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There is an Alternative : un autre Parcoursup est possible - AG des personnels enseignant-e-s et BIATSS, Université de Nanterre, 4 mai 2018

mercredi 9 mai 2018, par Laurence

MàJ du 10 mai :
Cette tribune devient une pétition à signer ici : https://www.change.org/p/tou-te-s-there-is-an-alternative-un-autre-parcoursup-est-possible

Ce texte a pour objectif de démontrer que nous pouvons mettre en place un système d’affectation alternatif à ce qui nous est actuellement proposé par le gouvernement.

Nous ne revenons pas ici sur les problèmes de fond créés par ce dispositif et la loi ORE et que nous sommes déterminés à combattre (sous-dotation, mise en concurrence généralisée, reproduction des inégalités et orientation, etc). Nous y expliquons simplement notre refus de plier face à l’ « urgence » invoquée. En effet, il existe une autre solution permettant la tenue de la prochaine rentrée universitaire.

1. Techniquement :

Ce qu’on nous dit : Parcoursup est déjà en place et le calendrier est trop serré pour le remettre en cause.

Il est tout à fait possible de demander aux 800 000 candidat.e.s de se connecter sur la plateforme et de hiérarchiser leurs 10 vœux, comme ils l’auraient fait avec Admission Post Bac en 2017. Rappelons que c’est la même équipe informatique qui gère Parcoursup. Une fois ces vœux hiérarchisés, nous pourrons objectiver les formations dans lesquelles il manque des places pour que l’ensemble des bachelier.e.s puisse être affecté.e.s sur leur premier vœu universitaire. Cette hiérarchisation permettra d’une part de limiter les listes d’attente dans tous les secteurs (universitaire comme STS et CPGE), et d’autre part d’éviter que les 20% de « meilleur.e.s » bachelier.e.s monopolisent les places en leur proposant « seulement » le vœu qu’ielles auront défini comme leur préféré.

2. En termes de carte universitaire :

Ce qu’on nous dit : on va créer 19 000 places pour accueillir les 48 000 bacheliers supplémentaires.

Il est tout à fait possible de créer les places nécessaires pour accueillir ces candidat.e.s. Cela a été fait pour la rentrée 1969 avec par exemple la création de trois centres expérimentaux (Vincennes, Dauphine et Lumigny). Le plan U2000 lancé en 1991 constitue un autre exemple de création de places et d’établissements pour absorber la croissance démographique étudiante. U2000 a permis de doubler la surface universitaire française. Outre les réhabilitations, ce plan national de 40,3 milliards de francs (entre 1990 et 1999) a permis la construction de 3,5 millions de mètres carrés de nouveaux bâtiments universitaires et huit nouvelles universités à l’échelle nationale dont quatre en Île-de-France (Evry, Cergy, Marne-la-Vallée, Versailles-Saint-Quentin).

Parcoursup n’est pas qu’une solution technique aux dysfonctionnements d’APB, qui étaient dus à la saturation du système. C’est une solution politique qui redouble des arbitrages budgétaires clairs.
Au contraire, nous défendons une alternative : la création de places dans les secteurs les plus en tension (ce qu’on ne peut savoir qu’en connaissant les premiers vœux des candidat.e.s). Nous sommes début mai, il reste le temps, comme en 1968, de déclencher un plan d’urgence pour la rentrée prochaine en créant les places (c’est-à-dire les postes et les mètres carrés) permettant d’affecter un maximum de bachelier.e.s sur leur premier vœu. Nous opposons ainsi une solution technique ET politique à la sélection proposée par le gouvernement et à la non affectation de plusieurs milliers de bachelier.

AG des personnels enseignant-e-s et BIATSS de l’Université de Nanterre (100 personnes)