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Une étudiante française arrêtée mardi [11 juin] à Istanbul - Libération (AFP) 13 juin 2013

lundi 24 juin 2013

(Voir aussi le post de blog de Maxime Azadi et la demande du département de Sciences Politique de l’Université Paris 8 ci-après)

La jeune femme de 24 ans a été interpellée au siège du Parti de la démocratie socialiste, une petite formation de gauche active dans les manifestations qui agitent le pays.

Une étudiante française a été arrêtée mardi par la police turque près de la place Taksim à Istanbul en marge des manifestations antigouvernementales qui secouent la Turquie depuis deux semaines.

Elisa, 24 ans, a été interpellée au siège stambouliote du Parti de la démocratie socialiste (SDP), une petite formation de gauche active dans les manifestations et dont la police a investi mardi les locaux, arrêtant une quarantaine de personnes, a affirmé à l’AFP Gönul Sonbahar, de l’Association des droits de l’Homme (IHD).

« Elisa s’était réfugiée dans ce bâtiment pour échapper aux gaz lacrymogènes répandus par la police », a expliqué Mme Sonbahar. « Son avocat a pu parler avec elle, elle est en bonne santé physique et psychologique ».

La militante des droits de l’Homme a précisé que la jeune femme venait d’achever un stage à l’IHD et continuait de travailler à titre bénévole pour l’association. Le consulat de France à Istanbul a confirmé l’arrestation, sans pouvoir donner plus de détails.

Outres ses activités à l’IHD, Elisa est étudiante en masters de sociologie à l’université stambouliote de Galatasaray, a indiqué une proche de la jeune femme, confirmant elle aussi l’arrestation.

Deux autres Françaises, dont une étudiante venue à Istanbul dans le cadre du programme d’échange européen Erasmus, avaient été arrêtées la semaine dernière dans les manifestations, puis relâchées le 8 juin après une garde à vue et une période de détention dans un centre de rétention pour étrangers.

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Une étudiante française retenue dans de mauvaises conditions en Turquie

22 juin 2013 par Maxime-Azadi, Blog Mediapart

L’étudiante française, Elisa Couvert, arrêtée le 11 juin à Istanbul en marge de manifestations antigouvernementales, est retenue dans de mauvaises conditions de détention en attendant son expulsion.

« Elle a été informée samedi qu’elle sera expulsée. J’ignore quand et comment » a déclaré à l’ActuKurde son avocate, Gülizar Tuncer, toute en dénonçant les mauvaises conditions de détention de la jeune étudiante.

Âgée de 24 ans, cette étudiante qui venait d’achever un stage à l’Associations de droits de l’humain (IHD) et continuait de travailler à titre bénévole pour l’association, a été présentée le 15 juin, soit quatre jours après son arrestation, au ministère public d’un tribunal stambouliote. La justice turque n’a pas retenu de charges contre Elisa mais, elle a été placée en centre de rétention de Kumkapi le temps de statuer sur son éventuelle expulsion.

Etudiante en master de sociologie à l’université de Galatasaray à Istanbul, Elisa avait été interpellée au siège du Parti de la démocratie socialiste (SDP), une formation active dans la résistance populaire, déclenchée le 29 mai par un projet d’aménagement visant le parc Gezi, situé sur la place Taksim. Elle s’était réfugiée au siège de ce parti pour échapper aux gaz lacrymogènes. Des dizaines de membres du SDP avaient alors été arrêtés lors d’une descente de police dans les locaux de ce parti de gauche.

Suite à la décision du tribunal stambouliote, elle devait être libérée dans quelques jours, mais la confirmation de libération qui devait parvenir d’Ankara n’est jamais arrivée.

TOTALEMENT ARBITRAIRE

Son dossier va et vient entre Ankara et Istanbul, dénonce l’avocate Gülizar Tuncer, rappelant que d’autres étudiants dans son cas ont été libérés après avoir été retenus pendant deux ou trois jours. « Elle considérée comme une accusée en vertu de la loi antiterroriste parce qu’elle a été arrêtée au siège du SDP ».

Quelque 70 membres du SDP avait été interpellés et quatre d’entre eux placés en détention, sous l’accusation d’être membres dirigeants d’une « organisation terroriste » dont le nom n’a pas été précisé.

Son cas est différent des autres, selon les autorités turques qui n’hésitent pas à le dire, souligne l’avocate, parce que son arrestation a été effectuée dans le cadre de la loi anti-terroriste. « Il ne s’agit pas d’un placement en garde à vue. C’est totalement arbitraire » a-t-elle dit.

LA FRANCE NE VEUT PAS DE PROBLEME AVEC ANKARA

L’avocate d’Elisa a également critiqué l’attitude des autorités françaises « qui ne s’interrogent pas sur les conditions de détention » de la jeune étudiante, même si un responsable du consulat a rencontré Elisa Couvert. Selon Gulizar Tuncer, le consulat français adopte une approche qui ne constitue pas un problème pour Ankara, ce qui a fait perdurer cette détention arbitraire.

ELISA REFUSE DE MANGER

L’avocate de cette étudiante déplore aussi les mauvais traitements policiers, le repas périmé et la surpopulation. De son côté, la branche stambouliote de l’association des droits de l’humain a affirmé qu’Elisa et les autres détenus boycottent le repas. Certains étrangers sont retenus depuis plusieurs mois dans ces conditions, ajoute l’avocate Gulizar Tuncer. Elisa n’aurait pas non plus le droit de recevoir de visites.

Maxime Azadi


Elisa Couvert, inscrite en Master 1 de science politique à l’Université Paris 8 et séjournant en Turquie pour ses recherches de terrain a été arrêtée le mardi 11 juin par la police turque au siège du Parti de la démocratie socialiste (SDP), où elle s’était réfugiée pour échapper aux gaz lacrymogènes dans le cadre des manifestations sur la place Taksim. Elle venait d’achever un stage à l’IHD, association turque de défense des droits de l’homme et continuait d’y travailler à titre bénévole.

Passée en jugement le vendredi 14 juin, aucune charge n’est retenue contre elle et le tribunal a demandé sa libération ; elle aurait donc du être libérée lundi 17 juin au plus tard ; mais la confirmation de libération qui aurait du parvenir d’Ankara n’est, de façon incompréhensible, jamais arrivée, et Elisa est restée donc en centre de rétention de Kumkapi (Istanbul) depuis.

Cette étudiante, de façon tout aussi anormale, n’a pas le droit de recevoir de visites extérieures autres que celles de son avocat. Elle et d’autres détenu-e-s refusent depuis quelques jours de s’alimenter, la nourriture qui leur est distribuée étant périmée.

Ce matin à 11h, Elisa Couvert, s’est vue notifiée une décision d’expulsion et d’interdiction du territoire. Il est à craindre que les procédures n’aient pas été respectées dans cette affaire et surtout que l’interdiction du territoire la prive pour longtemps de l’accès à son terrain de recherche et aux liens qu’elle a pu tisser en Turquie.

Inquiet de cette situation, le département de science politique de l’Université Paris 8 demande la libération immédiate de Elisa Couvert.