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L’ombre de la Ligue du Midi plane sur le commando de la fac de droit de Montpellier - Libération, Sarah Finger, 13 septembre 2018

vendredi 14 septembre 2018, par Mariannick

Six personnes viennent d’être déférées dans le cadre de l’enquête sur les violences intervenues en mars à la faculté de droit de Montpellier. Toutes seraient proches des milieux identitaires.

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Voilà un étonnant rebondissement dans cette enquête hors norme : six personnes ont été déférées ce jeudi matin au TGI de Montpellier. Cinq hommes et une femme (1), tous soupçonnés d’être liés aux violences commises le 22 mars sur les étudiants qui occupaient un amphi de la faculté de droit et de sciences politiques. Et toutes semblent être proches de la Ligue du Midi, le groupuscule régionaliste et identitaire constitué autour de la famille Roudier.

Pour mémoire, cette nuit de mars, un commando d’une dizaine de personnes, la plupart cagoulées, certaines armées de planches, avait violemment expulsé les étudiants grévistes. L’enquête a établi que Philippe Pétel, le doyen de la fac, n’ignorait rien de ce qui se préparait, comme Jean-Luc Coronel de Boissezon, codirecteur du master II en histoire du droit. Tous deux ont été mis en examen et suspendus.

Or selon les informations livrées ce jeudi par Christophe Barret, procureur de Montpellier, c’est la compagne de Coronel de Boissezon qui aurait organisé cette opération en demandant à des connaissances d’« évacuer l’amphi ». Après avoir passé quelques coups de fil (sur lesquels l’enquête de police s’est appuyée pour mener ses investigations), la petite bande s’était ainsi retrouvée à la nuit tombée aux abords de la fac, se tenant prête à intervenir. Parmi les compères, un militaire de 61 ans, ancien colonel à la retraite. Celui-ci reconnaît avoir été dans l’amphi, mais nie avoir violenté les étudiants. Parmi eux, aussi Martial Roudier, âgé de 38 ans, il est le fils de Richard Roudier, la figure de proue de la Ligue du Midi. Lui affirme qu’il n’était pas sur les lieux.

Quant à l’organisatrice de cette opération, elle est âgée de 47 ans et dirige une société de « conseil en relations publiques et en communication ». Selon nos informations, elle évolue dans différents milieux de l’ultra-droite : en 2012, elle se serait présentée aux législatives, dans le Rhône, sous la bannière « Alliance Royale », un groupuscule royaliste et pro-vie. En 2015, elle signait une pétition de soutien à Robert Ménard, le maire de Béziers. Elle pige à l’occasion pour Lengadoc info, le site identitaire de Martial Roudier, et intervient dans certains événements de la Ligue du Midi, comme les « Assises de l’enracinement ». Elle a également suivi de près la campagne de la candidate FN sur la septième circonscription de l’Hérault (Agde, Sète) lors des dernières législatives.

« Certaines des personnes aujourd’hui mises en examen reconnaissent fréquenter la Ligue du Midi mais aucune ne dit avoir agi au nom de cette organisation », a précisé le procureur. Selon lui, seule une ou deux personnes du « commando » restent désormais à identifier.