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Au brevet des collèges, Chatel a offert la Corse à l’Italie - par Simon Berjeaut, Rue89, 1er juillet 2011

samedi 2 juillet 2011

Pas de fuite aux épreuves du diplôme national du brevet, mais une grosse bévue : aux écrits d’histoire-géographie et d’éducation civique, la Corse est présentée comme faisant partie de l’Italie. Le mercredi 29 juin, à 9 heures du matin, les candidats ont la mine fatiguée, témoin d’heures de bachotage de dernière minute. A moins, peut-être, qu’ils n’aient passé la nuit sur des sites de jeux vidéo à guetter l’apparition des sujets du lendemain. Cela s’est récemment avéré payant.

A l’heure de distribution des sujets, les élèves semblent pourtant tous découvrir les documents sur lesquels ils vont plancher pendant deux heures :

- la première partie (18 points) est consacrée, au choix, à l’histoire (« Le régime de Vichy ») ou à la géographie (« Le Japon, une puissance mondiale et ses limites ») ;

- la deuxième partie (12 points) porte sur l’éducation civique (« L’élaboration des lois en France »). Les réponses sont à rédiger sur une copie d’examen vierge, et 4 points sont prévus pour la « maîtrise de la langue (orthographe et expression écrite) » ;

- une troisième partie, « Repères chronologiques et spatiaux », notée sur 6 points, consiste en une feuille volante à renseigner et « à rendre avec la copie d’examen ».

C’est celle-ci qui est surtout digne d’attention. Elle est constituée de deux exercices d’histoire et de géographie. Le premier consiste à compléter et à faire correspondre des évènements et des dates historiques, proposés sans ordre ni logique, comme dans un quiz au dos d’un paquet de cornflakes, de la « chute de Constantinople » à « août 1945 » en passant par la « prise de la Bastille » et par « 52 avant J.C. ». Sans aucun lien vraiment avec le programme de troisième.

L’Italie agrandie, le Brésil rétréci

L’exercice de géographie propose de « nommer les trois pays dont la forme est représentée par les numéros » 1 à 3. Véritables pièces de puzzle, les silhouettes très schématiques de trois ensembles géographiques sont éparpillées sur la page sans cohérence, ne respectant pas la moindre échelle commune, et n’indiquant ni territoire frontalier ni rivage.

Ainsi, le Brésil (numéro 2 sur le document ci-dessous) bien que trente fois plus vaste que les pays suivants, ressemble à une île à peine plus longue que la péninsule italienne. L’archipel japonais (numéro 3) est représenté par ses quatre îles principales, et l’Italie (numéro 1), outre sa botte, comprend la Sicile, la Sardaigne… et la Corse !

Aucune information n’est donnée quant à ce découpage (politique, géologique, climatique… ? ), et aucune légende n’explique non plus pourquoi l’Italie continentale semble être tracée en gras.

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://www.rue89.com/2011/07/01/au-...