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Les vocations tardives, oubliées de la réforme de l’université - Soazig le Nevé, Le Monde Campus, 13 mars 2018

mardi 13 mars 2018, par Laurence

Si la licence permet d’accéder au master, elle constitue aussi pour nombre d’étudiants un sas de réorientation, voire une propédeutique pour accéder à une filière sélective.

Tout serait si simple : un bac obtenu dans les temps, une formation qui correspond à la nature de ce bac et, au final, un travail qui colle avec le diplôme obtenu. Ce parcours idéal typique (la licence comme marchepied vers le master) sert de référence à la réforme de l’accès à l’université promulguée le 8 mars par le chef de l’Etat, et mise en œuvre sur Parcoursup. Un parcours linéaire, exclusivement, comme s’il ne pouvait en exister aucun autre.

Or depuis cinquante ans, l’université joue aussi un rôle central de régulation au sein de l’enseignement supérieur. « Les étudiants se transforment en avançant dans leur parcours, explique Romuald Bodin, maître de conférences en sociologie à l’université de Poitiers. Le premier cycle universitaire, parce qu’ils ont pu y entrer, s’y essayer et s’y réorienter sans sélection, permet à un grand nombre d’entre eux de trouver leur voie, autre que le master.  »

Les «  orientés par défaut  » que la loi Vidal ambitionne de remettre sur les rails ne sont en rien une spécificité des premiers cycles universitaires, comme la communication autour de la réforme a pu le laisser penser. Loin s’en faut, « les étudiants se déclarant sans projet précis sont moins nombreux à la fac que dans beaucoup de filières sélectives comme les STS ou les écoles de commerce  », certifie M. Bodin.

Curieusement, ce constat est peu documenté au sein du ministère de l’enseignement supérieur. Mais les derniers chiffres, en date de 2013, confirment que la fac est plutôt épargnée par le phénomène. Ainsi, il y a cinq ans, l’Observatoire de la vie étudiante notait que les inscriptions par défaut (les étudiants qui n’ont pas pu s’inscrire ailleurs) ont concerné 22 % des étudiants d’université, 33 % de ceux en STS, 29 % en école de commerce et 27 % en école d’arts et culture. Quant aux écoles d’ingénieurs, qui passent souvent pour des lieux sans problème, 20 % de leurs étudiants y sont par défaut.Dans les IUT, ils sont 29 %…

La licence, révélateur de potentiels

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« Lorsque Emmanuel Macron déclare que l’université ne peut être la solution pour tout le monde, il semble moins avoir à l’esprit la question de l’échec, que la conviction que tous les jeunes ne peuvent pas atteindre les mêmes niveaux de formation, c’est-à-dire s’élever de la même manière dans la société. C’est là toute une frange d’étudiants dont on refuse désormais l’existence.  »