été identique pour une jeune thésarde. Elle a reçu une mise en demeure pour rejoindre son collège d’affectation.

"IL NE S’AGIT PAS DE FUIR LE SECOND DEGRÉ"

Jusqu’à la rentrée 2013, il était très courant pour les doctorants titulaires du Capes, mais surtout de l’agrégation, d’obtenir de la part des rectorats, dans chaque académie, un détachement. Cette possibilité leur permettait de pouvoir travailler sur leur thèse tout en enseignant quelques heures par semaine. En général, ces doctorants candidatent à des postes spécifiques et très prisés, tels les contrats d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) et les contrats doctoraux.

D’un côté, on encourage ces doctorants à passer une agrégation en leur disant que c’est un plus pour enseigner dans le supérieur. De l’autre, comme c’est un concours de recrutement de l’enseignement secondaire, ils sont censés aussi faire cours dans des collèges ou des lycées. Cette année, certains rectorats ont donc refusé ces détachements afin d’affecter ces doctorants, parfois en dernière année de thèse, dans des collèges et des lycées, pour combler les trous.

"Il ne s’agit pas, comme on nous l’a trop souvent opposé, de fuir le second degré mais bien de poursuivre des travaux qui constituent l’aboutissement logique de notre formation alors que notre concours nous destine à enseigner au lycée, dans les classes préparatoires ou dans l’enseignement supérieur", se sont-ils défendus dans un courrier adressé au ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon.

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