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Des études supérieures toujours aussi sélectives - Xavier Molénat, Alternatives économiques, 1er février 2018

mercredi 14 février 2018, par Victoria Serge

"Les étudiants issus des classes aisées sont nettement surreprésentés dans les filières sélectives les plus prestigieuses de l’enseignement supérieur "

En 2016-2017, 2 609 700 étudiants (dont 55 % sont des étudiantes) étaient inscrits dans l’enseignement supérieur français. C’est 225 000 de plus qu’en 2011-2012, selon une récente note d’information du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ces chiffres confirment l’accélération ressentie depuis quelques années, notamment dans les facultés : « Les effectifs à l’université ont augmenté de 9,6 % en cinq ans – soit 137 700 étudiants supplémentaires – contre + 3,8 % (soit + 52 900 étudiants) durant la période quinquennale précédente. »

Grand écart

Cet afflux n’a cependant en rien modifié les inégalités criantes d’accès aux études supérieures. L’an dernier, 35 % des étudiants étaient des enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures et 12 % des enfants d’ouvriers. Cet écart se creuse au fur et à mesure de l’avancée dans les cursus. A l’université, la part des enfants de cadres passe de 31 % en licence à 41 % en doctorat, tandis que celle des enfants d’ouvriers chute de 14 % à 6%. Or, parmi la population des 18-23 ans, on compte environ 30 % d’enfants d’ouvriers, contre 18 % d’enfants de cadres…

[gris]60 % des recrues des écoles normales supérieures sont fils ou filles de cadres et assimilés[/gris]

Surtout, les étudiants issus des classes aisées sont nettement surreprésentés dans les filières sélectives les plus prestigieuses de l’enseignement supérieur : 60 % des recrues des écoles normales supérieures sont fils ou filles de cadres et assimilés, 11 % seulement sont enfants d’ouvriers ou d’employés. A l’inverse, ces derniers représentent près de la moitié des élèves d’écoles paramédicales et sociales et plus de 40 % des étudiants en BTS (qui sont, il faut le rappeler, des filières sélectives elles aussi).


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