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Pendant la crise, le détricotage du statut des chercheurs continue - Olivier Monod, Libération, 30 octobre 2020

vendredi 30 octobre 2020, par Elie

Depuis le déconfinement, les universitaires doivent mener de front l’adaptation de leurs cours à la crise sanitaire, le suivi scientifique du Covid-19 et la lutte contre une réforme néolibérale de leur secteur d’activité.

Crise sanitaire ou pas le gouvernement poursuit sa réforme controversée de la recherche. Depuis mercredi, le Sénat étudie le projet de loi de programmation de la recherche (LPR). Hier, un amendement est passé, avec l’avis favorable du gouvernement, pour ouvrir la voie à un recrutement des professeurs d’université sans l’aval du conseil national des universités (CNU). Un séisme dans le milieu. Tout de suite, ledit CNU lance une pétition, fustigeant que « la remise en cause du rôle d’une instance nationale dans le recrutement des enseignants-chercheurs ouvre la voie à la suppression de leur statut de fonctionnaire d’État ». Le Snesup-FSU dénonce « une décision abusive et inconsidérée ». Les universitaires ne devraient pas avoir à se pencher sur ses questions alors qu’ils doivent adapter leurs cours de lundi aux nouvelles consignes du reconfinement tombées ce matin.

Le CNU n’est pas le seul visé. Faisant preuve d’un cynisme politique absolu, le gouvernement accepte des amendements proposant de retoucher la définition des libertés académiques dont jouissent les universitaires ou encore de sanctionner d’un an de prison le « fait de pénétrer » dans une université « dans le but d’entraver la tenue d’un débat ». Les discussions au Sénat, qui se poursuivent cet après-midi, sont en complète déconnexion avec les questions qui se posent au jour le jour dans les laboratoires.

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