Assez de mensonges ! Pétition de SLR, 30 mars 2011

La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, vante sa politique dans une tribune du Monde (24.02.11) et annonce "des hausses de budget qui atteignent 22 % pour les universités, 21 % pour l’INSERM ou bien encore 14 % pour le CNRS".

Il y a la propagande et il y a les faits, qui montrent année après année que non seulement les budgets n’augmentent pas, mais, pire, diminuent [1]. La réalité, c’est que le fossé entre le monde merveilleux promis par le pouvoir en place et la situation concrète des laboratoires ne cesse de se creuser. Un exemple parmi tant d’autres de la vie réelle : le budget hors-salaires 2011 du CNRS est en baisse sévère (-12 à 15 % en moyenne pour les labos par rapport à 2010), et de nombreuses équipes de recherche ne pourront pas finir l’année. Ça c’est notre quotidien !

Les promesses gouvernementales et présidentielles ne font plus rêver personne. Ce ne sont que des « opérations de com » qui décrédibilisent la ministre et ses relais médiatiques. Mais pendant que la ministre s’occupe de sa carrière, les institutions et les personnels dont elle a la charge sont soumis à rude épreuve.

Les mensonges doivent cesser ! Mais pour cela il faut briser l’omerta qui règne aujourd’hui, et qui fait que peu de collègues osent parler, notamment parmi ceux qui sont en position de responsabilité, probablement de peur de nuire à "l’intérêt général" ou à "l’intérêt des labos".

Mais où est donc l’intérêt général, où est donc l’intérêt des labos, où est notre intérêt de scientifiques ? Faut-il continuer à faire semblant de croire à des promesses qui ne sont jamais tenues ? Faut-il, comme dans la fable du roi nu, ne pas oser dire qu’on se moque ouvertement de nous ? Faut-il continuer à accepter sans réagir des inégalités de plus en plus criantes parmi les équipes et les disciplines de recherche, au nom d’une "excellence scientifique" que personne ne peut sérieusement définir, et dont chacun a pu mesurer l’arbitraire, que la récente péripétie des labex illustre à la perfection [2].

Faut-il enfin accepter plus longtemps des décisions autoritaires qui affectent le développement de la majeure partie des universités, génèrent une bureaucratie exponentielle qui paralyse notre travail, empêchent des recherches originales d’être menées, sacrifient l’avenir de nos jeunes scientifiques, bloquent des centaines de carrières, et créent de scandaleuses disparités de rémunérations sous forme de primes qui n’ont d’excellence que le nom ?

NON, IL NE LE FAUT PLUS !

Il faut sortir de cette situation schizophrénique. Il faut que le service public d’enseignement et de recherche mérite de nouveau pleinement son nom. Notre fierté académique est mise à mal, nous devons la retrouver

C’est pourquoi nous, soussignés, exigeons que cessent les mensonges d’état sur la recherche et l’enseignement supérieur.